Le 27ème BCA en Lorraine
(du 19 août 1914 à la fin septembre 1914)
 

Y étaient :

  • Julien Albert VINCENS de Barjols (27ème BCA), blessé d'une balle dans la cuisse et d'un éclat d'obus au dos, le 19 août 1944 à Dieuze (Moselle).
  • Joseph ALLEGRE de Châteauvert (27ème BCA), fait prisonnier le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Félix AUBREGAT de Rougiers (27e BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Louis RAYNAUD de Rougiers (27e BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Séverin GAIDON de Saint-Zacharie (27e BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Aimé GILLET de Saint-Julien-le-Montagnier (27e BCA), tué le 20 août 1914 à Dieuze (Moselle).
  • Eugène BREMOND d'Ollières (27ème BCA) est blessé par un coup de feu le 21 août 1914 au combat de Dieuze (Moselle).
 
La mobilisation
 

Le 27ème Bataillon de Chasseurs Alpins est composé d'Ardéchois, de Provençaux et de Pyrénéens, qui rivalisent d'énergie, d'endurance et d'esprit de discipline.

Au moment de la mobilisation, il est en manoeuvre dans la région de Saint-Martin-de-Vésubie.

Il regagne aussitôt Menton, Breil et Sospel pour y efectuer ses opérations de mobilisation.

Le 10 août 1914 il est envoyé sur la frontière de l'est.

 
La Lorraine
 

Le 16 août 1914 : Départ d'Hernaménil à 3h30. Le Bataillon doit coopérer avec la 29ème Division à l'attaque du Bois du Haut de la Croix
Rassemblement articulé au nord de Parroy à 5h. Départ de ce point à 6h et marche sur le Bois au nord-est de la côte 266 où le Bataillon stationne jusqu'à 16h, le Bois du Haut de la Croix étant évacué par l'ennemi. A 16h le Bataillon se remet en marche pour Xures Lagarde et arrive à Bourdomaye à 21h où il s'installe en cantonnement d'alerte.

Le 17 août 1914 : Départ de Bourdomaye à 4h. Marche par MarImont-Gelucourt sur Lindre-Basse. Arrivée à Lindre-Basse à 11h. Installation en cantonnement d'alerte. La 1ère compagnie est chargée de la garde des écluses de l'étang de Lindre, avec 2 escadrons du 6ème Hussards. La 3ème compagnie est détachée à Lindre-Haute.

Le 18 août 1914 : Stationnement aux mêmes points en cantonnement d'alerte. A 6h la 2ème compagnie s'installe défensivement sur les hauteurs au nord de Lindre-Basse. Elle rentre à Lindre-Basse à la nuit tombée.

Le 19 août 1914 : Départ de Lindre-Basse à 5h. Marche sur Bidestroff par Lindre-Haute. Pendant toute la journée, le Bataillon progresse très lentement sous le feu très violent de l'artillerie allemande qui oblige à de longs et fréquents stationnements. Vers 11h il arrive au chemin creux situé au sud-ouest de Bidestroff (sud-est de la côte 249). Le chemin creux forme une tranchée profonde qui permet au Bataillon de s'y abriter toute la soirée pendant que la canonnade allemande redouble de violence.
Le 112ème Régiment d'Infanterie se trouve à la droite du Bataillon.
A 19h le Général de Division prescrit au Bataillon de se retrancher sur place.
Vers 21h, une attaque allemande accompagnée d'une vive fusillade se produit sur Bidestroff.
Le Bataillon se tient prêt à coopérer à une contre-attaque, mais la fusillade cesse vers 21h30, sans qu'il ait eu à intervenir.
Le 2ème Echelon du Bataillon (4ème, 5ème, 6ème sections de mitrailleuses) qui s'est embarqué le 17 à Varangeville pour Emderménil et a fait étape à Xousse, se dirige d'Omerey où il a cantonné le 18, sur Lindre-Basse par Domelay.
En arrivant à Lindre-Basse vers 10h, le commandant de l'Echelon apprend que le Bataillon s'est dirigé sur Bidestroff. Il porte le 2ème Echelon par Lindre-Haute sur la route de Vic à Fenestrange, puis à l'abri derrière le Moulin de Bidestroff en attendant d'être renseigné sur l'emplacement exact du Bataillon qu'il rejoint vers 17h, au sud-ouest de Bidestroff.
La situation est alors la suivante :
- trois compagnies (1ère, 2ème et 3ème) en 1ère ligne, au sud-est de la côte 249,
- trois compagnies (4ème, 5ème, 6ème) en 2ème ligne, dans un ravin, 200m en arrière.
Ces trois dernières compagnies construisent des tranchées toute la nuit.
Dans la journée le Bataillon a eu 3 tués et 14 blessés ou disparus.

