Quelques personnages qui ont laissé leur empreinte à Pourcieux

 
 
Marius BOURRELLY (1820-1896)

Fils de Joseph Pons Bourrelly, Maître de Poste de Pourcieux, et de Rosa Marie Petit, originaire de Meyreuil, il est né le 2 février 1820 à Aix en Provence.

D'abord commis en nouveautés à Marseille, il devient régisseur
de l'Alcazar et du Gymnase, rédacteur-gérant de la revue «Troum-Al-Ca-Zar», administrateur du Casino municipal et entre finalement dans les chemins de fer où il est successivement employé à Toulon, Nîmes et Marseille.

En 1884, il est élu maire de Pourcieux, commune dans laquelle il avait conservé des attaches familiales et où il faisait de fréquents séjours. En 1992, son mandat terminé, il se retire à Marseille, au numéro 7 de la rue Saint-Michel, dans le quartier de la Plaine. C'est là qu'il perd subitement la vue.

Peu après, il est victime d'une première attaque, puis, quelques mois plus tard, d'une seconde qui lui est fatale. Il décède le 12 mars 1896 à son domicile, mais il est enterré à Pourcieux.

Très jeune, Marius Bourrelly s'intéresse à la littérature occitane. Il collabore notamment dès les années 1841-42, au journal de Josèp Desanat, «Lo Bolhabaissa» (La Bouillabaisse), dans lequel il publie un poème qui connut une certaine célébrité, «La vida d'una gorrina» (La vie d’une prostituée). Il s'agit d'une oeuvre réaliste, dans le style de cette école marseillaise qui présente la vie de la cité dans des aspects qui ne sont pas forcément idéalisés ! Toutefois, Marius Bourrelly, qui appartient donc aux trobaires, s’en distingue par une tenue littéraire supérieure. Il maintient un niveau de langue haut et une certaine moralité.
Tout au long de sa vie, Marius Bourrelly ne cesse de produire. Aucun genre ne lui demeure étranger. Ainsi, la chanson, dont plusieurs connaîtront le succès sur les scènes de l’Alcazar et du Casino, où le célèbre chanteur occitan Dàvid Gaitte les interprètera.
Le théâtre aussi, avec une vingtaine de pièces, certaines imprimées et jouées, d'autres demeurées inédites. Plusieurs opéras, dont l'un, «Lo vergier d'oliviers» (Le verger d’oliviers), fut joué à diverses reprises ; la musique en était de Gèli Borel, chef de musique au 99e régiment de ligne.
Ceci sans oublier les recueils de vers et les très nombreux poèmes éparpillés dans des publications de langue occitane ou française.
Trobaire dans ses débuts, Marius Bourrelly opère ensuite un glissement vers le Félibrige. C'est ainsi qu'il navigue entre les deux mouvements lors de sa collaboration au «Caçaire» (Chasseur). Dans cette publication, il attaque les troubaïres en publiant des vers sous le pseudonyme « Lou Felibre de la Cauçana» (Le Félibre du Licou), et fait lui-même la réponse sous divers autres pseudonymes !
Toujours est-il qu'à la disparition du Caçaire , en 1864, il passe dans le Félibrige avec armes et bagages. En 1878, devenu vice-syndic de la Maintenance de Provence, il soutient la fraction cléricale et légitimiste du Félibrige menée par Roumanille, dans son attaque contre le grand poète Teodòr Aubanel. Ce qui est d'ailleurs assez curieux car Bourrelly est républicain et il publie dans le journal socialiste La Jeune République plusieurs sonnets, dont l’un, «Clovis Hugues» est la marque d'un certain engagement.
Si la poésie de Màrius Bourrelly est loin d'être parfaite, elle présente de l'intérêt car elle comporte un souffle populaire qui fait généralement défaut aux félibres auxquels il s'est rallié. Cela vient évidemment de sa situation intermédiaire entre ces derniers et ses rapports avec les trobaïres qu'il n'a jamais pu complètement gommer.
Sa langue est très pure, conservant les occitanismes et évitant les francismes dans la mesure où existent des équivalents encore vivants. En cela, il se rapproche de Gelu ainsi que des meilleurs troubaïres. Il constitue un élément original et assez exceptionnel de cette association.

Poème de Marius Bourrelly

 
Simeon Philémon BOYER (1821-1903)

Fils de Joseph Siméon Boyer, cordonnier, et de Magdelaine Marie Verane, il est né le 1er janvier 1821 à Pourcieux.

Il exerce la profession de perruquier lorsque, courant 1849, avec deux autres habitants du village, il décident d'adhérer à la société secrète de "La Jeune Montagne". Ils sont initiés par Pierre Jean Joseph Moulet, menuisier à Saint-Maximin.
Quelques mois après les effectifs augmentent, et les douze membres que compte la société secrète de Pourcieux, le nomment Président.
Philemon Boyer et Marius Moutte, à tour de rôle, initient les nouveaux, en leur faisant prêter le serment suivant :

"Moi, homme libre, je jure, au nom des martyrs de la liberté, d'armer mon bras contre les tyrans, je jure de faire la propagande des lois démocratiques et de travailler au bien être des peuples, je jure de donner assistance à un frère dans le besoin, je jure de ne jamais rien dire de ce qui se fera, ni de ce qui se dira dans la dite société, je me livre à la mort si je déclare mon serment. Je le jure, je le jure, je le jure !"
Après avoir reçu le serment il leur disait ; "Au nom de la montagne, je te reçois montagnard." Fin 1851, la société de Pourcieux compte 70 membres.
Après le coup d'Etat du 2 décembre 1851, , il est arrêté et jugé. Interné à Grimaud, il ne sera gracié que le 2 février 1853.

Philémon Boyer est aussi un excéllent tambourinaire. Il obtient un premier prix lors des concours d'Aix en Provence en 1864 (où il remporta un tambourin d'honneur) et de Draguignan en 1866.

Il décède le 28 mai 1903 à Pourcieux.

 

Victor Joseph CHAVET (1822-1906)

Il est né le 21 juillet 1922 à Pourcieux.

Peintre de talent, il a surtout exercé à Paris. Son oeuvre majeure, exécutée en 1857, est la représentation officielle du nouveau Louvre, inauguré en 1857 par Napoléon III. Cette peinture à l'huile sur toile, de 212 cm de haut sur 222 cm de large, montre avec exactitude l'architecture du palais des Tuileries, disparu dans l'incendie de 1871.

Victor Joseph CHAVET est décédé en 1906 au Creusot.
 

L'abbé Léon SPARIAT (1861-1936)

Ecrivain provençal et prédicateur célèbre, il est le curé de la paroisse de Pourcieux de 1894 à 1904.

En 1898, c'est à Pourcieux qu'il écrit : "Lou Sant Aloï de Broussinet". Cet oeuvre majeure est inspirée en partie de la fête votive et met en scène des personnages locaux tel que Philemon Boyer, célèbre tambourinaire à cette époque.

En septembre 1899 il organise à Pourcieux de grandes fêtes félibréennes avec jeux floraux  en l'honneur de Marius Bourrelly. Son chien, Fido, qu'il aimait tant, est enterré dans le jardin du presbytère, il  portait sur son collier ce quatrain : "Siéu Fido lou chin d'un felibre E lou miour dis animaou, Aï lou coulié maï resti libré, Passant mi fagués pas de maou".