Le 163e RI dans les Vosges
(du 25 août 1914 au 11 novembre 1914)
 

Y était :

  • Ernest TRUC de Bras (163ème RI), tué à l'ennemi le 27 août 1914 au Bois d'Anglemont (Vosges).
 
Combats d'Anglemont (du 25 août au 2 septembre 1914)
 

Nous quittons Saint-Dié le 25 août à 5 heures du matin et faisons une étape de près de 40 Kilomètres. Etape longue et extrêmement pénible à cause de la grosse chaleur et de la fatigue des hommes.

Nous arrivons à Bru (ouest de Rambervilliers, Vosges) vers 15 heures. Dès l'arrivée nous prenons les formations de combat.

Les Bataillons s'engagent dans le bois d'Anglemont, le 2e en tête pour attaquer les débouchés Nord du bois, les autres en flanc-garde et soutien.

Les éléments de tête se heurtent à des éléments de résistance dont ils finissent par avoir raison.La nuit arrive. On la passe sur les positions de combat.

Le lendemain 26 août, à la pointe du jour, le combat reprend avec le 4e Bataillon en tête, le 2e en échelon à gauche, les autres en soutien.

L'action se continue; nous faisons fléchir petit à petit la ligne ennemie qui cependant essaye de se retrancher fortement en certains points.

C'est une lutte âpre, dificile où les moindres gains sont disputés avec acharnement.

L'ordre arrive d'avoir comme but d'attaque: Nossincourt et de contourner Anglemont par le Sud-Est.

L'après-midi et une partie de la nuit se passent en de violentes escarmouches.

Le 27 août au matin le combat reprend toujours avec la même ténacité. Le soir nous gagnons du terrain et à la faveur de la nuit deux bataillons atteignent le carrefour des routes Anglemont-Ménil.

Le 28 août, le combat continue; trois bataillons du Régiment sont déployés à hauteur du carrefour des routes atteint pendant la nuit. Les Allemands réagissent plus que jamais. Leur artillerie donne en plein sur notre position.

D'autre part, une fusillade intense fait des vides énormes dans nos rangs.

Devant l'intensité du feu, la position ayant été jugée intenable, le Régiment reçoit l'ordre d'occuper une ligne de retranchements en avant de la ferme Malplanton et au nord de Bru. L'ennemi évacue également la position bombardée.

On tient de part et d'autre les avant-postes jusqu'au 2 septembre.

La lutte d'Anglemont fut extrêmement dure et faite par des soldats qui n'avaient pris aucun repos depuis le 15 Août, qui ne s'étaient pas encore deshabillés, qui avaient toujours été tenus en alerte ou combattu de nuit ou de jour.

Pertes du combat d'Anglemont (25 au 30 Août):
- 3 officiers tués,
- 5 officiers blessés,
- 29 hommes tués,
- 392 hommes blessés et quelques disparus.

 
Saint Benoit - Col de la Chipotte (du 3 septembre au 11 octobre 1914)
 

Y était :

  • Edmond MOUTTE de Pourrières (163ème RI), est tué à l'ennemi le 4 septembre 1914 à Saint-Benoit-la Chipotte (Vosges).
 

Le 3 septembre, le Régiment occupe la ligne suivante: Les 1er et 4e Bataillons sont échelonnés de part et d'autre de la route comprise entre St-Benoit et la Chipote.

Le 2e Bataillon tient position sur le chemin de St-Benoit, à la côte 463.

Le 3e Bataillon est en réserve aux environs de St-Benoit.

L'artillerie ennemie est très active et laisse prévoir une attaque en vue de laquelle nous modifions très légèrement notre ligne qui se tient (1 er, 2e et 4e Bataillons) au Nord de la ferme du Haut-des-Chênes, dominant le ravin de Corbe.

Les attaques prévues se produisent le 6 septembre. Par trois fois l'ennemi attaque fortement notre position; par trois fois il est repoussé sans que nous subissions trop de pertes.

Ce même jour, la 44e Division passe au 24e Corps d'Armée. Le 157e et le 163e forment une brigade sous le commandement du Colonel Castaing.

Le Colonel de Chambure quitte le Régiment le 10 septembre; le Commandant Lagarde le remplace.

On nous lit le communiqué de la Bataille de la Marne: «L'aile droite des armées allemandes recule au Nord de la Marne pour échapper à l'enveloppement., «Le centre allemand est violemment engagé.» «L'aile gauche allemande est débordée par notre aile droite dans la région de Vaubécourt.» Inutile de décrire la joie que procure cette bonne nouvelle.

L'ordre général est de chercher à l'avenir à fixer l'ennemi par une attitude suffisamment agressive (patrouilles et reconnaissances).

Dans l'après-midi du 10 septembre, vers 15 h. 30, l'ennemi déclanche une forte attaque sur tout le front du Régiment.

Sous le choc imprévu, nous fléchissons légèrement.

Peu après nous repoussons complètement l'ennemi et regagnons entièrement notre position primitive. Le Colonel Castaing, commandant la Brigade, nous félicite dans un ordre du jour chaleureux où il vante la tenacité et la valeur des troupes.

Le 12 septembre, l'ennemi commence à se replier sur toute la ligne. Nous le suivons en maintenant le contact par des patrouilles.

La progression s'effectue de la Ferme du Haut-des-Chênes (5 h. 30) au Col de la Chipote, à Neuveville (16 h.), Raon l'Etape, la Trouche où nous prenons des dispositions de sûreté en station à la tombée de la nuit, car l'ennemi s'est arrêté.

Après quelques escarmouches assez violentes de part et d'autre pendant 5 jours, l'ennemi se replie mais beaucoup plus lentement.

Le lieutenant-colonel Lecreux vient prendre le commandement du Régiment le 17 septembre.

Le Régiment est échelonné le 18 septembre de Raon à Celles où il reste jusqu'au 24 septembre.

Pendant ces quelques jours, tout se borne à la rencontre de nombreuses patrouilles et reconnaissances: (l'ennemi s'est définitivement arrêté, après un repli de 20 km à vol d'oiseau). Nous organisons le terrain par des travaux défensifs.

Du 30 août au 24 septembre, nos pertes ont été de :
- 2 officiers tués,
- 3 officiers blessés,
- 42 hommes tués,
- 96 hommes blessés.