Bataille de Morhange (ou de Dieuze)
(19 et 20 août 1914)
 

Y étaient :

  • Julien Albert VINCENS de Barjols (27ème BCA), blessé d'une balle dans la cuisse et d'un éclat d'obus au dos, le 19 août 1944 à Dieuze (Moselle).
  • Désiré CONSTANS de Barjols (111ème RI), blessé par une balle à la jambe droite et fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Michel Léon CAMOIN de Sain-Maximin (141ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Alfred Marius FABRE d'Ollières (112ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Silvain Charles GASSIER de Nans (111ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Henri ROUVIER de Barjols (112ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Joseph ALLEGRE de Châteauvert (27ème BCA), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Marius FABRE de Pourcieux (111ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Louis CORTEZ de Saint-Maximin (173ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Emmanuel DAUMAS de Barjols (173ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Emile BRENGUIER (173ème RI) de Tourves, est fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Fernand DAUPHIN de Barjols (173ème RI), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Henri CHAIX de Nans (58ème RI) , fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Félix TASSY de Nans (112ème RI) est porté disparu le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Félix AUBREGAT de Rougiers (27ème BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Victor BARTHELEMY de Rougiers (112ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Fabien GUIS de Rougiers (111ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Louis RAYNAUD de Rougiers (27ème BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Louis VERANE d'Ollières (5ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Séverin GAIDON de Saint-Zacharie (27ème BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Edouard BLANC de Saint-Zacharie (141ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Louis SABATIER de Bras (141ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Marius FLORENS de Tourves (3ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Edmond CONSTANTIN de Ginasservis (61ème RI),tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Paul RAVEL de Ginasservis (41ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Aimé GILLET de Saint-Julien-le-Montagnier (27ème BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Joseph DELORME de Vinon (111ème RI), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Clément REVEST de Rougiers (111ème RI), tué le 20 août 1914 à Bidestroff (Moselle).
  • Eugène BREMOND d'Ollières (27ème BCA) est blessé par un coup de feu le 21 août 1914 à Dieuze (Moselle).
 
Situation des forces
 

A droite, la 31e division du 16e Corps a été, le 18 août, rejetée sur Angwiller, après avoir subi des pertes sérieuses.
La 32e division (80e, 53e, 15e et 143e régiments d'infanterie) est rassemblée dans la région d'Heming, afin d'assurer la liaison avec la gauche de la 1e Armée, toujours fort en arrière du front tenu par le 16e Corps.
Le 15e Corps a dépassé, par sa droite, la région des étangs. Mais il n'a pu franchir ni le canal des Salines, ni la Seille. Son front s'étend de Zommange à Marsal : au delà de la rivière, Dieuze n'est pas occupée par nos troupes.
Le 20e corps fidèle à ses traditions, est toujours en avant, avec ses premiers éléments de part et d'autre de Château‑Salins . Le gros des forces se trouve sur la Seille. La 68e division de réserve prolonge la gauche du 20e Corps, face à la côte de Delme
Le Corps de cavalerie Conneau, passé à la  1e Armée, va concourir aux opérations de celle-ci, et s'engager, le 19 août, prés de Gosselming.

Le 18 août, au soir, le général de Castelnau prescrit à son armée de passer le 19 à l'attaque de la position Morhange-Bensdorf.
Le 20e Corps s'avancera en direction générale de Faulquemont toujours couvert en arrière et il gauche par la 68e division.
Au 15e Corps, la 30e division devra franchir la Seille au pont de Mulcey, et atteindre les débouchés sud de la forêt de Brides et Köking pour permettre au 16e Corps, qui se trouve plus à droite, de reprendre sa progression interrompue et de franchir le canal des Saline

 
 
Journée du 19 août 1914
 

Le 20e Corps se porte au-delà de la Seille, couvert en avant par le 4e bataillon de chasseurs. Des détachements de cavalerie éclairent sa marche.
Au cours de cette journée, l'artillerie allemande se montre assez active ; les colonnes du 20e Corps sont soumises à des tirs de 77; mais les obus éclatent haut, et font plus de bruit que de mal.
Nos soldats s'habituent déjà à cette guerre, qui ne leur semble pas encore bien terrible. Beaucoup d'entre eux s'imaginent qu'au prix d'un léger effort nous foulerons bientôt le sol allemand, et que nous laisserons en arrière cette Lorraine reconquise, où nos diables bleus, nos marsouins et nos pantalons rouges sont partout accueillis comme des libérateurs. Il fait une chaleur accablante.
Qu'importe ? On avance avec une joie folle; on examine curieusement, au passage, des tranchées désertes où traînent des casques à pointe et des cartouchières; on se désigne curieusement les uns aux autres des mâts inutiles; nul ne se doute que ce sont là des jalons tout prêts pour le tir des artilleurs ennemis.

