Le 163e RI mobilisé à Nice
(du 4 août 1914 au 17 août 1914)
 

Il fallut tout de même se rendre compte que «c'était la guerre» quand on aperçut le 2 août 1914 dans la jolie ville parfumée de Nice les affiches de Mobilisation Générale en même temps que «la Générale» aux sons graves et émouvants se faisait entendre.

Et ce fut alors dans les casernes la fébrile activité des préparatifs de départ en attendant les ordres qui ne devaient arriver que le 15 août.

Le jour de la présentation du Drapeau aux troupes rassemblées sur la place Masséna, quelques heures avant le départ, fut un jour d'indicible émotion.

Les cœurs étaient profondément remués. Une vague intense de patriotisme emplissait toutes les poitrines .

Le Drapeau apparaissait plus grand, plus majestueux, plus mystérieux, plus symbolique .

C'était une grande France qu'il s'agissait de défendre dans ce Drapeau!

Le poignant et vibrant discours du Colonel de Chambure allait droit au cœur. On sentait vibrer quelque chose en soi et on regardait instinctivement ce Drapeau qu'on allait suivre jusqu'à la mort.

C'était chez tous les assistants une impatience fébrile où se mêlaient l'Inconnu, le Mystique et le grand Devoir.

L'Instinct se réveillait en nous. Il devait se dévoiler entièrement quelques jours après.

Le 15 août, à 10 heures du soir, le Régiment embarque.

Le temps est beau. La nuit est douce une de ces belles nuits d'été dans la Côte d'Azur! Quelques vagues petits nuages à l'horizon d'aucuns les scrutent pour y chercher peut-être de quoi sera fait le lendemain!

Le train s'ébranle lentement lourdement Il emporte les fils de France vers la destination inconnue et laisse derrière lui l'écho des gais refrains entonnés

Le train nous dépose à Belfort le 17 août.

Le Colonel reçoit l'ordre d'aller cantonner à Brébotte le soir même et à Chavaunes les Grands Chavaunottes le lendemain.