LE DEGAGEMENT DE VERDUN
(du 1 juin 1917 au 6 novembre 1917)
 

Y étaient :

  • Daniel AUBERT de Barjols (162ème RI), est tué 14 août 1917 à la Ferme des Chambrettes à Omes (Meuse)
  • Pierre CLERISSY de Saint-Zacharie (55ème RI) est mort des suites de ses blessures le 21 août 1917 à Glorieux (Meuse).
  • François COULOMB de Varages (161ème RI) est mort le 28 août 1917 à Beaumont-en- Verdunois (Meuse).
  • Léon BREISSAN de Saint-Zacharie (2ème RI) est tué le 7 septembre 1917 à Samogneux (Meuse).
  • Léon JOUVE de Rians (320ème RI) est tué le 24 septembre 1917 au Bois-le-Chaume (Meuse).
  • François JAUBERT de Tourves (168ème RI) est tué le 8 septembre 1917 au Bois des Caurières (Meuse).
  • Fernand AUGIER de Saint-Maximin (128ème RI) combat en octobre 1917 à la Côte 304 (Meuse).
  • Siméon PELOSI de Pourcieux (5ème RIC) est tué le 7 octobre 1917 à Douaumont (Meuse).
  • Félix CONSTANS de Saint-Julien (320ème RI) est tué le 14 septembre 1917 au Bois des Caurières (Meuse).
 

La brillante victoire française du 15 décembre 1916 avait avancé notre ligne sur la rive droite de la Meuse en dégageant complètement Douaumont et en nous donnant les points d’appui de la Côte du Poivre, des Chambrettes et du massif d’Hardaumont, elle laissait néanmoins à l’ennemi quelques observatoires : côte du Talou et côte 344, qui lui procurait encore des vues sur nos arrières.

De plus, il conservait des positions menaçantes sur la rive gauche : le Mort-Homme et la cote 304 . Cependant, l’état-major allemand paraissait avoir accepté sa défaite de Verdun; Et, pendant six mois, la région fut de part et d’autre relativement calme .
Mais de notre côté, le commandement jugeait une offensive nécessaire pour améliorer nos installations demeurées précaires sur la rive gauche. Là, en effet, nos lignes, accrochées aux pentes du Mort-Homme et de la cote 304, étaient immédiatement dominées par l’ennemi. Il paraissait urgent de nous donner de l’air de ce coté .

C’est sur cette rive, en effet, qu’après l’accalmie du printemps, l’ennemi, profitant de l’avance de ses positions va tenter de rouvrir la bataille de Verdun.

Le 1er juin 1917, après un court mais très violent bombardement, l’ennemi attaque nos positions à contre-pente de la cote 304 et pénètre en deux points de notre première ligne, d’où nous parvenons à le chasser .
Des coups de main sur le front du Mort-Homme et de Cumières se succèdent à cette tentative.

Enfin, le 29 juin, l’ennemi lance une attaque plus importante sur nos positions de la cote 304 et sur les saillants sud du bois d’Avocourt que nous contraints d’évacuer.
Dans la soirée, il poursuivait son avantage à l’ouest du Mort-Homme. Nos contre-attaques immédiates reprenaient aux Allemands qu’une partie du terrain perdu.

Les 2 et 4 juillet, il continue ses offensives locales au sud-ouest de 304.

Le 8 juillet, un régiment de marche est constitué sous les ordres du lieutenant-colonel Rozier, comprenant le 4e bataillon du 346e Régiment d'Infanterie (dans lequel la 15e compagnie, plus éprouvée dans les derniers jours, a été remplacée par la 17e) et le 4e bataillon du 335e Régiment d'Infanterie .
Ce régiment de marche a pour mission d'enlever le saillant Gauthier qui, situé à la corne sud-est du bois d'Avocourt, constitue l'un des points d'appui ouest des défenses de la cote 304; il sera à l'aile gauche d'une attaque qui doit reprendre tout le terrain perdu les 28 et 29 juin et s'emparer, en outre, des anciennes premières lignes allemandes jusqu'à la cote 304.

Le 17 juillet, vers 3 heures, les emplacements de départ sont occupés après une marche lente et rendue pénible par le bombardement ennemi. Le bataillon du 346e est le bataillon d'assaut
Les tirs de préparation d'artillerie durent depuis plusieurs jours; ils deviennent tellement intenses, tellement formidables dans les instants qui précèdent l'heure H, que la confiance de nos troupiers redouble.
Ils s'élancent à l'assaut avec une ardeur folle, trouvant trop lente à leur gré la marche du barrage roulant, qui les précède. C'est ainsi que le lieutenant Vautrin, emporté par son élan dans le tir de barrage, est tué à la tête de sa compagnie. La résistance de l'ennemie est assez faible; partout les tranchées sont nivelées, les abris enterrés, une seule mitrailleuse tire. En quelques instants toute résistance ennemie est brisée et 260 prisonniers environ, affolés et piteux, dont 4 officiers, sont envoyés à l'arrière.
Mais vers 9 heures, l'ennemi commence à violemment bombarder le terrain conquis, bombardement ininterrompu par obus de tous calibres, qui va durer jusqu'au 20 juillet.
On a promis que la relève aurait lieu dans les vingt-quatre heures si l'attaque réussissait; l'attaque a parfaitement réussi, les objectifs assignés ont même été légèrement dépassés; et néanmoins, pendant trois journées interminables on doit encore tenir sans un abri, sous un bombardement violent et incessant, il faut regarder mourir les camarades sans pouvoir les soulager d'une goutte d'eau; et pourtant, on trouve encore la force de repousser, le 17 au soir, avec l'aide d'un infernal barrage d'artillerie, une contre-attaque de l'ennemi dont deux bataillons sont anéantis.

