Parachutage réceptionné dans la nuit du 6 au 7 juillet 1944 au domaine des Puits
 
d'après le témoignage de Raymond BARBAROUX et de Marcel GOLETTO recueillis par Alain DECANIS
 
C'est dans le courant de l'hiver 1943/44 que s'est formé le groupe O.R.A. de Rougiers, à l'initiative du maire de la commune Victorin Henry
 
Le 5 juillet 1944 Joseph Raybaud, utilisé en qualité de radio, reçoit un message l'informant d'un parachutage pour le lendemain sur le Mont Aurélien. Il transmet immédiatement l'information à Victorin Henry qui fait prévenir tout le groupe prévu pour la réception.
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Dans l'après-midi du 6 juillet 1944 ils quittent discrètement le village, soit seul, soit par groupes de deux an maximum pour ne pas attirer l'attention. Le lieu de rassemblement vers lequel ils se dirigent est la ferme "Les Puits" située au coeur du massif de l'Aurélien, à un peu plus de deux heures de marche du village de Rougiers.
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Au fur et à mesure de leur arrivée, ils sont accueillis par le fermier Odon Fabre qui leur offre une collation frugale en attendant la tombée de la nuit.
 
Vers 23 heures ils sont environ une douzaine rassemblés autour de la ferme dont Gilbert Henry, Marcel Barbaroux, Raymond Barbaroux, Marcel Goletto, Roger Revest, Fortuné Martin, Fernand Sicard, Lucien Sicard, Pierre Meissel, Henry Gossa et Odon Fabre, lorsqu'un bruit d'avion se fait entendre au dessus de leurs têtes. Trois hommes, munis chacun d'une lampe torche, effectuent le signal convenu tout en prenant soin de ne pas éclairer en direction du sud, pour éviter d'attirer l'attention des guetteurs allemands en faction sur la Sainte Baume. Après un premier passage l'avion s'éloigne. Une dizaine de minutes plus tard il réapparaît, se place dans l'axe du terrain balisé, et largue sept ou huit containers dans le champ situé au dessous de la bergerie. Rapidement les containers et les parachutes sont rassemblés et cachés dans le bois. L'opération ne prend que peu de temps en raison de la précision du largage. Avant le lever du jour, tous les participants sont de retour à Rougiers.
 
Le lendemain, 7 juillet, des hommes retournent sur les lieux. Ils chargent les armes et munitions sur la charrette de Victorin Henry. Sur le chemin du retour l'escorte est formée de deux hommes armés de mitraillette qui passent devant, et de deux autres, également en armes, qui ferment le cortège. Raymond Barbaroux et Auguste Martin quant à eux, se relayent pour porter le fusil-mitrailleur. Heureusement, la seule rencontre qu'ils font est celle du garde-chasse Farepa, qui leur promet de garder le silence.
 
A Rougiers le précieux chargement est caché dans un aven qui se trouve au quartier du Defends.