Artistes ayant travaillé dans l'église
(d'après une publication de M.F.Cortez parue dans le Bulletin des Travaux historiques et scientifiques en 1888 à Paris)
 
Michel DROIN (1510 - 1523)
 
Fils de Jean Droin il est né à Doudan dans le diocèse de Chartres.
Peintre verrier à Marseille, il vient à Saint-Maximin en 1510 pour travailler aux verrières de l'église.
D'après le prieur Jean Damiani, Michel Droin a fait à neuf les vitraux des fenêtres du grand réfectoire du couvent, et a réparé tous ceux de la partie ancienne de l'église, et dans la partie neuve seulement la fenêtre nord de la grande nef au-dessus de la crypte (6ème travée).
Michel Droin ne faisait que des vitraux simples, sans figures. Aussi ne prend-il jamais à Saint-Maximin la qualification de peintre. Une seule fois, en 1514, il est dit miraderius et partout ailleurs viratrerius.
Il épouse en deuxièmes noces (contrat établit le 22 avril 1518), Marthe Menc, veuve d'Honorat Boyer de Saint-Maximin.
Le 21 mai 1520 Marthe Menc décède.
Peu après il épouse en troisièmes noces Bertrande Lieutaud (son nom est mentionné dans un testament établi le 6 mars 1521), veuve de Claude Terminat d'Auriol.
Le 4 janvier 1521 il reçoit le solde de ses travaux des verrières dont la suite est donnée par le prieur du couvent à Didier de la Porte.
Le
De septembre 1521 à juillet 1522 la peste qui sévit à Saint-Maximin arrête les travaux. Pendant ce temps Michel Droin est à la Sainte-Baume où il réalise divers vitraux pour la chapelle et le couvent attenant, notamment les deux panneaux de la Chambre du Roi.
Ayant pris la décision de rentrer à Marseille, il vend sa maison située rue Saint-Esprit le 4 octobre 1523.
Michel Droin décède vers 1527 à Marseille.
 
Didier de LA PORTE (1510 - 1531)
 

Natif de Langres en Champagne, il habite Solliès en Provence.
Le 16 janvier 1521 Fouquet de Saint-Jacques et Marguerite de Saint-Marc, sa belle fille, tous deux de Saint-Maximin, donnent à forfait, pour le prix de 100 florins, à Didier de la Porte, peintre, habitant de Solliès, la peinture d'un retable de bois représentant l'Annonciation de la sainte Vierge, à placer dans l'église de Saint-Maximin et dans la chapelle dite "de la Nonciade sive capella del cloquier", la dernière de la nef du sud, où les diverses branches de la famille de Saint-Jacques eurent leur sépulture. Le rétable devait être mis en place le 22 juillet 1521, jour de la Sainte-Madeleine.
Mais entre-temps, Didier de la Porte est chargé par le prieur Jean Damiani, qui vient de recevoir un don de 1000 florins du grand sénéchal de Provence René de Savoie, de réaliser les verrières de l'église. Il se rend en Lorraine chercher les verres, plomb et étain nécessaire. Un sauf conduit du sénéchal lui permet de transporter ce matériel en franchise de tous droits jusqu'à Saint-Maximin.
Par la suite on lui confie également la suite des travaux commencés par Michel Droin, travaux plus importants et plus artistiques, puisqu'ils comprennent de nombreux vitraux à personnage. On lui commande également un vitrail à personnages pour la chambre du prieur. Son travail dure trois ans de 1522 au mois d'octobre 1525.
Ces verrières, qui ne laissaient pénétrer dans l'église qu'une clarté mystérieuse par toutes ses baies alors largement ouvertes, ont disparu depuis longtemps.
Le rétable de l'Annonciation commandé par la famille de Saint-Jacques ne fut achevé et placé que le 20 septembre 1523.
Une fois les verrières de l'église terminées, Didier de la Porte prend à prix fait pour 180 florins, par acte du 13 août 1526, du noble Didier Rolin, marchand à Saint-Maximin, mari d'Honorade Roze, la peinture du rétable de bois sculpté qui devait former l'autel de la chapelle de Saint Jean-Baptiste (la 6ème de la nef au sud), où Rolin eut depuis son tombeau. Aujourd'hui ce rétable n'existe plus.
En 1531 Didier de la Porte part travailler à Riez.

 
Pierre GISP ou GIP (1526 - 1529)
 
Le 18 avril 1526 ce sculpteur habitant Saint-Maximinil engage comme apprenti le jeune Jean Béguin aussi de Saint-Maximin.
Le 29 mai 1526 Jean Bonnet de Saint-Maximin lui demande de réaliser moyennant un prix de 25 écus d'or, trois statues en pierres tendres d'une hauteur de six palmes (environ 1,30 m) représentant l'une Saint Louis, l'autre Sainte Agathe, et la troisième Sainte Catherine de Sienne, pour être placées avant la Chandeleur, dans la chapelle de Saint Louis de l'église de Saint-Maximin.
Le principal ouvrage de Pierre Gisp est un rétable en bois de noyer avec bas-reliefs, commandé en janvier 1528 par Guillaume Matheron, écuyer de Peynier et qui devait remplacer l'ancien retable de l'autel de la Sainte Chapelle. Cette dernière fut démolie en 1651, lorsqu'on refit l'escalier de la crypte, et du rétable lui-même il ne reste plus rien.