LA RESISTANCE A ROUGIERS
(témoignage d'un résistant : Pierre Meissel)

 

Prologue :

Je suis né à Marseille, le 13 août 1924, dans le quartier de la Capelette, au rez de chaussée d’une maison située dans une impasse aujourd’hui disparue.
Mes ancêtres du côté maternel, les Mallet, venus s’implanter à Nans les Pins en 1721 (sitôt après l’épidémie de peste qui avait ravagé le village), étaient tous d’origine modeste : soit bûcherons soit ouvriers agricoles. Trois de mes oncles avaient participé à la grande guerre. Le plus jeune avait été porté disparu aux Dardanelles en 1915 ; l’aîné, fortement « gazé », quittait ce monde en 1930, avec le grade de capitaine ; le troisième enfin, qui avait terminé sa carrière militaire avec le grade d’adjudant-chef, s’était retiré à Nans pour y vivre sa retraite et a eu l’honneur d’être maire du village pendant l’occupation. Côté paternel, tous mes ascendants, issus de Saint Zacharie, travaillaient à l’usine de céramique ou à la campagne ; seule une de mes tantes avait lié sa destinée à celle d’un très bon maçon qui deviendra plus tard un grand entrepreneur à la tête d’une centaine d’ouvriers.
Après quelques années passées à Marseille, mon père obtint la charge de garde particulier de la famille Champion, au domaine des Béguines, dans le massif de la Sainte Baume… Hélas, au bout de trois ans, n’étant plus payés, mes parents durent quitter ce lieu. C’est à Rougiers (petit village situé à 7 Km de Nans les Pins qu’ils élirent à nouveau domicile. Ils y achetèrent un fond de commerce (le bar central) et c’est dans cette localité que se déroula la dernière partie de mon enfance et mon adolescence.
En 1936, je passai avec succès mon certificat d’études primaires au chef lieu de canton, Saint Maximin. Sitôt après, au mois d’octobre suivant, je commençai mes études secondaires à l’école Courbet, à Marseille. Je fus donc interne dans cet établissement pendant cinq ans. En 1940, je réussissais le brevet élémentaire et l’année suivante je préparai le concours d’entrée à l’école de Maistrance Pont qui formait les futurs sous-officiers  de la Marine Nationale. Reçu 17ème (sur 346), je ralliai le patrouilleur « Nancy » amarré à couple de « L’Océan » (où était implantée l’école des mousses)  à Saint Mandrier, le 1er octobre 1941. Malgré les restrictions alimentaires et le manque de tabac (il fallait plus de 18 ans, à cette époque, pour avoir droit à la ration de cigarettes !), l’année d’instruction se déroula dans de bonnes conditions. Mon classement de sortie, 22ème sur 47, avec 14.8 sur 20 de moyenne, était relativement honorable. Néanmoins, l’appréciation générale : « Actif et intelligent. Dévouement incertain », laissait apparaître une réserve marquée envers le gouvernement de l’époque !
Ayant choisi la spécialité « Radio », le 1er octobre 1942, j’embarquai sur le navire-école « Condorcet » (amarré à l’intérieur de l’arsenal de Toulon) pour y suivre mes cours de spécialité… Le 27 novembre 1942, j’assistai, impuissant et traumatisé, au sabordage de la Flotte à Toulon. Le 1er décembre, j’étais démobilisé et renvoyé dans mes foyers.
J’étais heureux de retrouver mes parents mais, sur le plan professionnel, j’avais l’impression que ma carrière était brisée. Il me fallait rapidement retrouver du travail… Pendant trois mois, j’exerçai le métier de paysan dans une ferme (La Blanche) située entre Rougiers et Nans les pins puis j’eus l’opportunité de me faire embaucher dans une mine de bauxite à Mazaugues, placée sous les ordre de l’organisation Todt. Je pensais, dans un premier temps, que cela m’éviterait de partir en Allemagne au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) ; plus tard, lors de mon appartenance au groupe de résistance de Rougiers, cela m’a permis d’avoir une « couverture » sûre et efficace.

