Historique |
Meinarguettes, dont le nom perpétue un composé latin de l'Antiquité tardive (cognomen Marius et le suffixe -anicus), apparaît dès 984 dans une donation à Saint-Victor qui ne semble pas avoir eu d'effet : "villa que nominant Mauranicus (corriger : Mairanicus) cum ipsas villas, id est Amolna et Ribols et Altaiaria".
On retrouve "Mairanicas" dans la délimitation du territoire d'Aups (Plan-d'Aups) donnée en 1001 à Saint-Victor par les vicomtes de Marseille.
En 1197, Une donation-vente mentionne l'emprise territoriale des seigneurs de Signes. Menerguettes appartenait alors à Pierre de Signes (nommé Seigneur de la Môle dès 1204).
Un acte passé le 10 octobre 1221 à Chateauvieux, nous apprend que Menerguette avait été cédé en 984 à Guillaume I et à sa femme Belielde, par Pons, évêque de Marseille.
En 1237, Raimond et Guillaume (fils de Pierre de Signes) vendent définitivement à la chartreuse de Méounes le pasquerium (paturage) dans les territoires qu'ils possèdaient à Chateauvieux, dans la vallée de Signes et ses terres adjacentes ainsi que dans le territoire du castrum de Menerguettes. La vente est faite pour 6 livres.
En 1253, la seigneurie est achetée par Hugues Raynaud, sous suzeraineté épiscopale. Mais H. Reynaud perd ses droits quelques années plus tard pour désobeissance à l'évêque.
En 1255, Mairaneguetas est cité par l'archidiacre de Fréjus et le sacristain d'Aix dans un document précisant l'étendue de l'archidiocèse d'Aix.
Le castrum appartenait par moitié à l'église de Marseille (confirmations en 1141, 1148, 1164, 1257 et 1136) et aux vicomtes (partage opéré en 1164), l'église paroissiale à l'évêque, mais la famille de Signes y possédait aussi des droits, entre autre des pâturages qui furent cédés à la chartreuse de Montrieux au début du 13e siècle.
En tant que seigneurie ecclésiastique, Meynarguettes n'apparaît pas dans les affouagements de 1303-1304 et de 1315-1316, mais figure dans celui de 1471 pour 10 feux.
Un accord est signé en 1584 entre la commune de Signes et l'évêque Frédéric de Ragueneau de Marseille concernant les moulins, fours, défends, herbages et paturages. Parmi les quartiers concernés figure Meinarguette, qui dépendait donc alors, directement de Signes.
À l'arrivé du Duc de Savoie en Provence, le conseil de Signes pourvoit le château fort de Meynarguette (alors propriété de Lazarin d'Espinassy), d'un corps de garde sous les ordres de Balthazard Sébolin. Ce poste devait défendre le passage du col, les récoltes, les instruments et les meubles que les particuliers y avaient déposés moyennant le paiement d'une taxe.
Le Castrum étant éloigné et ne pouvant être qu'irrégulièrement ravitaillé, le conseil finit par l'abandonner. Il demanda à son propriétaire l'autorisation de le démolir.
En 1593, le castrum de Meinarguettes est occupé par le capitaine Reboul, pour le compte du comte de Carcès. Après un don de fournitures, Reboul abandonne Meinarguette mais s'empare aussitôt de Chateauvieux, ce qui n'arrange pas la situation de la commune de Signes.
Le site a probablement été abandonné progressivement à partir du 16e siècle.
Sur la carte de Cassini (XVIIIème siècle) ne figure même pas les ruines des quelques maisons et de l'église agglomérées autour de l'ancien castrum.
Au début du XIXème siècle, la commune d'une superficie de 1814 hectares ne possède aucun bien propre sur son territoire, seules quelques bastides dispersées sont habitées (l'Héritière, la Garnière, Pivaut, Fontfrèges, l'Ombre, l'Hôpital, la Taoule, la Croix, la Salomone, la Taillane, le Haut-Latay, le Bas-Latay...).
Meinarguette ne compte pas plus de cent âmes lorsque Louis Philippe fait voter une loi sur le regroupement des communes.
Le 9 janvier 1839, le Préfet du Var, après consultation des populations et des conseil municipaux de Meinarguette, de Mazaugues et de Signes, propose le rattachement de la commune de Meinarguette, canton de Saint-Maximin, arrondissement de Brignoles, à Mazaugues, canton de la Roquebrussane, même arrondissement.
Le 25 juillet 1839, une loi supprimant la commune de Meinarguettes est votée. |