 
17 juillet 1917 : Photos prises à la côte 304 à Verdun
 
 
 
 
 

Le 1er août, nouvelle réaction ennemie sur le même point et perte de la plus grande partie de nos gains du 17 juillet.

Ces fluctuations ne peuvent se prolonger indéfiniment. Notre commandement  décide d’y mettre fin et prépare une opération de grande envergure.

Elle aura pour objet d’asseoir solidement nos positions au nord de Verdun, de part et d’autre de la Meuse.
Elle visera dans ce but, à s’emparer des observatoires encore aux mains de l’ennemi et à obliger les allemands à éloigner leur artillerie, ce qui aura pour résultats de mettre à l’abri du canon de moyen calibre le nœud de communication très important constitué par les voies ferrées et les routes qui convergent vers la ville.
Les Allemands, sentant venir l’attaque, multiplient les coups de main sur tout le front, afin d’obtenir des prisonniers et de se renseigner. L’importance de nos préparatifs, qu’ils ont pu suivre même de leurs observatoires lointains, grandit leur inquiétude.
Dès la fin de juillet, notre service de renseignements constate qu’ils ont accru la densité de leurs troupes, amené leurs réserves à pied d’œuvre et renforcé leur artillerie.

A la date du 19 août, veille de notre attaque, l’ordre de bataille allemand comprend, sur la rive gauche, quatre divisions allemande entre Avocourt et la Meuse; sur la rive droite, cinq divisions Allemandes entre la rivière et Etain; en réserve cinq divisions Allemandes .
En outre; le chiffre des batteries Allemandes a été porté de 150 à 400.
Enfin toujours confiants dans leurs organisations défensives, les Allemands paraissaient décidés à résister coûte que coûte sur leurs premières positions.
Ces organisations étaient particulièrement poussées sur la rive gauche.
En arrière de la cote 304, dans la plaine progressivement descendante vers le ruisseau de Forges, l’ennemi disposait d’une série de points d’appui constitués par d’anciens ouvrages de la défense avancée de Verdun : les ouvrages de Peyrou, de Palavas, de Lorraine .

A l’est du ravin de la Hayette, derrière le Mort-Homme, il avait construit deux tunnels : l’un, tunnel du Kronprinz, reliant le ravin de Cumont à la tranchée de Silésie; l’autre, le tunnel de Bismarck, entre la tranchée de Silésie et celle de Fay, ne comptait pas moins de dix-sept ouvertures .

Enfin, vers le bois des Corbeaux s’ouvrait le tunnel Gallwitz, du nom du commandant de la 5e armée allemande.
Sur la rive droite, la côte du Talou et la cote 344 étaient défendues par de puissantes lignes de tranchées, des ouvrages fermés et des réseaux de fils de fer renforcés. Les villages de Samogneux et de Beaumont constituaient de véritables redoutes.

Pour l’exécution de l’opération, notre commandement avait choisi des troupes ayant déjà passé par les différents secteurs de Verdun, s’y étant illustrées et prêtes à s’y distinguer de nouveau après un repos fécond.
C’étaient les 13e corps Français (général Linder ), 16e corps Français ( général Corvisart ), 15e corps Français ( général de Fonclare ) et 32e corps Français (général Passaga), sous la haute direction du commandement de la 2e armée Française, le général Guillaumat .

L’attaque devait s’exécuter de part et d’autre de la Meuse, avec deux corps sur la rive gauche, 13e et 16e, et deux sur la rive droite, 32e et 15e, sur un front d’environ 25 kilomètres.

La préparation des troupes, commencée dans les secteurs de repos des divisions, se proposait un double but :
-Étudier le rôle que chaque fraction devra jouer par de véritables répétitions sur un terrain aménagé avec représentation des points remarquables. En particulier, l’infanterie était dressée à marcher au chronomètre à une allure déterminée derrière les barrages d’artillerie figurés par des fanions.
-Élever le moral des troupes par un contact permanent entre les officiers et les soldats, les chefs s’attachant à inspirer aux fantassins pleine confiance dans l’action toute-puissante de l’artillerie et dans l’aide de l’aviation.

