Combat de la Libération (embuscade du 17 août 1944)
témoignage de Raymond Barbaroux et de Marcel Goletto recueilli par Alain Decanis

 

Après l'annonce du débarquement, le 16 août 1944, un groupe de résistants de Rougiers part prendre position, comme convenu sur la RN 560.

Sont présents, outre le sous-lieutenant Robert Tap qui commande le détachement, Marcel Barbaroux, Raymond Barbaroux, Marcel Goletto, Fernand Sicard, Roger Revest, Pierre Meissel et Roger Nahmens (la liste est probablement incomplète).

En route, ils tombent sur une embuscade tendue par une dizaine de républicains espagnols, qui, sous la menace, les obligent à se mettre à plat ventre. Après quelques minutes d'âpre discussion, le sous-lieutenant Tap parvient à les convaincre qu'ils ne sont pas des ennemis, qu'ils se battent pour la même cause. Avant de se quitter les Espagnols indiquent qu'ils se rendent au Plan d'Aups pour éliminer un traître.

Après cette péripétie, le groupe reprend son chemin. Ce n'est qu'en fin d'après-mîdi qu'il atteint les gorges de la Sambuc. Les hommes prennent alors position sur un promontoire qui surplombe la route, l'emplacement ayant été choisi depuis plusieurs semaines déjà.

Ce n'est que tard dans la soirée que se présente un premier véhicule allemand. Les hommes entreprennent de l'intercepter mais le fusil-mitrailleur s'enraye, et le camion parvient à s'échapper sans dommage.

Après une nuit passée dans le bois à proximité, les résistants reprennent dès l'aube leurs emplacements de combat.

Dans le courant de la matinée se présentent trois camions qui arrivent de Saint-Zacharie. Dès qu'ils passent au-dessous du promontoire rocheux le fusil-mitrailleur crépite et, simultanément toutes les armes entrent en action. Les soldats allemands sautent des camions immobilisés au milieu de la route, et courent s'abriter derrière un mamelon. Le combat dure près d'une dizaine de minutes lorsque l'ordre est donné de décrocher. Ce qui est fait en bon ordre sans que la guérilla n'ai à déplorer aucune perte.