L’artisanat du verre dans le bassin de Saint Maximin
(informations provenant de la thèse de Danièle Foy)

 

L’artisanat du verre en Provence se développe au moyen âge autour de trois grands pôles :
- la région de Grasse,
- le Luberon,
- le bassin de Saint Maximin.

A Saint Maximin, les plus anciennes verreries connues datent du XIVème siècle. C'est la cas, notamment de celle de Cadrix.

La présence à Saint Jean de Rougiers, de creusets et de scories de verre, atteste également de l’activité d’une verrerie dans un lieu proche, vers 1318/1320 jusqu’en 1345.

En 1361, Jean Tartarin orginaire de Valréas, premier membre d’une dynastie de verriers, que l’on peut suivre pendant plus d’un siècle, est employé comme ouvrier à Saint Maximin, dans la verrerie dirigée par Jean Paris.

Un texte de 1427 atteste également de l’existence de cette activité à Tourves, où Gaspard Raynaud prend une verrerie à rente.

A la même époque les premiers verriers italiens s’installent à Saint Maximin, dans ce qui deviendra un des plus grands centres d’activité verrière.

Entre 1421 et 1427 au moins six verriers originaires d’Altare, (localité située dans une région de moyenne montagne de l'actuelle Ligurie, près de la ville de Savone, au nord de Gênes) sont établis à Saint Maximin. Parmi eux : Pierre Brémion, Girard Dupercia, Pierre et Laurent frères verriers et Masarius (AD des BdR, Aix, étude Bonnefort, n°355).

A partir de 1440, on assiste à une arrivée massive des verriers d’Altare, Parmi ces derniers, le roi René favorise plus particulièrement la famille des de Ferry qui l'a suivi en Provence, en 1442, lorsqu’il a été chassé de Naples.

D'ailleurs, à la fin du XVème siècle, la majorité des verreries qui sont implantées dans le bassin de Saint Maximin sont entre les mains de la famille de Ferry. C’est le cas notamment des verreries de Pourcieux, Pourrières et Roquefeuille, exploitées en 1490, et de celle de Saint Zacharie en 1526.

Au début du XVIème siècle on note l'apparition des verreries de Bras, Ollières, Saint Zacharie et Nans. Celles de Seillons, de la Foux et de la Roquebrussane datent du XVIIème siècle, celles de Varages, Artigues et Mazaugues du XVIIIème siècle.

Les verreries se déplacent néanmoins continuellement, sans doute selon les besoins en bois, mais toujours dans un même terroir (les verriers louent des bois pour 19 ans).

En 1517, des verriers d’Altare, J. Antoine de Léona et Pierre May., s’associent pour exploiter la verrerie de Bras, grâce à un prêt de 100 florins accordé par B.Perrot d’Altare.
La verrerie de Nans est également aux mains d’un groupement de verriers d’Altare.
Cette verrerie provençale est une véritable industrie qui fait vivre également de nombreux autres corps de métiers (bûcheron, muletiers transportant le bois, muletiers spécialisés et colporteurs fournissant en verre les foires, marchés et boutiques des villes...).

D'autant plus que les verreries de la région sont importantes. Elles se révèlent capables de servir en vaisselle de verre, de grandes villes comme Marseille. Ainsi Etienne Mayrand, verrier de Saint Maximin (E.Baratier et R.Raynaud, p 164), passe un contrat avec B.Audouard, représentant du conseil de la ville de Marseille. Le verrier aura le monopole de la fourniture des amphores à mesurer le vin. Ces amphores seront portées du four à Marseille par les animaux du verrier qui aura 12 sous par saumée pour le port, mais aux risques de la cité. De plus, la ville le fournira en verre brisé de Marseille et non « d’au-delà du Rhône ».

Parmi les grandes familles de gentilhommes-verriers qui ont perpétré l'artisanat du verre dans la région jusqu'au XVIIIème siècle on peut citer notamment  les de Ferry, et les d’Escrivan.