Au soir du 19, le 20e Corps atteint la ligne Oron (43e colonial) - Château-Bréhain ( 39e division)  Pevange-Conthil (11e division).
La 68e division arrive à Laneuveville-en-Saulnois.
Mais, sur la droite, la journée a été dure pour le 15e Corps. La 30e division (3e,40e,58e, 61e régiments d'infanterie) a bien réussi à s'installer sur les hauteurs du bois du Monack et à se rapprocher des lisières sud de la forêt de Brides et Köking mais aucun de ses détachements ne peut pénétrer dans la forêt sans en être aussitôt rejeté
Du côté de la 29e division, tandis que la 58e brigade reste en réserve dans la vallée de la Seille, la 57e brigade marche sur Bidersdorff appuyée par l'artillerie divisionnaire et l'artillerie de Corps

Les chasseurs des 6e et 23e bataillons réussissent bien à enlever Vergaville à une arrière‑garde ennemie; mais au delà du village leur progression devient difficile. Nos troupes sont soumises aux feus convergents de l'artillerie lourde allemande, installée à l'est sur les plateaux de Domnon, et à l'ouest dans la forêt de Brides et Köking.

Ce sont, en effet, de merveilleux objectifs, toutes ces colonnes qui marchent en direction de Bidersdorff, à travers la vaste plaine nue et soigneusement repérée.
Dans une véritable fuite en avant, les soldats de la 29e division se jettent dans Bidersdorff, qu'ils trouvent évacué. Alors l'artillerie allemande concentre ses feux sur le village, dont les maisons  ne nous offrent qu'une insuffisante protection.

La droite du 15e Corps ne peut pousser plus loin : elle installe ses avant‑postes aux lisières nord de Bidersdorff. Et, fait très grave, certaines unités, d'ailleurs fort éprouvées, commencent à fléchir.

L'offensive du 15e Corps, trop rapidement enrayée, n'a pas été capable de dégager le 16e Corps.
Celui‑ci devait franchir la rivière des Salines; mais la 31e division se heurte aux positions ennemies, et s'arrête un peu au nord d'Angwiller. Nos pertes sont tellement sérieuses que le commandant du 16e Corps doit faire relever la 31e division par la 32e (80e, 53e, 15e et 143e régiments d'infanterie) qui était maintenue en réserve. C'est la 32e division qui devra reprendre, le lendemain, l'offensive sur Rohrbach et Ludrefing.

La nuit du 19 au 20 est particulièrement agitée. Partout crépitent des fusillades.
Au nord, dans cette zone mystérieuse qui s'étend de Delme jusqu'à Morhange et Bensdorf, l'ennemi est groupé en forces et nous guette. De  temps en temps il nous révèle sa présence par des projecteurs, qui trouent les ténèbres.
Il n'est pas un soldat de chez nous qui ne s'attende à vivre, dans quelques heures, le grand drame. Mais si l'anxiété courbe quelques fronts, beaucoup des nôtres respirent avec fierté les senteurs des forêts lorraines, et se préparent simplement, sans faiblir, à l'inévitable devoir.

 
La journée du 20 août 1914
 

De nombreux renseignements fournis par des reconnaissances d'avions et les confidences d'habitants du pays, ont déjà permis, le 19, au général Castelnau, de savoir que ses troupes se heurteront le lendemain à une position organisée par l'ennemi sur la ligne approximative « Frémery Marthil‑Hauteurs sud de Baronville‑Morhange‑Bensdorf‑voie ferrée de Bensdorf à Mittersheim. »
Tous ces rapports ne permettent cependant pas encore au général de conclure qu'il se trouve en face de la zone principale de résistance allemande
il semble bien plutôt que cette ligne soit seulement une position avancée sur laquelle les troupes de couverture de l'Allemagne vont chercher, encore une fois, à retarder notre progression.
Les ordres donnés par le commandant de la 2e Armée pour la journée du 20 organisent méthodiquement l'attaque de la ligne Marthil‑Mittersheim
A droite, les 16e et 15e Corps d'Armée lieront étroitement leur action, en vue d'atteindre la voie ferrée Mittersheim ‑ Bensdorf
D'autre part, le 20e Corps devra procéder à son installation sur le terrain occupé la veille : il établira à sa gauche la 39e division dans un dispositif lui permettant, soit de continuer son offensive vers le nord‑est, soit de faire face à une attaque débouchant de Metz.
Le 21e groupe de divisions de réserve renforcera ses organisations défensives, face à Metz.
Faute de moyens, la réserve d'armée ne comprendra que le 173e régiment d'infanterie, établi à Juvelize.