L’attaque, en effet, était prodigalement dotée d’engins de destructions.
A titre d’exemple, l’artillerie attribuée au seul 16e corps comprenait :
_ 48 canons de tranchées; 248 pièces de 75;
_ 116 canons de 155 court;
_ 48 mortiers de 220
_ 54 canons longs de 95, 105 et 120;
_ 84 canons longs de 155;
_ 12 gros mortiers de 270 et 280.

Soit un total de 610 canons, pour un front d’attaque de 4 km, ou 1 canon par 7 mètres de front; en outre, 19 gros canons longs de calibres variant de 155 à 320, 2 mortiers de 370 et 2 obusiers de 400 pour défoncer les tunnels du Mort-Homme .

Afin de contrôler les effets de son artillerie, le commandant du 16e corps disposait de deux escadrilles de corps d’armée à 13 avions, de deux escadrilles d’artillerie lourde à 10 avions et de 4 compagnies à 10 avions et de 4 compagnies d’aérostiers avec 4 ballons. Ces moyens prévus furent d’ailleurs renforcés et portés furent d’ailleurs renforcés et portés, le 19 août, à 56 avions et 5 ballons.

Ainsi assuré, le service d’observation et de reconnaissance aériennes fit preuve d’une activité remarquable. Le chiffre des photographies prises en avion pendant cette période préparatoire sur tout le front d’attaque en indiquera avec éloquence le rendement :
Du 16 au 31 juillet : 911 photographies ;
Du 1er au 15 août : 850 photographies;
Enfin, du 16 au 31 août : 1794, le maximum étant atteint, dans la journée du 17 août, avec 397.

Ces épreuves multiples, mises sur papier au moyen d’un tirage ultra-rapide, donnèrent lieu à une série de vues panoramiques, qui furent distribuées abondamment dans les corps, au grand contentement des soldats français.
Cependant les travaux d’aménagement et d’organisation se poursuivaient dans chaque secteur avec activités.
Le service du Génie procédait à l’installation de couchettes, à raison de 5000 par corps d’armée, dans de nombreux abris.
En outre, les sapeurs, aidés de bataillons Territoriaux, créaient de nouvelles routes ou élargissaient à 6 mètres les voies existantes pour le transport des munitions et du matériel.

D’après les dispositions spéciales du plan d’eau, 200 cuves en ciment, de 100 litres chacune, étaient mise en place le 7 août, dans chaque secteur de corps d’armée.

Sur le front d’attaque, on aménageait trois systèmes de parallèles correspondant à trois bataillons disposés en profondeur, tracées de manière à se trouver à une distance des lignes ennemies supérieure à 300 mètres et inférieur à 400.
Ces limites étaient reconnues, après une étude minutieuse, comme les plus favorables pour le départ des vagues d’assaut, et les plus favorables pour le départ des vagues d’assaut, et les plus sûres pour les  occupants des premières lignes pendant la préparation d’artillerie .
Entre ces parallèles, on ouvrait de grands boyaux de communications, un d’adduction et un d’évacuation au moins par régiment, et on les reliait par de nombreux boyaux de rocade.

Aussitôt armées, nos batteries commencèrent, dès le 11 août, le travail de contre-batterie, et les destructions le 13.
Parallèlement s’exécutaient des tirs de harcèlement et d’isolement, poursuivis intensivement nuit et jour, destinés à couper les communications, à compromettre les relèves, à contrarier les approvisionnements et à rendre précaire l’exercice du commandement ennemi.
Ce travail de l’artillerie était complété par un large emploi, fait pour la première fois, du tir de mitrailleuses. Ce genre de feu avait été l’objet d’études minutieuses à l’École de mitrailleurs d’armée.

Toutes les divisions utilisèrent ce tir indirect à des missions d’interdiction et de harcèlement sur des points particulièrement sensibles des lignes ennemies .
A la division Marocaine, par exemple, 40 pièces furent mises en action pendant les nuits qui précédèrent le jour J, à raison de sept heures de feu par nuit : elles tirèrent ainsi plus de 1 500 000 cartouches .

Malheureusement, pendant les journées du 11 au 16 août, les circonstances atmosphériques exceptionnellement défavorable rendirent à peu près impossible l’observation aérienne.
Le contrôle de la destruction des batteries ennemies en fut considérablement gêné, et la persistance du mauvais temps décida le commandement à reculer jusqu’au 20 août l’attaque primitivement fixée au 17 août.

Ce 17 août seulement, on put utiliser à plein les moyens d’observation aérienne.

L’artillerie en profitait pour reprendre avec une intensité croissante son programme.
Les résultats obtenus étaient relevés soigneusement sur la carte journalière des destructions; ce document mis sous les yeux des troupes d’attaque, concurremment avec les vues respectives d’avion, permettait à nos soldats, qu’une cruelle expérience avait rendus quelque peu méfiants à cet égard, de constater de visu et d’apprécier les effets matériels obtenus par nos batteries.
Ainsi tenus au courant, les poilus déclaraient que le travail de l’artillerie atteignait la perfection.
Leur confiance s’en affermissait et leur moral s’en exaltait davantage.
Bien que les préparatifs considérables d’une attaque de cette envergure ne pussent échapper à l’ennemi toujours vigilant, notre Commandement n’en recherchait pas moins l’effet de surprise, et, dans ce but, il avait prescrit les dispositions suivantes :

A deux reprises, avant le jour J, le 17 et le 19 août, toute l’artillerie fut mise en action dans les conditions prévues pour l’heure H par le plan d’engagement : barrage roulant, allongement, etc.... Cette mesure permit de se rendre compte par avance des effets d’ensemble de notre artillerie; en outre, il fut démontré qu’elle avait complètement dérouté l’ennemi.

