Var Matin du 7 septembre 2018
Position de la députée Valérie Gomez-Bassac sur les municipales à Brignoles et Saint-Maximin

 

Valérie Gomez-Bassac dévoile la stratégie d'"En marche" pour les prochaines élections municipales sur le territoire. Et insiste d'abord sur la première échéance européenne, en mai 2019

En un peu plus d'un an, Valérie Gomez-Bassac a pu parcourir de long en large la sixième circonscription du Var (où figure Saint-Cyr). "C'était un devoir. Pour connaître la population, et ses représentants élus, mais aussi pour me faire connaître d'eux".

 

Complètement inconnue de la population, la parlementaire fait partie de cette génération d'élus macronistes qui ont conquis le Var comme tout l'Hexagone.

Le tout jeune mouvement cherche désormais ce raz-de-marée électoral de 2017 localement, notamment dans des communes où il est par définition, à ce jour, très absent. Et souvent observé avec a minima de la méfiance, si ce n'est avec défiance, par les élus en place…

Aussi, la députée a souhaité réunir les "marcheurs" de la sixième circonscription, ce week-end à La Roquebrussanne, pour dévoiler sa stratégie pour les prochains rendez-vous électoraux.

Pourquoi avoir réuni en ce début de mois de septembre les militants de la sixième circonscription?
"Je voulais marquer le coup, symboliquement, pour la rentrée politique. Et rien de mieux que de le faire en toute convivialité, lors d’un repas avec mes collègues marcheurs de la première heure venus de toute la circonscription… J’ai ainsi pu leur dévoiler ma stratégie pour les prochaines élections…"

Une stratégie validée par les instances départementales, nationales, etc.?
"Non pas du tout. C’est bien l’esprit du mouvement: le terrain d’abord! Ainsi, ils ont été les premiers à la connaître. J’en référerai ensuite aux instances du parti."

Les élections européennes sont en mai 2019, les municipales a priori en mars 2020… Que leur avez-vous dit?
"Faisons les choses dans l’ordre: le premier rendez-vous est donc européen. C’est un rendez-vous majeur, et vous savez mon attachement au projet européen (1), comme celui d’Emmanuel Macron d’ailleurs…"

Les élections européennes ne semblent pas passionner grand monde…
"Et c’est un tort… Les décisions du Parlement européen ont des incidences majeures sur tous les Français… Je constate d’ailleurs que si les élus locaux pensent beaucoup aux municipales, peu pensent aux Européennes. Je leur lance ainsi un appel: parlez de l’Europe! Qu’ils invitent la population à voter le plus massivement possible, quels que soient les candidats qu’ils soutiendront, mais il est essentiel que la population s’approprie ce rendez-vous électoral."

Puisque vous êtes si sensible sur le sujet, accepteriez-vous d’être candidate au mandat de député européen?
"(Silence, sourire) Certains militants me l’ont demandé aussi… Ce serait un vrai dilemme pour moi à plusieurs titres… J’ai commencé à tisser des liens forts sur le terrain avec plusieurs élus, les militants, etc. C’est une mission passionnante et humainement très riche… Après, je n’ai candidaté à rien, mais si le parti me demandait de figurer en position éligible sur la liste, ce serait tout de même un challenge passionnant… Mais il faudrait que j’en réfère en premier lieu à mon suppléant! (2)"

 

Venons-en aux municipales… Aurez-vous votre mot à dire sur les investitures?
"Je ne prends pas part officiellement aux investitures, mais nous, députés, serons bien évidemment consultés et écoutés par la commission du parti."

Quel regard portez-vous sur les équipes municipales du territoire?
"En un an, j’ai pu rencontrer l’ensemble des 42 maires du territoire. Je rappelle que je n’en connaissais aucun… Tous créent une démocratie de proximité qu’on ne peut ignorer. Quelles que soient leurs orientations politiques… Et le travail accompli est à souligner."