Au matin du 20 août, le général de Castelnau est amené à retarder l'attaque des 15e et 16e Corps d'Armée, car il attend le résultat des dernières reconnaissances aériennes, et nos avions sont gênés par la brume. Mais celle‑ci tarde à se dissiper. il est indispensable que nos troupes passent à l'offensive, afin de fixer les forces du prince Ruprecht
elles vont se l’ancer contre des objectifs dont la capacité de résistance est insuffisamment déterminée.
Au centre, la 29" division du 15e Corps se porte au‑delà de Bidersdorf, en direction de Bensdorf. Elle est presque aussitôt assaillie sur ses deux ailes par de grosses forces bavaroises, descendant de Burgaltroff et de Domnon.
L'ennemi s'est, en effet, résolu de passer à l'offensive ; il estime que nos troupes se sont déjà affaiblies, la veille, en efforts généralement stériles contre de solides positions.

La 29e division, sous un tel choc, recule. Son repli s'accentue malheureusement de minute en minute : elle revient bientôt en deçà de ses positions de départ ; elle évacue Bidersdorf et se retire sur Vergaville et sur Dieuze.
Le général de Castelnau lui prescrit alors de s'arrêter sur la ligne Vergaville‑La Providence et de couvrir la retraite de la 30e division, qui se trouve, elle aussi, en situation des plus fâcheuses.

La 30e division, rassemblée. au petit jour en arrière des lisières du bois du Monack, a été attaquée à l'aube par des masses ennemies, débouchant de la forêt de Brides et Köking. Les Allemands ont énergiquement poussé leur droite en avant, menaçant nos lignes de retraite, de sorte que la 30e division s'est retirée en hâte vers le sud, pour éviter de se laisser couper. Au cours de cette retraite, les premiers désordres apparaissent. Ils tendent vite à se généraliser.

La 29e division ne réussit pas à contenir l'adversaire. Elle évacue Dieuze. Le 173e régiment d'infanterie est, en vain, jeté dans la bataille. La  situation continue de s'aggraver.
Les unités du 15e Corps refluent jusque vers Donnelay et Juvelize. Alors les 23e et 24e bataillons de chasseurs se sacrifient pour couvrir la retraite et retenir les Bavarois sur les deux lignes successives: Dieuze‑Kerprich, Gelucourt‑Juvelize.

Plus à droite, le 16e Corps a été également contraint de reculer. Dés le début de son offensive, il a subi la violente contre‑attaque d'imposantes forces ennemies, bien appuyées par l'artillerie lourde. Nos batteries de campagne ont été assez vite réduites au silence. Notre infanterie a pu alors d'autant moins se maintenir qu'à l'est le 8e Corps de la 1e Armée éprouvait un sanglant échec, et se trouvait rejeté vers le sud.

Sur le front du 16e Corps, l'ennemi progresse entre Rohrbach et Mittersheim. Favorisées par le recul du 15e Corps, ses forces débouchent en même temps de Zommange vers Guermange, et menacent rapidement la gauche de la 32e division française, déployée en première ligne.
Le 16e Corps doit se replier en direction du sud-ouest, vers Maizières; il abandonne donc toute la région des étangs, et s'efforce de retrouver la liaison avec le 15e Corps.
Ces deux Corps d'Armée ont subi de grosses pertes, accrues par l'abandon des blessés sur le terrain de l'action.

Tandis que la droite de la 2e Armée était contrainte à la retraite, la gauche se trouvait, à son tour, sérieusement compromise.

Les instructions envoyées le 19 août par le général de Castelnau ne prescrivaient pas impérativement au 20e Corps de rester sur la défensive. Le commandant de la 2e  Armée avait même prévu que la 39e division adopterait un dispositif lui permettant de reprendre éventuellement l'offensive.
Le général Foch, chef du 20e Corps, pense, le 20 au matin, que les circonstances lui font un devoir de passer à l'attaque, et qu'un vigoureux effort de ses magnifiques troupes suffira pour enfoncer le front adverse et décider du sort de la journée. Il donne donc des ordres en ce sens
.
Mais le général de Castelnau, le 20 août, à 6h25, a envoyé de nouvelles instructions à son subordonné, pour lui recommander, formellement cette fois, de rester sur place.
Le général Foch reçoit à 7h15 les ordres de son chef.
Trop tard, malheureusement : le 20e Corps est engagé à fond.