Dans la nuit du 19 au 20, nos contre-batteries Françaises prennent sous leur feu les batteries allemandes, les écrasent et les aveuglent en déversant sur elles une masse énorme d’obus spéciaux.
En même temps, toute l’artillerie de tranchée, les pièces courtes et les canons de campagne parachèvent leur oeuvre de destruction, tout en isolant de l’arrière par des tirs nourris la zone des objectifs ennemis.
Cependant les troupes d’attaques étaient amenées au cours de la nuit dans les tranchées de départ, malgré un bombardement violent à obus toxiques déclenché par l’ennemi la veille au soir sur nos premières lignes, nos voies de communications et les ravins.
Toute cette région était couverte  d’un épais nuage au travers duquel les hommes, munis de leurs masques et lourdement chargés, s’avançaient à tâtons. Il fallut des prodiges d’énergie aux unités pour gagner leurs emplacements de départ.

L’heure H était fixée à 4h40.

Au signal donné, nos vagues d’assauts françaises s’élancent magnifiquement.
Un barrage roulant à obus explosifs les précède. En avant, un barrage demi-fixe de 75 maintient chaque ligne de défense ennemie sous le feu, jusqu’à ce que le barrage mobile l’ait rejoint.
Allure et progression de l’infanterie; déplacement des barrages d’artillerie, tout est réglé entre les deux armes dans l’espace et le temps, tout se déroule au chronomètre.
En principe, par bataillon d’attaque, un groupe de batteries de campagne travaille en appui direct, et un autre groupe en superposition, pendant que l’artillerie lourde forme encagement au-delà.

A l’aile gauche, le 13ème Corps d’Armée française a pour première mission de s’emparer des objectifs : tranchées des Pins, ouvrages de Vassincourt et du Peyrou, Bois en Equerre, ouvrage Souvin, le Crochet . A gauche, la 25e division d’infanterie française progresse rapidement à travers le terrain chaotique du bois d’Avocourt, et bientôt les messages de T.P.S. et de T.S.F., toutes les autres communications étant coupées, annoncent que nos troupes ont abordé, enlevé et dépassé les premières tranchées allemandes et arrivent sur leurs objectifs.

Les régiments (16e, 98e et 105e Régiments d’infanterie et 55e, 269e Régiments d’Artillerie) signalent successivement de nombreux prisonniers allemands, les mitrailleuses allemandes capturées sont immédiatement retournées contre l’ennemi. L’objectif final atteint, on pousse les reconnaissances prescrites sur la Grande Parallèle et sur l’ouvrage Martin.
Mais le nettoyage des abris des Cavernes et du ravin des Aunes ne peut s’exécuter, la compagnie d’élite qui en était chargée ayant perdu 50 pour cents de ses effectifs, y compris le capitaine et la plupart de ses cadres, soit par le feu, soit par l’intoxication.
L’ennemi, surtout avec ses mitrailleuses, a opposé sur de nombreux points une vigoureuse résistance et a exécuté plusieurs contre attaques.
Les deux premières se déclenchent vers 7 heures à quinze minutes d’intervalle, sur la gauche du 16e régiment d’infanterie, dans la région nord de la Marmite de la Sorcière : mais nos grenadiers d’élite Français repoussent brillamment ces actions menées par des Stosstruppen .
Dans l’après-midi, une nouvelle contre-attaque allemande sur le même point est rejetée à 13h30. Mais reprise avec plus de violence et renforcée à 14h30, elle oblige nos éléments à se replier.
Le terrain perdu est toutefois reconquis dans la soirée par un brillant retour offensif des troupes d’assaut françaises.
En résumé, la 25e division française a non seulement repoussé toutes les attaques allemandes, mais a réussi à progresser légèrement sur la droite de l’ouvrage Martin.

Le 121e régiment d’infanterie atteignait, à 7 heures, la tranchée Dorothée; mais pris dans un tir de barrage très dense et soumis à de violents tirs de mitrailleuses partant de la cote 304, il subissait une contre attaque puissante, et ses sections très éprouvés, la plupart de leurs chefs hors de combat, refluèrent sur la tranchée Delhomme .
Une tentative faite par ce régiment, à 9h45, pour reprendre le mouvement en avant était arrêté à nouveau par des feux d’artillerie et de mitrailleuses.
Pendant ce temps, le 92e régiment d’infanterie réussissait à gagner rapidement l’ouvrage de Vassincourt et le boyau Elsa, où il se maintenait malgré un violent bombardement et une contre attaque allemande à la grenade.

