Est-il indispensable de brader notre patrimoine pour réaliser des équipements ?

     
 
Lors de la dernière campagne pour l'élection municipale de 2001, l'aménagement d'un véritable centre culturel était déja au coeur de tous les projets. Un lieu faisait même l'unanimité : le pâté de maisons qui sépare la place Malherbe du Réal-Vieux entre l'Hôtel de France et le Crédit Agricole.
 
 
La Mairie a lancé un appel d'offres fin 2004 pour un premier projet qui a avorté car trop onéreux. Un deuxième projet, plus modeste, a fait l'objet d'un appel d'offres pour la maîtrise d'oeuvre en mai 2005. Il a connu le même sort que le premier pour les mêmes raisons. Le Conseil Municipal, incapable de trouver les financements nécessaires, a préféré indemniser le cabinet ayant réalisé l'étude et stopper le projet.
 
 
En désespoir de cause, le Conseil Municipal a fait appel au Conseil Général. Ce qui aurait d'ailleurs été une excellente initiative si on s'était limité, comme c'est souvent le cas, a solliciter une subvention pour équilibrer le bilan financier de l'opération.
 
 
Mais tel n'a pas été le cas ! En fait le Conseil Municipal s'est véritablement débarassé du projet en décidant de céder tout le foncier (évalué par le service des domaines à 850 000 €) au Conseil Général pour l'Euro symbolique, en lui demandant de réaliser l'opération à sa place.
 
 
Ainsi, en août 2006, le conseil général a ouvert un concours pour la maîtrise d'oeuvre de ce pôle culturel de 2 922 m², comprenant une salle de spectacle de 400 places, une école de musique de danse et d'art dramatique, une salle de cinéma de 140 places, une bibliothèque-médiathèque de 318 m², un hall d'accueil et d'exposition, ainsi que des bureaux et réserves.
 
  Après 17 mois d'attente, on apprend le 6 janvier 2008, lors de la présentation des voeux, qu'un cabinet d'architectes a été retenu et que les travaux devraient débuter sous peu ...  
 
Outre le fait que le projet semble s'être enlisé, comment se satisfaire d'une telle manoeuvre ? Après le Couvent Royal et le jardin de l'Enclos, c'est le troisième espace majeur de la commune qui est bradé au Conseil Général. C'en est trop !
 
  Aussi longtemps que le Président du Conseil Général sera saint-maximinois on peut raisonnablement penser que la commune pourra effectivement disposer d'un centre culturel à moindres frais mais ensuite ?  
  Nul ne peut prévoir qui animera le département dans quelques années et quelles seront ses intentions vis à vis d'une telle structure.  
 

C'est pourquoi nous aurions préféré :

  • que la commune conserve le foncier
  • que le pôle culturel soit inclu dans un ensemble regroupant une galerie commerciale, des appartements et des bureaux à l'étage dont la promotion aurait permis d'équilibrer financièrement l'opération.
 
 

Beaucoup de communes de taille plus petite que la nôtre parviennent à financer seules la construction de salle de spectacle, de cinéma, de bibliothèque-médiathèque. Certes, elles bénéficient de subventions importantes, mais elles demeurent toujours les Maitres d'Ouvrage.

Pourquoi cela est-il impossible à Saint-Maximin ? Pourquoi, malgré un taux élevé des trois taxes pesant sur les contribuables, n'est-on plus en mesure de financer ces équipements ? La commune est-elle véritablement pauvre ou ses dépenses de fonctionnement sont-elles trop élevées ?

Aujourd'hui tout se passe comme si Saint-Maximin n'était plus capable de financer son propre développement. Ces opérations que l'on nous présente comme des modèles (construction du pôle culturel, aménagement du jardin de l'Enclos) ne s'apparentent-elles pas plutôt à une grande braderie du patrimoine communal ?