Le 363ème RI dans l'Aisne (Picardie)
(du 7 novembre 1917 au 8 avril 1918)

 
Le 7 novembre 1917, le 363ème RI passe à la disposition du G. A. N. ; il fait mouvement et, après plusieurs étapes, cantonne aux camps de Vauxrezis et Pommiers (Aisne).
 
du 19 novembre 1917 au 18 décembre 1917 : Occupation du secteur de Juvigny
 

Le 363ème RI quitte, le 18 novembre, les cantonnements de Vauxresis et Pommiers, pour relever le 414e R. I. dans le secteur de Juvigny (sous-secteur nord), en liaison à droite avec le 163ème R I, à gauche avec le 4e régiment de cuirassiers.
Par décision ministérielle en date du 12 novembre (n° 14310 C/1), M. le colonel DAUPHIN
Maximin, commandant le 363ème RI, est mis à la disposition du général commandant en chef des troupes alliées d'Orient.
En exécution de la note n° 16343 du G. Q. G., en date du 14 novembre, M. le lieutenant-colonel Pichot-Duclos, chef d'Etat-Major. de la 161ème DI, prend le commandement du 363ème RI le 18 novembre.
Le 21 novembre, à 6 h.30, un détachement ennemi d'environ 150 hommes (151e R. I.), après un bombardement court, amis violent, attaque la corne nord du Bois de Mortier ; il réussit un moment à pénétrer dans le bois, mais une contre-attaque vigoureuse menée par les éléments des 13e et 15e compagnies, le rejette violemment ; l'ennemi laisse entre nos mains 1 prisonniers et 2 cadavres.
Le 22 novembre 1917, l'ennemi tente un coup de main sur le Bois de Mortier, au même point que la veille (corne N), mais il est arrêté net par les feux de notre infanterie et par le barrage de notre artillerie.
L'occupation de ce secteur est marquée par une assez grande activité de l'aviation (patrouilles) et de l'artillerie ennemie dont le Bois de Mortier semble être le principal objectif.
Le 4 décembre 1917, à 2 h.30, les Allemands, au nombre d'une cinquantaine, tentent de forcer la ligne de surveillance du groupe de combat n° 8, mais ils sont repoussés par le déclenchement immédiat du tir de barrage et du tir de nos mitrailleuses.

Pertes éprouvées pendant cette période :
- Officiers : 2
- Troupe : 29

 

Le régiment est relevé de la position qu'il occupe le 17 décembre, par le 19ème RI ; il fait mouvement vers Jauley et Courtieux (Oise), où il séjourne au repos jusqu'au 9 janvier 1918.

 
du 11 janvier 1918 au 31 mars 1918 : Occupation du secteur de Coucy-le-Château
 

Le 363ème RI  quitte le cantonnement de repos de Jauley et Courtieux, fait mouvement et arrive à Moyenbrie le 10 janvier 1918. Le 11 janvier, le 363ème RI relève le 4e Cuirassiers, le 5e bataillon dans le C. R. Courval, le 6e dans le C. R. Berjolet.
En exécution de l'additif à l'ordre général n° 46 de la 161ème DI, le chef de bataillon de
Franchessin, commandant provisoirement le 363ème RI, prend le commandement du sous-secteur de Coucy.
Durant l'occupation du sous-secteur de Coucy-le-Château, l'artillerie ennemie s'est montrée principalement active aux abords des fermes Aumont et le Faux ; de nombreuses patrouilles et reconnaissances françaises devant les C. R. Courval et Berjolet se sont effectuées ; parfois et pendant la nuit, l'ennemi semble manifester quelques inquiétudes ; le jour, grande activité de l'aviation ennemie, et nombreux tirs de réglages allemands.
Le 18 février, nous repoussons un coup de main ennemi sur le groupe de combat 4, qui s'est déclenché après un violent bombardement de nos premières lignes.
Partie dans un ordre parfait, la 22ème compagnie exécute, le 10 mars, un coup de main sur la tranchée des Prussiens (S.-E. de Fresnes), sous un violent tir de barrage, pénètre jusqu'à une profondeur de 300 mètres dans la position allemande ; elle l'a fouillée minutieusement pendant une demi-heure ; elle n'a pu ramener de prisonniers, le terrain ayant été complètement bouleversé par la préparation d'artillerie, mais des débris de matériel rapportés permettent d'identifier que le secteur est occupé par le 53ème RI (XIVe division de réserve).