Vers 15 heures
, la 26e division d’infanterie française tenait le front : le Crochet, le Peigne, tranchée Koening, boyau Elsa, ouvrage de Vassincourt, boyau des Erables, et rejetait deux nouvelles contre attaques allemandes, mais l’échec subi par le 121e régiment d’infanterie française avait empêché la conquête de la cote 304 dans la journée du 20 août.

Le butin s'élevait au total à 1200 prisonniers allemands, une cinquantaine de mitrailleuses allemandes, une douzaine de minewerfer Allemands.
Les pertes du corps d’armée atteignaient 86 officiers et 3050 hommes hors de combat, dont un grand nombre de blessés et intoxiqués légers.
Les prisonniers allemands faits appartenaient à neuf unités Allemandes différentes; la plupart déclaraient avoir été surpris avant d’avoir pu se mettre en état de défense.

En résumé, après une journée de durs combats, le 13e corps d’armée Français avait progressé sérieusement, et la situation nouvelle, bien orientée, permettait d’entreprendre ultérieurement la prise de la cote 304 dans les meilleures conditions . Le résultat acquis s’annonçait satisfaisant, en tenant compte des grandes difficultés résultant du terrain et de l’ennemi.

A la droite du 13ème Corps d’armée, le 16e corps opérant lui aussi sur la rive gauche de la Meuse, avait pour mission de s’emparer successivement de deux lignes de positions :
Le Mort-Homme, tranchée de Hambourg, le Plat de Cumont, les lisières nord des bois des Corbeaux et de Cumières, les organisations de la côte de l’Oie, la cote 265, Regniéville.
Les troupes qui comprennent la 31e division Française et la division Marocaine, attaquent sur un front de 4 km.

A 4h40
, unités bleues à gauche, 81eme, 96e et 122e régiments d’infanterie , bataillons kaki à droite, Zouaves, Tirailleurs et Légionnaires, s’élancent magnifiquement à la conquête des objectifs, avec une ardeur telle que le succès va dépasser d’emblée les prévisions les plus optimistes .
L’artillerie ennemie déclenche son barrage trop tard. Au moment où, allumé de proche en proche, il s’établit sur toute notre ligne, nos fusées à trois étoiles ont déjà demandé du haut du Mort-Homme l’allongement du tir de nos batteries (16e,17e,36e,56e, 239e régiments d’artillerie) : l’infanterie Française est passée toute entière .

Dans le secteur d’attaque de la 31e division, les messages aériens de T.S.F. signalent à 5h30 : « premier objectif atteint» La progression, facile à droite et au centre, est entravée à gauche par quelques nids de mitrailleuses que nos grenadiers français réduisent promptement.

A 6 heures,
des artilleurs de tranchée amènent à la bricole trois canons de montagne de 80 au sommet du Mort-Homme, tombé entre nos mains du premier bond, et mettent leurs pièces en action concurremment avec nos canons de 37 contre les deuxièmes positions ennemies.
Cependant, les avions allemands apparaissent et se montrent particulièrement audacieux; mais l’un deux, descendu par nos feux de mitrailleuses, s’écrase en flammes au sud du ravin de la Hayette.
Une patrouille de douze appareils allemands garde le ciel et s’oppose à la transmission en temps voulu de l’heure de départ pour l’attaque du deuxième objectif.
Fixée d’abord à 6 h30, la reprise du mouvement en avant est reportée à 7 heures par le commandement.
La conquête du deuxième objectif offre d’ailleurs de plus grandes difficultés.

A l’est, le 81eme régiment d’infanterie, chargé d’enlever le Plat de Cumont, se voit gêné par les mitrailleuses qui nécessitent l’intervention d’un groupe d’appui direct de la division.
Au centre, le 96e régiment d’infanterie  repousse une compagnies de mitrailleuses Allemande et maîtrise les issues du tunnel du Kronprinz .

A l’ouest, le long du boyau de la Hayette, le 122e régiment d’infanterie  livre de violents combats : Sa progression est rendue difficile par des mitrailleuses allemandes qui, des pentes de la cote 304, le prennent d’enfilade et lui causent des pertes sérieuses.

Cependant, à 9h15, la 31e a atteint presque partout ses objectifs. A midi, l’ensemble du dispositif à réaliser était en place, sauf à l’extrême gauche où l’artillerie entamait une nouvelle préparation pour enlever le reste de la tranchée de Hambourg.
Dans l’après-midi, des messages d’avions signalent plusieurs rassemblements ennemis que nos batteries prennent sous leurs feux et dispersent.