Le 20 août 1914 : Au lever du jour forte canonnade et violente attaque de l'infanterie allemande.
Vers 6h les Corps placés à droite du Bataillon commencent à battre en retraite. Le Bataillon conserve ses positions jusque vers 6h30. A ce moment, craignant d'être contourné, il se replie et suit le mouvement de retraite des autres corps. Pendant le combat, en retraite, le Bataillon subit de grosses pertes. Le commandant Rinié, blessé grièvement, reste sur le terrain.
Le capitaine Noailles prend le commandement du Bataillon et donne comme point de ralliement à toutes les unités qu'il peut atteindre? Lindre-Haute, où il arrive avec des fractions des 4ème, 5ème et 6ème compagnies, pendant que le lieutenant Rothier, avec une section de la 4ème compagnie, et le lieutenant Lemeux avec une section de la 2ème compagnie, résistant à la ferme Valbrand. Le reste de la 2ème compagnie se replie aux écluses de l'étang de Lindre.
En arrivant à Lindre-Haute, le capitaine Noailles reçoit l'ordre du Général Corbillet commandant la 29ème Division, de reformer le Bataillon à Gelucourt.
Le Bataillon arrive à Gelucourt vers 11h.
Les compagnies reconstituées, il ne reste plus du Bataillon que les 2ème, 4ème, 5ème et 6ème compagnies, et quelques hommes des 1ère et 3ème compagnies, ces dernières ayant perdu tous leurs officiers et tous leurs cadres.
Le Bataillon reçoit l'ordre d'occuper la croupe nord de Gelucourt, et de protéger avec le 23ème Bataillon à gauche, la retraite de la 29ème Division.
Il occupe la croupe de la manière suivante :
- 2ème, 4ème et 5ème compagnies en 1ère ligne,
- 6ème compagnie en 2ème ligne à 250m en arrière.
La position est organisée défensivement (tranchées).
A 16h, attaque des Allemands qui cherchent à déboucher du bois près de la station de Gelucourt.
Le Bataillon repousse toutes les attaques et ne se retire qu'à la nuit.
La retraite, rendue difficile par des étangs et des marais, disloque le Bataillon. Une partie, avec le capitaine Noailles, cantonne à Omerey, une autre, avec le capitaine Petitpas, à Ley.
Après le combat en retraite du 20 août il ne reste plus au Bataillon que l'effectif suivant :
- 15 officiers,
- 35 sous-officiers,
- 70 caporaux,
- 810 chasseurs.
Le nombre de morts, blessés ou disparus est estimé à 14 officiers et 759 hommes de troupe.

Le 21 août 1914 : Marche par Hures, Parroy, Hénaménil sur Lunéville où le dernier élément arrive à 22h.

Le 22 août 1914 : A 8h du matin le Bataillon reçoit l'ordre d'occuper les hauteurs de Lunéville au nord, à cheval sur la route d'Einville, 23ème Chasseurs à sa droite, 6ème Chasseurs à sa gauche à Frascati.
Le 16ème corps prend l'offensive vers Bonviller, mais une contre-attaque de l'ennemi le rejette dans Lunéville. Le 27ème Bataillon protège sa retraite.
A 15h30, sous une pluie d'obus, le Bataillon se replie par le faubours de Nancy, le chemin d'Adoménil, franchit la Meurthe à Mont-sur-Meurthe et par Blainville et Damelyvières se dirige vers Neuviller sur Moselle, où il a reçu l'ordre de se rendre et où il arrive vers 24h.
Pertes de la journée : 1 tué et 20 disparus.

Le 23 août 1914 : Départ de Neuviller sur Moselle à 5h. Le Bataillon se porte sur la croupe 393 nord de Saint-Mard, où se trouvent le 23ème et le 24ème Bataillons de Chasseurs.
Les Chasseurs en 2ème ligne, la 24ème Division en avant face à l'est et au nord-est.
Organisation de la position : les 4ème, 5ème et 6ème compagnies font des tranchées en 1ère ligne, la 2ème en réserve au cimetière du village.
Réorganisation du Batailon qui est régulièrement consitué.

Le 24 août 1914 : Même situation que la veille.

Le 25 août 1914 : Départ de la croupe 393 (nord de Saint-Mard) et rassemblement du groupe des Chasseurs entre Domptail et Belchamp.
Reprise de l'offensive. Le Bataillon passe la nuit sur la croupe 342 à l'ouest d'Einvaux.