 

1- Les prémices de la « Résistance » :

Quelques temps après mon retour à Rougiers, le maire du village, Victorin Henry, qui entretenait de très  bonnes relations avec mes parents, vint me voir et me proposa d‘entrer dans un réseau local de RESISTANCE dont il avait été chargé de mettre en place les structures… Il me laissa trois jours de réflexion et insista sur la « discrétion » que devrait couvrir cette décision importante ! Seuls mes parents directs pourraient en avoir connaissance.
L’année passée à l’école de Maistrance à Toulon m’avait permis de déceler les sentiments anglophobes de nos officiers et de la plupart de nos instructeurs. Ce sentiment existait dans la marine depuis de très longues années et la tragédie de Mers el-Kébir (le 03 juillet 1940) n’avait fait que l’accentuer. Quant à moi, au début de la guerre, j’avais eu tendance à me rallier au maréchal Pétain et, lors de ma dernière année passée à l’école Courbet, j’avais fait partie d’une délégation qui était allée l’accueillir lors de sa venue à Marseille. Comme mes camarades, j’avais chanté : « Maréchal, nous voilà » ! Néanmoins, au fil des mois et des années qui suivirent, mon attachement au vieux maréchal avait évolué. Il y avait eu les « restrictions », de plus en plus dures, le « marché noir », la pression des allemands en zone occupée et, tout récemment, l’envahissement de la zone libre. Enfin, le sabordage de la Flotte fut vraiment l’élément déclencheur. D’une façon générale, les français, de plus en plus nombreux, comprenaient que l’Allemagne allait perdre la guerre et que l’intérêt du pays, aussi bien que son honneur, était du côté de la Résistance. Compte tenu de toutes ces considérations, je ne tardai pas à répondre positivement à la proposition que m’avait faite le maire de Rougiers. Il me fit venir en mairie, me félicita chaleureusement et, devant le buste de la République, je dus prêter serment. Il s’agissait de couvrir par le silence et le secret toutes mes futures occupations. L’instant était solennel et j’en mesurai tout de suite l’importance.

 

2- L’organisation de la « Résistance » dans le petit village de Rougiers :

