Parachutage réceptionné le 7 juillet 1944
sur le Mont Aurélien
 
d'après le témoignage de Joseph COTTURA recueilli par Alain DECANIS
 
C'est par le message "La romaine le remplit" diffusé par la radio, que le PC installé à la ferme Le Planet est informé qu'un parachutage va avoir lieu sur le Mont Aurélien, au dessus du Pas des Ifs, sur un terrain qui a reçu pour nom de code Saladier.
 
Le groupe de résistants de Pourcieux chargé de le réceptionner, est informé que ce sera pour la nuit suivante.
 
Dans l'après-midi, Joseph Cottura et Léandre Giraud se retrouvent, comme convenu, au lieu-dit le portail des Allées. Ils parcourent ensemble le reste du petit sentier qui les conduit par le pas du loup sur le Baou. Peu après être arrivés, ils sont rejoints par Florent ASTIER et Jean Naso qui ont emprunté quasiment le même itinéraire.
 
Odon FABRE accède au point de rendez-vous par le versant sud. Il arrive de la bastide les Puits dont il est le fermier.
 
Georges Coquillat, Raymond Blanc et Jaime Pujol se rendent en voiture à Saint Maximin. Ils traversent le village, empruntent la route de Marseille, puis le chemin de terre qui conduit à Berne. Ils poursuivent en voiture sur ce chemin charretier aussi loin que son état le permet, puis ils abandonnent leur véhicule. C'est à pied qu'ils atteignent les ruines de la vieille bastide. De là ils entreprennent de gravir les contreforts du Mont Aurélien pour rejoindre leurs camarades.
 
 
Avant la tombée de la nuit les huit hommes ramassent du bois mort et préparent avec des pierres des emplacements pour les feux disposés aux quatre sommets d'un espace rectangulaire. Trois autres feux alignés sont alignés au centre du rectangle pour indiquer à l'avion la direction du vent.
 
Les résistants sont disposés à chaque angle par groupe de deux. Jaime Pujol est avec Odon FABRE, Florent Astier avec Jean Naso, Georges Coquillat avec Raymond Blanc, Léandre Giraud avec Joseph Cottura. L'attente commence alors.
 
Vers une heure du matin, un vrombissement annonce l'arrivée d'un avion. Tous les feux sont immédiatement éclairés. L'appareil survole le terrain mais poursuit sa route vers Pourrières. Les résistants, déçus, pensent que le parachutage n'aura pas lieu, lorsque cinq minutes plus tard l'avion repasse une deuxième fois et largue quatre containers. Trois seulement sont retrouvés et transportés à pied jusqu'à Berne par sept des participants. Odon Fabre, de son côté, est redescendu directement à la ferme des Puits. Le jour se lève lorsque les containers contenant les armes et munitions sont cachés dans la ruine de Berne.
 
Joseph Cottura et Léandre Giraud d'un côté, Florent Astier et Jean Naso d'un autre, rejoignent Pourcieux à travers bois. Georges Coquillat, Raymond Blanc et Jaime Pujol rentrent en voiture.
 
Dans le courant de la matinée, après s'être restauré et reposé un moment, Joseph Cottura intrigué, décide de retourner sur les lieux chercher le quatrième container qui contenait de l'argent. Léandre Giraud, à qui il fait part de son intention, lui propose de l'accompagner
 
Arrivés sur place, ils trouvent un chêne aux branches cassées fraichement, ce qui marque très certainement le lieu d'atterrissage du container qui n'a pas été récupéré. Ils entreprennent alors une fouille minutieuse des environs, mais ce dernier ne sera jamais retrouvé.
 
Dans la nuit suivante, Jaime Pujol, Raymond Blanc, Léandre Giraud, Georges Coquillat et Jean Naso retournent en voiture à Berne, pour récupérer les armes et munitions.
 
Sur le chemin du retour, à la sortie de Saint Maximin, ils doivent forcer un barrage allemand, pour rejoindre Pourcieux où la précieuse cargaison est cachée dans une buse, à proximité du cimetière.