La 11e division (26e,37e,69e,79e régiments d'infanterie; 4e bataillon de chasseurs) a poussé au-delà de Conthil et au delà de Pevange, en direction de Morhange. Soumise à de violents feux d'artillerie lourde, elle ne peut aborder cette ville. Les Bavarois contre‑attaquent alors avec vigueur. La 11e division, écrasée par le nombre, doit se reporter en arrière de ses emplacements de départ, sur une position organisée entre Lidrequin et la cote 238.
La situation est d'autant plus sérieuse qu'à 7h15 le général de Castelnau, qui croit encore le 20e Corps sur ses emplacements de la nuit et pense pouvoir en disposer pour le jeu des contre-attaques, prescrit au général Foch de porter sa 11e division sur Lidrezing afin de la jeter dans le flanc droit des troupes bavaroises qui pressent fortement la 30e division du 15e Corps.

Le général Foch est dans l'impossibilité d'exécuter cet ordre, car la 11e division est sérieusement accrochée entre Lidrequin et la cote 238. II ne peut, d'autre part, enlever la moindre unité à la 39e division, car celle-ci est à son tour extrêmement menacée.Cette 39e division (146e,153e,156e, et 160e régiments d'infanterie et 41e,43e régiments d'infanterie coloniale) s'est ruée de Château‑Bréhain et Oron vers Marthil et Chicourt. Elle a été soumise à un feu violent de l'artillerie allemande, cette artillerie se trouvant renforcée par les grosses pièces amenées du camp retranché de Metz. La 39e division a subi des pertes irréparables.

Vers 7h30, la situation devient plus tragique encore. Le IIIe Corps bavarois débouche de la région de Destry, et se lance à la contre-attaque dans le flanc gauche de notre 39e division L'offensive de nos troupes est immédiatement enrayée. La poussée ennemie se fait de plus en plus violente. Partout des masses « feldgrau » surgissent des bois, où elles se dissimulaient, et se glissent dans les avoines. Les Bavarois avancent, en tirant sans relâche. Ils sont à 200 mètres, puis à 100 mètres de nos lignes.
C'est presque à bout portant qu'on se fusille. En vain les canonniers du 8e et du 60e d'artillerie couvrent de projectiles les formation ennemies.

 Leurs pièces sont prise à partie par les artilleurs allemands, et nos canons, les uns après les autres, doivent se taire. Plusieurs de nos batteries sont enlevées après un sanglant corps à corps. L'infanterie bavaroise est partout, venant de partout.

Les marsouins du 43e tiennent énergiquement; ils ne cèdent que pied à pied le terrain. Des vides se creusent sans cesse clans leurs rangs. Il semble que toute la 39e division doive être submergée par la vague gris vert.

A 8 heures, notre retraite se dessine sur Château‑Salins. Les coloniaux vont résister encore, au prix des plus durs sacrifices, pour contenir laperions de l'ennemi sur notre gauche, et permettre à la 39e division de se dérobera l'étreinte des Bavarois. Un ardent soleil embrase le champ de bataille. Des villages commencent à flamber. Les batteries allemandes tonnent avec fureur. Les coloniaux ne se retirent qu'au commandement, une fois leur mission accomplie.
A partir de 14 heures, la 11e division se lie au mouvement général vers le sud : couverte par le 4e bataillon de chasseurs, elle se reporte en direction de Vic

Qu'était devenu, pendant ce temps, le 2e groupe des divisions de réserve?
 La 68e division avait été attaquée, avec une violence égale, par des unités bavaroises descendues les côtes de Delme et Fonteny: le 344e régiment d'infanterie subit là des pertes cruelles. Après avoir combattu durant toute cette journée, par une chaleur accablante, la 68e division, pressée par des forces supérieures en nombre, devait se replier sur Jalaucourt.
Plus à l'ouest encore, la bataille faisait rage au delà de la Seille, jusque vers la Colline Sainte Geneviève. Mais la 59e division, du 9e Corps d'Armée, réussissait à repousser prés de Nomeny des attaques allemandes, débouchant de Metz.

 
La retraite
 

Le soir va tomber. Le général de Castelnau se résigne à ordonner la retraite.
Il prescrit, à 16h30, au 20e Corps de se maintenir le plus longtemps possible sur la tête de pont de Château‑Salins, pour que soit couvert le recul de la 2e Armée. La 68e division est mise, en conséquence, à la disposition du général Foch. Le 16e Corps reçoit l'ordre de se retirer en direction générale de Lunéville, le 15e Corps en direction de Dombasle. Le 20e Corps se reportera en direction de Saint-Nicolas, après l'accomplissement de sa mission. Le groupe des divisions de réserve va organiser en hâte les défenses du Grand‑Couronné.