Dès son arrivée à Saint Maximin, le lieutenant-colonel Joseph Gouzy, désigné comme chef du secteur nord-ouest du Var par l’O.R.A. ( Organisation de Résistance de l’Armée), entreprit la visite des villages  environnants, guidé par Claude Chabaud, instituteur à Brue-Auriac, faisant lui-même partie de l’A.S. (Armée Secrète). Il rencontra le maire de Rougiers (qui était également, à l’époque, chef de file de la viticulture varoise). Ils organisèrent le 1er sous-secteur de Saint Maximin qui, comme les trois autres sous-secteurs de cette région, serait chargé de former et d’armer une guérilla d’environ quinze éléments. A cette structure de base vint se joindre le sous-lieutenant d’active Robert Tap qui avait été rappelé dans les camps coloniaux du Sud-est et affecté au groupement n°2, dans la région de Mazaugues, au pied du massif de la Sainte Baume, pour l’entretien des forêts. Il était passé sous les ordres de l’O.R.A. au mois de mars 1943. C’est à lui que revint l’honneur d’instruire et de mener au combat la guérilla n°1 de Rougiers dont je fis partie. Dans un premier temps, dès qu’il quitta son groupement pour rejoindre la guérilla en cours de formation, il fut hébergé dans une ancienne cabane de charbonnier située sur le plateau de la Sainte Baume, à quelques kilomètres de Rougiers . Pendant près d’un mois, il fallut donc procéder à son ravitaillement et c’est là une des premières tâches qui me fut dévolue. Cela me permit de faire sa connaissance.
Puis eut lieu le premier parachutage. C’est Joseph Raynaud (chargé d’écouter les messages personnels diffusés par la radio de Londres) qui, le 05 juillet 1944, reçut un message l’informant d’un parachutage pour le lendemain, à la ferme des Puits située à une dizaine de kilomètres de Rougiers, dans les Monts Auréliens.
Dans l’après-midi du 06 juillet, une partie des membres de la guérilla quitta le village (soit seuls, soit par équipes de deux, par mesure de discrétion). Au bout de deux heures de marche, nous nous trouvions tous regroupés chez le fermier Odon Fabre qui, pour l’occasion, nous fit partager un très bon repas. Une heure avant le parachutage (qui avait lieu en général entre minuit et deux heures du matin), les membres du groupe se rendirent dans un grand champ rectangulaire. Quatre des nôtres, équipés de lampes électriques, allèrent baliser le terrain en se plaçant à chacun de ses angles. Vers minuit trente, l’avion, un « Lysander » de la R.A.F., se présenta au dessus de nous, tous feux éteints ; l’un des baliseurs émit alors, avec sa lampe électrique, un signal en « Morse » correspondant au code prévu. L’avion s’éloigna rapidement puis revint effectuer une deuxième passe en diminuant d’altitude. Lorsqu’il se trouva dans l’axe du terrain, il largua huit containers, munis chacun d’un petit parachute. Pour lui, l’opération était terminée et il quitta rapidement les lieux. Pour les membres du groupe présents sur le terrain, il s’agissait maintenant de récupérer les containers, de les séparer de leurs parachutes et d’entreposer le tout dans un gros « clapier » de pierres, afin de sécuriser l’ensemble. Ce travail ingrat allait durer une partie de la nuit et, sitôt après, il fallut refaire en sens inverse les dix kilomètres à pied qui nous séparaient du village, toujours par petits groupes, en s’efforçant d’arriver chez nous avant l’aube. Le lendemain, en fin de journée, malgré la fatigue, quatre des nôtres retournèrent sur les lieux et chargèrent les containers sur la charrette empruntée au maire. Sur le chemin du retour, l’escorte était formée de  deux hommes armés de mitraillettes qui passaient devant et de deux autres, également en armes, qui fermaient le cortège. Heureusement, la seule rencontre qui eut lieu fut celle du garde-chasse Farépa qui promit de garder le silence. Arrivé à Rougiers, le précieux chargement fut caché dans un aven au quartier du Défend.