Dans la soirée enfin, à 19h45 et à 21 heures, deux contre attaques Allemandes sérieuses lancées sur le front conquis sont repoussées, grâce à la promptitude de nos nouveaux tirs de barrages et à la mise en état de défense des premières lignes par nos mitrailleuses Françaises et nos fusiliers mitrailleurs Français.
secteur d’attaque de la division marocaine

Les choses n’allaient pas moins bien dans le secteur d’attaque de la division marocaine ( 4e et 7e Tirailleurs, 8e Zouaves, régiment de marche de la Légion)
Celle-ci, après avoir atteint en moins d’une heure son premier objectif; la tranchée d’Ulm, s’arrête pour souffler, à 5h30; sous la protection de nos tirs d’artillerie, ses chefs remettent en ordre le dispositif. Toute la ligne repart à 5h40 à la conquête du deuxième objectif.
Mais la densité d’occupation des lignes ennemies s’accroît. En maints endroits, des combats s’engagent.
Le tunnel de Gallwitz, dans lequel 600 hommes on trouvé refuge et dont les issues tombent entre nos mains, oppose, sous la conduite du commandant du 24e régiment Allemand, une résistance désespérée qui durera vingt-quatre heures, malgré des attaques à la grenade, à la mitrailleuse et à l’appareil Schilt.

Cependant, dès 6h40
, le deuxième objectif atteint partout, les bataillons Français désignés pour le passage des lignes sont amenés à pied d’œuvre; leur mise en place s’effectue avec ordre et précisions sous la protection d’un double barrage .
Le général commandant la division Marocaine, jugeant la situation favorable et bien renseigné par ses liaisons sur les mouvements des corps voisins, fixe à 8 heures le départ sur le troisième et dernier objectif.
Celui-ci est partout atteint à 9 heures.

Dès 9h05
, une contre attaque Allemande, lancée vraisemblablement dans le but de dégager le tunnel qui tient toujours, débouche sur les positions du 7e tirailleur : celui-ci la repousse avec une belle vigueur .

Aussitôt installés dans leurs nouvelles lignes, les régiments ont lancé les reconnaissances offensives prévues au plan d’engagement. Ces reconnaissances, conduites avec une splendide ardeur, atteignent rapidement leurs buts, visitent les batteries, abris et réduits, et mettent hors d’usage tout le matériel qu’elles ne peuvent emporter.

Les Zouaves, en particulier, n’ayant trouvé au sud du ruisseau de Forges qu’un butin insuffisant à leur gré, poussent jusqu’à la rive nord et vont détruire une batterie de 150 sur sa position, malgré le feu de soutien.
Toutes les reconnaissances ramènent leurs blessés et ne reviennent qu’après avoir détruit sur place 3 obusiers de 150, 9 canons de 105, 30 canons de 77, 2 mortiers de tranchée de 240 et 25 minenwerfer.
Cependant, le plan d’engagement du 16e corps d’armée Français prévoyait une deuxième opération dans le but d’enlever la côte de l’Oie, la cote 265 et Regnéville, en prenant pour base le départ les objectifs atteints le jour J.
Le succès rapide et complet de la première phase amène le commandement à envisager immédiatement la nouvelle action.
L’ardeur des poilus avaient déjà amorcé la tâche.
Un bataillon de la Légion, dépassant les limites assignées à sa progression, avait mis, dans la matinée, la main sur la côte 174 et le boyau de Forges, ouvrant ainsi la voie vers la cote 265, et entamait, de ce côté, une violente lutte à la grenade.
La nouvelle attaque, préparée par toute l’artillerie lourde disponible, se déclenche à 17 heures. Accompagnés par un barrage latéral mobile de 75 et encagée par les tirs des batteries lourdes, la Légion progresse le long des pentes sud, enlève la cote 265 et pousse jusqu’au bois de l’Oison.

En résumé, pour l’ensemble du 16e corps d’armée, la journée du 20 août s’achevait comme elle avait commencé, par le plus brillant succès.

Les prisonniers Allemands s’élevaient à 3813 hommes, appartenant à trois divisions allemandes différentes; le matériel capturé comprenait 16 canons de 77, 10 pièces de 105, 120 mitrailleuses, 38 minenwefer, dont plusieurs des calibres 24 et 27 cm, plus de 1500 fusils, sans compter les pièces d’artillerie détruites sur place par nos reconnaissances.
Enfin, les installations électriques du tunnel et leurs aménagements très complets tombaient entre nos mains.

Sur la rive droite de la Meuse, la 126ème division française s’appuyant à la rivière et formant l’aile gauche du 15e corps d’armée Français, elle attaquait en direction du nord-ouest.
Elle avait pour mission de s’emparer d’abord de la côte du Talou, puis, comme deuxième objectif, au jour J+N, du village de Samogneux et des organisations à l’Est .

A l’heure H, les bataillons des 55e, 103e, 112e, 173e Régiments d’Infanterie s’élancèrent derrière un barrage d’accompagnement très serré qui, assis à 4h30, atteint à 4h40 toute son intensité.
L’opération se déroule avec une régularité parfaite, et les lignes progressent “ mieux qu’à la manœuvre”, selon l’appréciation d’un chef de corps. Tandis que le 173e régiment d’infanterie atteint la tranchée du Tacul, le 103e Régiment d’Infanterie  enlève sans désemparer le Talou et travaille aussitôt à organiser la position .