Le 26 août 1914 : Mouvement en avant de la Division avec pour objectif la prise de Lamath.
Le 27ème Bataillon, à gauche, reçoit l'ordre de se porter par le Bois de Clairieu sur Lamath. A 10h le Bataillon arrive à la lisière est du Bois, à 500m de Lamath. Pas de nouvelles de la Division.
L'ennemi est signalé à Hermaménil et le long de la voie ferrée.
A 10h30, le Bataillon se porte sur Lamath, 2ème compagnie en tête. Cette compagnie entre dans le village et s'y fortifie pendant qu'une section de cette compagnie occupe la croupe au nord de Lamath. Les 5ème et 6ème compagnies prolongent au nord, la 2ème compagnie. Un peloton de la 4ème compagnie renforce les fractions de la 2ème compagnie, dans le village un peloton en réserve.
Violente fusillade et violente canonnade.
Le Bataillon se maintient dans cette position en attendant des renforts, appuyé à droite par le 23ème Bataillon de Chasseurs.
Les renforts n'arrivent que deux heurs après, le combat continue en diminuant graduellement d'intensité jusqu'à 18h. L'ennemi est repoussé et évacue Xermaménil.
A la nuit le Bataillon entre dans Xermaménil où il cantonne.
Perte du Bataillon au cours de ce combat : 1 officier bessé et 50 hommes de troupe morts, blessés ou disparus.

Le 27 août 1914 : Construction de tranchées à l'est de Xermaménil, face au Bois de Barith.

Le 28 août 1914 : Même travail que la veille.

Le 29 août 1914 : Le Bataillon se porte au Bois de Barith. La 2ème compagnie à gauche, les 4ème et 6ème compagnie en 1ère ligne à hauteur de la maison forestière, la 5ème compagnie en réserve sur le chemin.
Dans la soirée, violente attaque des Allemands contre le 6ème Bataillon et la gauche du 27ème Bataillon. L'attaque est repoussée. Le capitaine Petitpas, blessé, est évacué.
Pertes au cours de la journée : 1 officier blessé, 44 hommes de troupe blessés, tués ou disparus.

Le 30 août 1914 : Le Bataillon occupe toute la journée les mêmes positions. La canonnade recommence dans la matinée par intermittence.
A la nuit le Bataillon est relevé par un Bataillon du 311ème Régiment d'Infanterie, et va cantonner à Lamath.
Un caporal et un médecin sont tués par un obus, neuf hommes de troupe sont blessés, tués ou disparus.

Le 30 août 1914 : Séjour à Lamath. Le Bataillon construit des tranchées au sud-ouest du village.

Le 1 septembre 1914 : Même travail que la veille.

Le 2 septembre 1914 : Le Bataillon se porte à Xermaménil où il passe la journée. A 19h il reçoit l'ordre d'aller relever les avant-postes à la côte 271 et corne nord du Bois de Saint-Mansuy.

Le 3 septembre 1914 : Le Bataillon reste aux avant-postes. Aucune attaque ne se produit. Quelques coups de canons dans l'après-midi.

Le 4 septembre 1914 : Aucun changement dans la journée, faible canonnade. Vers 21h, attaque de nuit et prise de Rehansviller qui était occupée par le 223ème Régiment d'Infanterie. La gauche du Bataillon se replie légèrement, et reprend ses emplacements le 5 vers 1h30.

Le 5 septembre 1914 : Attaque de l'ennemi sur la lisière nord du Bois de Saint-Mansuy et la côte 271. Vers 9h les compagnies de 1ère ligne sont obligées de battre en retraite sous le feu de l'artillerie et de l'infanterie allemandes de front, et le feu de l'Infanterie de flanc venant de Rehansviller.
Le Bataillon se replie vers midi au sud-ouest du Bois de Saint-Mansuy formant une tête de pont sur les hauteurs nord-ouest de Xermaménil qui sont déjà occupées par les compagnies de complément du Bataillon (renforts arrivés le 4 septembre à Xermaménil). A partie de ce moment, accalmie dans le combat.
Le soir, le Bataillon est remplacé sur ces emplacements par le 333ème Régiment d'Infanterie et va cantonner à Damelyvière et Blainville.
Pertes au cours du combat : 1 officier et 50 hommes de troupe tués, blessés ou disparus.

Le 12 septembre1914 : Le Bataillon fait son entrée dans Lunéville et va ensuite prendre position dans la forêt de Parroy, harcelant sans cesse l'ennemi par ses reconnaissances offensives.

Il part ensuite aux avant-postes dans la forêt de Parroy-Manonviller.

Le bataillon quitte bientôt Croismare et va s'embarquer à Bayon.

Il débarque à Lérouville et prend son premier repos à Andilly.