Pertesdu 11 janvier au 31 mars 1918 :
- Officiers : 0
- Troupe : 51

 

Le 31 mars, les éléments en ligne du 363ème RI sont relevés par le 407ème RI et relèvent sans incidentla 175ème Brigade anglaise dans le secteur de Pierremande, dans la nuit du 2 au 3 avril

 
du 31 mars 1918 au 6 avril 1918 : Occupation du secteur de Pierremande
 

Y ont participé :

  • Augustin DENANE de Saint-Maximin (363ème RI) est cité à l'ordre de la Brigade le 20 avril
 

Quoiqu'il était présumé que le saillant occupé par le régiment serait d'un moment à l'autre l'objet d'une attaque allemande, ce n'est que le 5 avril que l'ennemi nous en laisse entrevoir les indices matériels.
Un ordre de bataille reçu du général de division mentionne la présence dans le secteur de plus de 2 divisions allemandes.
Sur la demande du colonel Pichot-Duclos, l'artillerie française exécute des tirs de destruction.
Le 6 avril, à 3 h45, un violent tir de contre-batterie est déclenché par l'artillerie ennemie, faisant prévoir une attaque en force dans le secteur occupé par le régiment ; en effet, elle se déclenche à l'aube.
A 7 heures, Chasny-Sud est pris, après une lutte désespérée de la 19ème compagnie, dont le chef, le capitaine Raffaelly, est tué en pointant lui-même une mitrailleuse.
Le capitaine Gineste, commandant toutes les troupes opérant dans la forêt de Coucy, se replie, devant des forces supérieures, sur la voie ferrée Rond d'Orléans – Sinceny, qu'il est obligé de quitter peu après, étant tourné par sa gauche, au pont de la voie ferrée, sur le Ruisseau de Grêve.
A 11 heures, les Allemands prennent Aurigny-Rouy, parviennent jusqu'à la station de Barisis et la route d'Amigny à Sinceny.
A 15 heures, la situation devient critique, les Boches sont précédés de 5 avions volant bas, mitraillant nos lignes, jetant des grenades et fléchettes, et jalonnant notre front au moyen de fusées.
Une concentration de feux d'artillerie est exécutée à l'Est de la ligne Pierremande – Autreville, le ruisseau de Grêve. Plusieurs petits détachements arrivent en renfort ; une cinquantaine de permissionnaires équipés et armés, sous les ordres du lieutenant Chapeaublanc, viennent former, sur la crête à l'Ouest de Pierremande une dernière réserve.
La situation paraît enfin calée, lorsqu'un message téléphoné du commandant Poulet fait connaître que les Allemands ont pris Bichencourt.
Un puissant barrage est instantanément concentré sur ce point ; l'ennemi ne dépasse pas Bichencourt.
Un ordre du général de division arrivé le 7 vers 1 heure du matin prescrit le repli du 363ème RI sur la rive gauche de l'Ailette, qui s'effectue dans de bonnes conditions, vers 7 heures, couvert par le barrage d'artillerie française exécuté avec une précision impeccable.
Pendant ce temps, la compagnie Ortel, dont on était sans nouvelles et qui avait été attaquée de flanc et à revers par des forces supérieures, exécute un repli méthodique, couvert sur son flanc par le 14ème  chasseur, dont les mitrailleuses ont tiré 6.000 cartouches ; elle est recueillie par le 246ème  RI.
(55ème DI), avec lequel nous étions toujours en liaison, et va rejoindre à Selens, le 8 avril, le 363ème RI, qui est retiré de la bataille.
Pendant 27 heures, le 363ème RI a soutenu une lutte inégale avec une énergie farouche, infligeant à l'ennemi des pertes considérables, dont nous avons, par des récits qui ont été faits, des preuves multiples.
La plus palpable est l'aisance avec laquelle le régiment s'est décalé. Le bataillon Martin, le meilleur de tous, a été détruit, mais il a péri glorieusement, personne de ceux qui le connaissaient n'en doute. A voir ce qu'ont fait les autres, on peut être affirmatif à ce sujet.
Il est à signaler spécialement : l'habileté manoeuvrière du capitaine Massoni et du capitaine Gineste, la fermeté du commandant Poulet, qui a donné ses faibles réserves aux voisins et a
enu avec un cordon ; la splendide attitude du capitaine Ortel et de l'aspirant Nallet.
L'artillerie a donné, dans ces circonstances difficiles, un appui précieux.

Pertes subies
pendant la période du 2 au 8 avril 1918 :
- Officiers : 21
- Troupe : 1 061

 

Le 363ème RI fait ensuite mouvement vers la Champagne et, après plusieurs étapes, arrive aux cantonnements de Dampierre-le- Château, Dommartin-sur-Yèvre, Rapsécourt (Champagne) ; un détachement du 66ème RI vient le renforcer, et le 6ème bataillon du 334ème RI dissous reforme le bataillon Martin, détruit lors de l'attaque allemande du 6 avril.