Arrestation de Paul Guigou et de six autres Bruçois
 
Le 12 juin 1944, vers 15h, des camions de la Feldgendarmerie font une entrée bruyante dans le village de Brue-Auriac.
Un groupe d'officiers accompagné de soldats en armes se rend directement au domicile du maire de la commune Paul Guigou, guidé par par Hugo Brunning,
Sous la menace de leurs mitraillettes, ils contraignent Paul Guigou à sortir.
Ils se rendent ensuite à l'école où l'instituteur Jean Chabaud, également secrétaire de mairie, est appréhendé dans sa classe. Il a juste le temps d'écrire en noir sur le tableau, en lettres capitales, le mot "LIBERTE".
Puis c'est au tour du cafetier Léopold Louche, du boulanger Charles Laugier, du receveur Félix Maille le receveur d'être interpellés toujours sur les indications de Hugo Brunning.
Les cinq hommes sont regroupés et alignés face au mur de la boucherie, en bordure de la route Nationale.
Deux cultivateurs du village Marius Bonnet et Jules Bremond, effrayés par la scène, tentent de s'enfuir à travers champ. Mais les Allemands les capturent et les obligent à rejoindre les autres.
Une fouille méthodique du domicile de chacun des sept hommes est entreprise.
En fin d'après-midi les sept prisonniers sont embarqués sur un camion qui les conduit à Brignoles où ils passent la nuit dans une petite cellule du palais de justice, sans nourriture.
Le lendemain ils sont transférés à Draguignan et incarcérés à la caserne Chabran. C'est là que la Gestapo établit les premiers dossiers les concernant. Ils y demeurent dix jours pendant lesquels interrogatoires et sévices se succèdent souvent en présence de Hugo Brunning. Paul Guigou est battu, édenté à coup de poings. C'est probablement une intervention d'un inspecteur de police de Toulon nommé Lafont, dont le chef était un camarade de classe du Préfet, qui leur évite la déportation ou le peloton d'éxécution.
Quatre des détenus (Paul Guigou, Jean Chabaud, Léopold Louche, Charles Laugier) sont conduit à la prison "Les petites Baumettes" à Marseille, où ils demeureront jusque dans la soirée du 15 août 1944, date de leur libération.
Les trois autres (Marius Bonnet, Jules Bremond, Félix Maille) sont libérés après leur interrogatoire à Draguignan.
 
Photos des Bruçois arrêtés le 12 juin 1944