Maintenant que le groupe était équipé en armes et en munitions, il devenait urgent de procéder à l’instruction de ses membres sur la façon de s’en servir et sur l’orientation possible de la guérilla. Il fallait donc, dans un premier temps, réétudier le lieu d’hébergement du sous-lieutenant Tap afin qu’il soit plus proche du village. La famille Henry possédait un terrain agricole où était implanté un grand cabanon. C’est là que notre chef allait attendre le débarquement et qu’il utiliserait son temps libre à nous instruire sur le maniement des armes récemment parachutées, sous la direction de monsieur Henry. Dans la maison de mes parents, il y eut aussi deux ou trois réunions au sommet groupant tous les responsables des futures actions à mener. Mon oncle Pascal Mallet, alors maire de Nans les Pins, fut invité à une de ces assemblées et on lui demanda s’il pensait pouvoir organiser également une guérilla dans son village : il répondit par la négative mais se proposa de participer au ravitaillement (en eau et en pain) des membres de notre groupe lorsqu’il serait en action dans la Sambuc.
Le 14 juillet 1944, un mois avant le jour J, un grand rassemblement festif se déroula au lieu dit « Les quatre chênes », sur le territoire de Rougiers (où était captée la source qui alimentait le village en eau), tout près de la chaîne de la Sainte Baume. Etaient présents ce jour là, tous les membres de la guérilla avec leur chef, le sous-lieutenant Tap ; chacun avait apporté de quoi se restaurer pour le repas de midi, en prenant un peu sur ses réserves, compte tenu des restrictions en vigueur. Le vin, surtout, coula à flot ! A la fin du repas, nous chantâmes tous « La Marseillaise ». Ce fut une journée mémorable, la journée de l’amitié et de l’espoir…
15 août 1944 : Opération « Dragoon » sur les côtes de Provence. Annoncé sur les ondes, la veille, par le message « Le chasseur est affamé » (transmis deux fois), le débarquement aurait lieu le lendemain à 07h du matin.
A Rougiers, les responsables locaux, en liaison avec l’O.R.A., décidèrent de mettre en place la guérilla n°1 en haut de la Sambuc, le 16 août dans la journée. Quant à moi, le 15 août, des amis de ma famille (les Mallet de Trets) étaient venus me prendre, avec mes parents, pour aller passer la journée dans la famille Vaillant au domaine de Saint Cassien, situé à l’est de la chaîne de la Sainte Baume. Il s’agissait de fêter mes « vingt ans » que j’avais eus deux jours auparavant. Le soir, au retour, nous apprîmes la grande nouvelle et il fallut très vite se préparer pour le départ du lendemain matin. Siméon, le fils de la famille Mallet, qui avait été l’un de mes meilleurs camarades à l’école Courbet de Marseille, se proposa pour partir avec moi ; ses parents et sa sœur retournèrent sur le champ à Trets, ayant peur d’être inquiétés sur le chemin du retour.
Le 16 août, de très bonne heure le matin, avec mon camarade Siméon, nous rejoignîmes notre chef, le sous-lieutenant Tap et les autres membres de la guérilla. Chacun de nous était armé d’un fusil anglais, d’une mitraillette « Sten » et des munitions correspondantes. Nous portions également une couverture pour le couchage et quelques aliments de première urgence. Par mesure de discrétion, nous empruntâmes, dès le départ, des chemins de terre (dits chemins d’exploitation) situés en bordure des massifs boisés. A quelques centaines de mètres du village, un heureux hasard nous mit en présence d’un attelage (charrette + cheval) dont le propriétaire, un collaborateur notoire, était occupé à charger du bois. Le sous-lieutenant profita de cette aubaine en réquisitionnant l’attelage pour transporter l’ensemble du matériel que nous avions chacun sur notre dos.
Un premier incident sérieux survint lorsque notre détachement arriva à proximité de la ferme « la Bastide Blanche ». Nous fûmes attaqués par un groupe d’ex-républicains espagnols qui, sans raison apparente, nous désarmèrent et nous firent allonger à même le sol. Grâce au sang froid de notre lieutenant qui, dès le début de l’attaque, nous avait donné l’ordre de ne pas se servir de nos armes, le pire fut évité. Il parlementa avec leur chef, en lui montrant son « ordre de mission » (enfoui dans une de ses chaussettes) et, rapidement, les espagnols, reconnaissant leur erreur, nous firent des excuses et nous laissèrent repartir.
Evitant les grands axes routiers en coupant à travers bois et à travers champs, tous les membres de la guérilla arrivèrent en fin de journée à proximité de la ferme de « l’Hubac de Mourre ». Après quelques instants de repos, ils allèrent prendre position en haut de la Sambuc, en pleine colline, face à la R.N. 560 et à un piton rocheux qui surplombait une vallée très étroite et les derniers lacets de la route nationale. Tard dans la soirée, se présenta un premier véhicule allemand. Notre chef tenta de l’intercepter avec le fusil-mitrailleur mais ce dernier s’enraya et le véhicule put poursuivre sa route sans dommage. Nous passâmes la nuit à proximité dans le bois et, à l’aube, nous reprenions nos emplacements de combat.