Quelle sera donc la stratégie d’En marche sur la sixième circonscription?
"Nous n’allons pas trouver des candidats pour trouver des candidats. Là où les maires sortants font du bon travail, il faut les soutenir. Dans la mesure du possible, il faut voir avec eux comment intégrer des "marcheurs" dans leurs équipes… On ne va pas monter des listes justes pour s’opposer, pour exister, au risque qui plus est de faire gagner le Front national… Nous avions promis de faire de la politique autrement, c’est bien ce que nous faisons aussi localement, et c’est ce que les Français attendent de nous!"

Quels sont ces "bons maires"?
"Il y en a beaucoup, je risque d’en oublier… À Carnoules, Puget, Camps, Néoules, etc. – ils sont très nombreux, je ne vais pas tous les citer! – nos relations sont très constructives et les retours de la population semblent bons sur le travail de leurs municipalités. Nous continuerons évidemment aussi de travailler avec les maires qui me soutiennent depuis longtemps, comme à Forcalqueiret, La Celle, La Roquebrussanne…"

Et à l’inverse, y’a-t-il des communes où cela se passe mal?
"Je n’en vois vraiment qu’une: à Saint-Cyr. Là, c’est clair, le maire refuse purement et simplement que l’on puisse travailler ensemble. Ce n’est clairement pas la vision que l’on se fait de l’intérêt général. Là, nous ferons une campagne active…"

Quid des communes où le maire ne se représente pas?
"Il faut identifier ces communes, et y mener un travail de terrain; c’est un gros boulot…"

Vous n’avez pas encore évoqué les deux communes les plus importantes de Provence verte, à commencer par Brignoles…
"À Brignoles, je crois que ce n’est un secret pour personne, j’apprécie de travailler avec Didier Brémond. Nous avons la même vision de la démocratie de proximité et de l’intérêt général. Nous aurons des discussions pour voir s’il souhaite ouvrir sa liste; il s’agit d’une proposition, mais je respecte la liberté de chacun."

Et à Saint-Maximin?
"Saint-Maximin? C’est compliqué… Pour l’heure, je me tiens à l’écart. Cela évoluera peut-être… Horace Lanfranchi et Christine Lanfranchi-Dorgal m’accueillent de manière très républicaine et courtoise, nous n’avons pas de difficultés particulières. Et pour l’heure, nous n’avons pas de marcheur identifié sur cette commune, qui s’est manifesté pour être candidat. Je n’ai aucune raison à ce jour de m’opposer par principe aux Lanfranchi…"

Cela peut signifier que vous soutiendrez aux municipales des maires susceptibles de faire campagne pour "Les républicains", et donc contre "En marche", aux Européennes. Cela ne pose pas de problème?
"Aucun. Les visions des politiques nationales et européennes peuvent diverger, tout en ayant les mêmes visions de l’intérêt général dans les communes… La démarche d’ "En marche" est d’être un mouvement rassembleur, et capable de travailler avec des personnes de sensibilités différentes. C’est encore une fois ce que les Français nous demandent: que l’on change ces vieilles manières de faire de la politique… Un message à lancer à tous les citoyens qui hésiteraient à vous rejoindre? Je suis la preuve vivante, avec nombre de mes collègues, que l’on peut faire de la politique autrement, que l’on peut surgir de la société civile et être choisie par la population pour la représenter en tant qu’élu. Je crois qu’au-delà de la fin de l’état de grâce et des sondages de popularité, les Français sont satisfaits du travail mené depuis un an. Et surtout que leur besoin de renouveau et de changement exprimé en 2017 vaut toujours: si vous avez des ambitions, des envies de vous engager, n’hésitez pas à vous rapprocher de vos maires, ou même de moi: je suis à l’écoute de tous."


1. La députée siège notamment dans la commission des affaires européennes, et a remis un rapport sur la refondation de l’Europe.
2. Philippe Brel, directeur général d’Estandon Vignerons, deviendrait alors député dans le cadre du non-cumul des mandats.