Tous les premiers objectifs atteints, le général commandant le corps d’armée envisage, dès 8 heures, la progression immédiate sur Samogneux .
Mais des nids de mitrailleuses se révèlent à la lisière du village et dans la tranchée d’Augsbourg; et, comme la préparation d’artillerie lui paraît insuffisante sur ces puissantes organisations, le commandement décide sagement de remettre au 21 l’attaque de ce premier objectif.
L’ennemi tente de réagir au cours de la journée, mais sans succès : des contre attaques allemandes qui débouche du Bois des Caures sont écrasées par nos tirs de barrage.

La 123e division d’infanterie Française de son côté,
avait pour mission de s’emparer des organisations qui hérissaient la cote 326 et la cote 344 .

A droite, les 6e et 12e régiments d’infanterie  atteignaient rapidement leur premier objectif : la tranchée du Jutland et la tranchée de Trèves. Ils s’y maintiennent en dépits des violentes contre attaques allemandes qui sont vigoureusement repoussées par des tirs de barrages des 70e et 71e Régiment d’Artillerie
A gauche, le 412e Régiment d’Infanterie  marche sur la cote 244; mais devant le boyau de Karlsruhe, garni de mitrailleuses, il subit de lourdes pertes .
Pendant qu’une fraction du 411e Régiment d’Infanterie nettoie l’ouvrage de la Caïne, les autres bataillons du régiment enlèvent la cote 344 et atteignent l’extrémité est de la tranchée de Trèves, où ils se relient au 32e corps d’armée Française.
On s’organise aussitôt sur la position conquise.

Vers 11 heures, l’ennemi tente de réagir. Des vagues d’infanterie Allemande débouchent du ravin de la Mamelle, en direction du bois des Caures et de la cote 344; mais violemment prise à partie par notre artillerie Française, la contre attaque Allemande est repoussée.
Vers 13 heures, un nouveau rassemblement, au nord de la tranchée de Trèves, est dispersée par nos tirs de barrage (7e,10e,58e Régiments d’Artillerie).
Mais vers 17h30, nos éléments qui s’organisent sur les pentes de la cote 344 subissent un violent bombardement d’obus toxiques .

A l’aile droite du front d’attaque la 42e division d’infanterie ( 332e et 94e régiment) et la 165e ( 287e, 154e et 155e régiments du 32e corps d’armée Français ) atteignent avant midi tous leurs objectifs; seule, une partie de l’ouvrage de Nassau demeure aux mains de l’ennemi . 

Une violente contre attaque Allemande dans la soirée est vigoureusement repoussée par le 332e Régiment d’Infanterie.

Dans l’ensemble, la journée du 20 août a été un brillant succès pour nos troupes.
On reconnut que le choix de l’heure H avait été tout à fait propice.
Le jour pointait à peine, mais suffisait pour permettre aux hommes de se diriger, tandis que l’ennemi, déprimé par la violence de nos tirs de nuit et encore sous l’effet des obus spéciaux, était terré au plus profond de ses abris.

D’autre part, ses avions n’avaient pas encore quitté terre. Ses guetteurs eux-mêmes, moins vigilants à cette heure limite qui raccorde la nuit à la lueur de l’aube, furent mis en défaut; et les troupes réfugiées dans les tunnels virent surgir aux issues nos grenadiers avant que les occupants eussent le temps d’appliquer leur consigne et d’organiser la résistance .
Bref, tous les prisonniers s’accordèrent à déclarer que la surprise avait été complète.

Au cours de la nuit, les Allemands tentèrent encore plusieurs contre attaques avec des troupes amenées de l’arrière; Un régiment allemand accouru de la région de Montfaucon, attaqua au bois de Malancourt; il fut rejeté en désordre par nos poilus.

Un autre régiment Allemands attaqua sur la tranchée de Tacul, il fut arrêté par nos barrages. Nous apprendrons le lendemain que le commandant de la 86e division Allemande avait organisé une contre attaque d’ensemble, mais qu’il l’ajournait d’abord et finissait par y renoncer.
Suivant une de ses habitudes, l’ennemi se vengea en bombardant la nuit, avec ses avions, nos hôpitaux de la zone arrière, à Vadelaincourt et aux Monthairons, où les bombes firent 50 victimes dont 10 tués et 40 blessés.

La bataille continue le 21 août. Sur la rive gauche, le 13e corps d’armée Française s’organise sur ses positions, s’y maintient malgré de violentes contre attaques Allemandes, et son artillerie entame une puissante préparation contre la cote 304.

Toutes nos lignes sont soumises à un bombardement intense par obus toxiques qui oblige nos troupes à garder le masque contre les gaz.
Le 16e corps d’armée Française complète sa brillante victoire du 21 août en s’emparant du village de Regnéville .
S
ur la rive droite, le 15e corps d’armée Française déclenche, à 5 heures, l’attaque sur Semogneux : quelques nids de mitrailleuses ralentissent sa progression; mais le village débordé par l’est et par l’ouest, est occupé à 7 heures, ainsi que la tranchée d’Augsbourg à l’est . Malgré des pertes sérieuses, nos troupes conservent un moral magnifique .
Devant le 32e corps d’armée Française, les Allemands tentent plusieurs actions qui sont repoussées .