Le 17 août, à 08h, une voiture blindée de liaison se présenta. Le fusil-mitrailleur s’étant enrayé une seconde fois, notre lieutenant nous donna l’ordre de tirer au fusil. Un officier allemand fut grièvement blessé par Marcel Goletto. La voiture, percée de plusieurs balles, son réservoir d’essence troué, put néanmoins s’échapper. Le même jour à 10h, après avoir vérifié le fusil-mitrailleur, le sous-lieutenant Tap fit prendre aux membres de la guérilla de nouveaux emplacements. Un convoi de trois camions s’étant brusquement présenté, notre chef fit de nouveau engager le combat. Lui-même tirait au fusil-mitrailleur sur le camion de queue tandis que le feu des fusils se concentrait sur le premier camion qui fut alors entièrement démoli et bientôt entouré de nombreux morts et blessés. Le convoi s’arrêta… Marcel Barbarroux, d’un coup de fusil en pleine tête, abattit, avec un remarquable sang-froid, un ennemi qui visait l’un des nôtres. D’autres formations, arrêtées plus haut ou plus bas, ouvrirent alors le feu sur nous au fusil ou au lance-grenades. A 10h 08, Robert Tap, donnant l’ordre de repli, celui-ci s’effectua sans encombre et la guérilla n’avait à déplorer aucune perte.
A 11h 30, une compagnie ennemie motorisée se porta à l’extrémité inférieure de la côte et une autre à l’extrémité supérieure. Ces compagnies détachèrent sur la route des éléments de sécurité, empêchant désormais toute action de notre part. Le 19 août au matin, ces compagnies repartirent. Nous reprîmes immédiatement position mais aucun autre objectif, même isolé, ne se présenta. Le même jour, à 20h, nous prîmes contact avec les avant-gardes américaines.
En résumé, l’action de la guérilla n°1 a  abouti aux résultats suivants :
- ennemis tués : 14                            
- ennemis blessés : 7
-  camions détruits : 2                        
- voiture endommagée : 1
- 2 compagnies allemandes immobilisées pendant quarante heures,
- abandon presque total de la route par les convois ennemis,
sans aucune perte dans ses rangs.                    
Cette action s’est poursuivie, après le passage des américains, par la capture d’ennemis isolés ainsi que par la prise des armes et des munitions abandonnées. Elle a abouti à l’arrestation de 6 prisonniers ennemis et au ramassage d’un important butin. D’autre part, la guérilla assura le service d’ordre dans les villages de Rougiers, Nans les Pins et Mazaugues où le calme a été ainsi maintenu.
Les propositions suivantes ont été faites :
- une récompense spéciale a été attribuée aux volontaires : Naemens Roger, Gossa Henri et Henry Gilbert pour leur conduite particulièrement courageuse et exemplaire, ainsi qu’à tous les autres combattants de la guérilla pour le même motif,
- Meissel Pierre, marin, a mérité d’être proposé au grade de quartier-maître.
Le 20 août, les membres de la guérilla n°1, en armes, accompagnés du maire, M. Victorin Henry et de son conseil municipal, allèrent déposer une gerbe au pied du monument aux morts de Rougiers.
Enfin, avant de nous quitter, le sous-lieutenant Tap organisa une expédition punitive sur le village de Mazaugues. Il réquisitionna un camion et demanda à tous les membres de la guérilla des volontaires en armes  pour l’accompagner. J’eus l’honneur de faire partie de ce groupe. Arrivés dans le village, il nous positionna en cercle sur une petite place puis il alla chercher la personne mise en cause (un trafiquant notoire du marché noir). L’ayant mise au centre du dispositif ainsi formé, il s’approcha d’elle en enlevant sa veste et sa casquette et lui dit : «maintenant, si tu es un homme, défends-toi ! ». A la suite de quoi, prolongeant ses paroles par des actes, il lui administra une sévère correction…Le 1er septembre 1944, le sous-lieutenant Tap rejoignit la 9ème D.I.C. (Division d’Infanterie Coloniale stationnée aux environs de Méounes et continua à servir les armes de la France jusqu’à la victoire finale du 08 mai 1945.