Parachutage réceptionné dans la nuit du 1 au 2 mai 1944 à Berne
 
Le 30 avril 1944, vers 18h30, Radio Alger diffuse le message "Le rhinocéros mangera de la vache enragée". Il annonce un parachutage d'armes et de munitions pour le lendemain sur le terrain de Berne.
Le 1er mai, en fin d'après-midi, des petits groupes se forment et remontent prudemment le Réal Vieux jusqu'au Saint Pilon. De là ils empruntent le chemin qui les conduit jusqu'au quartier de Berne. Certains sont laissés en route pour faire le guet.
A minuit, tous les participants se tiennent prêts dans le grand champ qui se trouve en contrebas, au dessous de la ruine de Berne.
 
le grand champ de Berne où a été réceptionné le parachutage
 
le champ de Berne au premier plan
 
Sont présents, outre le lieutenant-colonel Joseph GOUZY qui dirige l'opération, Paul BERTIN, Gaston PERI, Charles HUGOU, Raoul BERTIN, Philippe LEGENDRE, Henri ROUX, François Fernand VERLAQUE, André BERTON, Guillaume COGO, Jacques BERANGER, Marcel VERLAQUE, Jean CAPELLADES, Antoine MILESI ainsi que le père dominicain Robert de BIENASSIS (liste probablement incomplète car un rapport établi par Paul BERTIN à la Libération faisait état de 18 participants.
Vers deux heures du matin un avion survole enfin les lieux. Trois feux disposés en triangle balisent le terrain et Jean CAPELLADES, qui se trouve au dessus de la ruine, effectue en morse le signal convenu (la lettre L).
L'appareil, sans répondre, oblique vers le nord-ouest et disparaît. Dix minutes plus tard il revient et effectue plusieurs passages espacés de quelques minutes chaque fois.
Les hommes commencent à douter de l'identité de l'avion et s'attendent à voir surgir les Allemands.
Enfin, après un dernier virage, l'appareil se place dans la ligne de champ, répond au signal et largue quinze containers à deux heures et demie du matin.
Ce n'est que vers huit heures et demie, alors qu'il fait grand jour, que le dernier container baptisé "pour Ferdinand" (car il ne contient que des conserves et cigarettes destinées aux hommes effectuant la mission) est retrouvé sur l'autre versant, du côté de Recours.
C'est au total, trois tonnes d'armes et de munitions qui sont cachées dans l'ancien four à pain de la ruine.
 
le four à pain de la ruine de Berne où ont été entreposées les armes et munitions