Les 22 et 23 août, dans le secteur du 13e corps d’armée Française, notre artillerie poursuit ses tirs de destruction sur les puissantes organisation de la cote 304.
Le 16e corps Français procède au nettoyage des tranchées qui bordent la rive sud du ruisseau de Forges .
La droite du 15e corps d’armée Française, en liaison avec le 32e Corps Français, reprend l’attaque sur l’ouvrage de Nassau, qui n’avait pu être enlevé le 20 août . A 19 h 30, un détachement d’élite de la 165e division Française s’empare de la position avec des pertes légères, grâce à une préparation très énergique.
Enfin, le général commandant le 32e corps Français envisage une opération en vue de porter nos lignes au delà du village de Beaumont, puis sur les pentes nord des Caurrières .

La journée du 24 août est marquée par la conquête de la cote 304.
Le plan d’engagement prévoyait l’enlèvement d’un objectif intermédiaire : bois en Équerre, ouvrage Souvin, tranchée de Brême .
Après une préparation d’artillerie qui a duré trois jours et trois nuits, les vagues d’assaut de la 26e division Française se portent en avant à 4h50 entre le ravin de la Hayette et l’ouvrage de Vassincourt .
Tous les objectifs sont atteint entre 5h30 et 6h30, sans difficultés sérieuses. L’ennemi, en effet, reconnaissant sa situation délicate, se résigne à abandonner la cote 304 où il n’a laissé que quelques arrières-gardes avec mission de signaler notre approche par fusées .
Mais la rapidité de notre progression nous permet de capturer tous les détachements Allemands qui constituaient la garnison, et les tirs de barrage ennemis se déclenchent trop tard

Dès 8h25, le général commandant le 13e corps Français donne l’ordre d’exploiter le succès en s’emparant de l’ouvrage Palavas, des pentes sud du ruisseau de Forges et de l’ouvrage de Lorraine.
Les troupes d’attaques reprennent leur marche à 20 heures; malgré des pertes sérieuses causées par l’absence d’abris sous un violent bombardement déclenché depuis le matin, elles atteignent rapidement les objectifs .
Dans la journée, de nombreux rassemblements ennemis sont signalés par notre aviation au nord du ruisseau de Forges, mais aucun d’eux n’ose contre attaquer .
De son côté, la 25e division Française envoyait des reconnaissances sur les hauteurs des Platanes, elles constataient que ces ouvrages étaient fortement tenus .

En résumé, le résultat de la journée complétait le succès du 20 août, en nous rendant maîtres des hauteurs qui bordent la rive sud du ruisseau de Forges .

En deux jours de combat, le 13e corps Français réussissait à reconquérir le terrain que l’ennemi avait mis plusieurs semaines à nous enlever, au prix de pertes énormes, dans le courant de l’année 1916.
Désormais, sur la rive gauche de la Meuse, notre ligne est assurée de positions solides.

Mais sur la rive droite, l’ennemi n’accepte pas sa défaite; il va continuer de lutter les jour suivants et même chercher à reprendre  le terrain perdu.

Il faudra pour le mater,
Les journées des 26, 27 et 29 août combats de Beaumont, des Chambrettes (168e Régiment d'Infanterie de ligne, 5e Régiment d'Infanterie Colonial, 252e Régiment d’Artillerie)
du 3 septembre  trois tentatives d’attaques ennemies dans la région des Caurières
du 8 septembre attaque Française de deux divisions qui nous donne le bois des Fosses et la crête des Caurières,
du 9 septembre puissante contre attaque Allemande qui enlève la cote 344, mais qui est ramenée dans ses tranchées de départ par nos contre attaques Françaises, la cote 344 est redevenu Française
des 15 au 21 septembre aux Chambrettes (245, 320e  Régiments d'Infanterie de ligne) attaque française fructueuse
du 25 octobre au 6 nov. dans la région ferme des Chambrettes, bois des Fosses, Beaumont avec une contre attaque puissante des allemands repoussée difficilement par les 59e, 83e, 202e, 225e, 248e Régiments d'Infanterie, aidés du 2e Régiment d'Infanterie Colonial et du 207e Régiment d’Artillerie de Campagne.
2 et 10 octobre, marquées par des attaques Allemandes renouvelées sans succès, toujours au même endroit
en novembre au fond des Caures (1km nord de Beaumont) et aux Chambrettes 168e Régiment d'Infanterie de ligne, 252e et 23e Régiments d’Artillerie

Cette continuité des efforts de l’ennemi pendant deux mois, pour rétablir sa situation sur la rive droite, prouvait l’importance de nos gains.

Les résultats tactiques de la bataille du 20 août, dus à l’habilité de notre commandement et à la valeur de nos troupes Françaises, étaient considérable : le dégagement de Verdun achevé, nos premières lignes portées à 11 kilomètres au nord de la Place, la conquête d’observation obtenue sur la rive gauche, plaçant désormais l’ennemi en situation défavorable pour toute action nouvelle dans cette région .