Historique de l'antique ligne ferroviaire Meyrargues-Draguignan |
L’arrivée de Charles de Freycinet au Ministère des travaux publics modifia profondément le paysage ferroviaire français. A travers la France, une loi portant son nom classa d’utilité publique 181 lignes de chemin de fer d’intérêt général, dont celle reliant Draguignan à Meyrargues, par Barjols. Les travaux débutèrent entre 1886 et 1887, alors que les élus dénonçaient à la fois un tracé trop sinueux et des gares trop lointaines de certaines localités d’importance (Villecroze à 4km, Aups à 9km). Pour la première fois en France, une ligne à voie étroite atteignit une centaine de kilomètres de long. Le premier tronçon Draguignan-Salernes fut officiellement ouvert le 23 avril 1888. Le 27 août, la ligne rejoignit Barjols, puis le 28 janvier 1889 le terminus de Meyrargues. L’inauguration officielle de la ligne Draguignan-Meyrargues eut lieu le 22 mars 1889. Mais les temps de trajet étaient trop longs. En 1913, il fallait plus de 11 heures pour parcourir les 210 kilomètres qui séparaient Nice de Meyrargues. Compte tenu de la concurrence avec la ligne PLM beaucoup plus rapide, faire le parcours sur sa totalité ne présentait que peu d'intérêt. C’est pourquoi cette ligne prit peu à peu un caractère typique de ligne locale. Les difficultés (chroniques) de la Compagnie du Sud de la France (exploitant les lignes) et la baisse de fréquentation firent que la ligne fut pauvrement desservie, par tronçons (un tronçon de Nice à Grasse, un autre de Grasse à Draguignan, enfin un dernier de Draguignan à Meyrargues) sans correspondances entre eux, dès 1920. Il fallait alors 48 heures pour relier Nice à Meyrargues ! Dans les années 20, cette ligne fut fortement concurrencée par la route pour ses trafics voyageurs. Avec l’acquisition en 1935 des autorails remplaçant avantageusement à tout point de vue les trains à vapeur, cette ligne connut un regain d’intérêt. Le trafic, établi à 8.8 voyageurs/train en moyenne avec la traction vapeur, passa à 17.9 voyageurs/train avec les autorails. Pendant la guerre de 1940, les Chemins de fer de Provence furent sérieusement mis à contribution, le record (toutes lignes confondues) fut établi en 1943 avec plus d’un million de voyageurs. Cette année-là, le montant des dépenses atteint trois fois celui des recettes. Le 23 juin 1949, la nouvelle tombe du conseil supérieur des transports : Non reconstruction des ouvrages détruits, fermeture de la ligne ferroviaire et reclassement du personnel dans les entreprises routières ou les administrations. Malgré les protestations de certaines communes (notamment Grasse, Nice et Draguignan) et diverses propositions de modernisation (dont l’intéressant projet de jonction Draguignan – Les Arcs par un prolongement de la ligne CP), la décision est irrévocable. Le 14 décembre, il n’est même plus question de confier aux CP une exploitation par cars, ou de reclasser le personnel. La fermeture de la ligne est fixée au 2 janvier 1950. Ce soir-là, le dernier train entre en gare de Draguignan à 20h53. La surveillance de la voie est suspendue le 1er novembre 1950, la voie est démontée pendant l’été 1951, et la plateforme ferroviaire donnée aux communes. Informations extraites du site : http://cccp.traindespignes.free.fr/infos-historique-lignes.html |