varmatin.com
publié le 5 novembre 2012

 
Plan-d'Aups: Vincent Martinez attaque le schéma du préfet
 
 

Connu pour son franc-parler, le maire du Plan-d'Aups-Sainte-Baume n'est plus à une fâcherie près. Mais lorsque l'on évoque le schéma de coopération interdépartementale défendu par la préfecture, son sang ne fait qu'un tour. Depuis que le dossier agite le microcosme varois, Vincent Martinez n'a de cesse de réclamer le ralliement de sa commune avec la communauté aubagnaise voisine. Sans que sa demande « n'ait jamais été examinée sérieusement ». Lassé « des courriers sans réponse » et du maintien « forcé » du Plan-d'Aups dans la fusion prévue des communautés de communes brignolaises, maximinoises et du Val d'Issole, il annonce le passage à la vitesse supérieure.

 
Quand est née la volonté du Plan-d'Aups de rallier Aubagne ?
Lorsque la préfecture a lancé le débat et la concertation sur le premier périmètre du schéma, nous, les élus du Plan-d'Aups, nous sommes dits : "c'est l'occasion de nous interroger sur l'intercommunalité, dans l'intérêt de la commune". Le conseil s'est prononcé à l'unanimité, puis l'ensemble des communes du Pays d'Aubagne se sont prononcées pour notre adhésion, également à l'unanimité.
 
L'idée d'une future agglo "Provence verte" ne vous séduit pas ?
Les différences de compétences entre ces trois communautés de communes sont telles qu'il faudra beaucoup de temps pour que tout soit en ordre de marche. Et les habituelles querelles de clocher entre Brignoles et Saint-Maximin ne vont pas aider... Je constate d'ailleurs qu'à l'image de Méounes ou d'élus du pays maximinois, de nombreuses réserves se sont faites jour ces derniers temps...
 
Quid de l'unité départementale du Var ?
La loi prévoit de privilégier un cadre départemental, pas de l'imposer. Et dans ce cas, qu'advient-il de Vinon et Saint-Zacharie ? On leur impose de revenir dans des communautés varoises ? Ça n'aurait pas de sens. Nous ne demandons ni plus ni moins qu'une égalité de traitement.
 
Quel rôle a joué le président des maires du Var, Jean-Pierre Véran, dans ce dossier ?
Il a été plutôt décevant. Il est sorti de son rôle de président de l'association des maires en défendant sa vision personnelle du projet intercommunal plutôt que de défendre ma position de maire.
 
Quelles ont été les réponses du préfet à la volonté plandalenne ?
On les attend toujours. Nos courriers sont tous restés lettres mortes, et notre demande n'a même pas été soumise au CDCI (commission départementale de coopération intercommunale). Il faut croire que le préfet est plus occupé que la ministre Marylise Lebranchu, qui nous a répondu que ses services examinaient le dossier... Après, je sais que le préfet est sur le départ. J'espère que son successeur prêtera une oreille plus attentive aux maires varois.
 
Quels moyens d'actions vous restent-ils ?

Nous avons sollicité l'ensemble des maires de la future Provence verte afin qu'ils délibèrent sur notre volonté souveraine. Bras l'a déjà fait. Cela peut peser.
En parallèle, en déplorant l'absence totale de réponse du préfet à nos sollicitations, nous avons décidé d'attaquer le schéma du préfet au tribunal administratif.

 
Sur quels arguments fonder votre action au tribunal administratif ?
Selon l'article 72 de la Constitution, les collectivités locales - donc les communes - s'administrent librement. Il y a donc ici une exception de constitutionnalité. Le représentant de l'État a pour mission de contrôler la loi, pas de la dicter...
 
Et sur la forme ?
Il existe à nos yeux deux vices de forme : tout d'abord, nous n'avons jamais reçu les statuts de la future agglo sur laquelle nous sommes censés délibérer. Et par ailleurs, l'arrêté préfectoral évoque les communes de "Saint-Maximin" et du "Plan-d'Aups", or ces noms sont incomplets, il manque la référence à la Sainte-Baume.
 
Pourquoi une telle volonté pour rallier Aubagne ?
Il en va de mon rôle de maire, car il en va de l'intérêt de la population et du développement de la commune. Cela s'est imposé comme une évidence. Cela correspond à la réalité de notre territoire, de notre population. Les Plandalens travaillent à 70% sur Aubagne et Gémenos, vont à l'hôpital et au lycée à Aubagne, à la pharmacie à Auriol, faire leurs courses ou leurs loisirs dans les Bouches-du-Rhône... Même l'Insee classe la commune dans le bassin d'emploi d'Aubagne plutôt que Brignoles.
 
Et la continuité territoriale ?
Là aussi, elle saute aux yeux, il n'y a qu'à regarder une carte. Le Plan-d'Aups est une excroissance de la Provence Verte quasiment enclavée en Pays d'Aubagne. Nous sommes à 15 kilomètres d'Aubagne, et à 50 de Brignoles...
 
Quels bénéfices la population plandalenne tirerait-elle d'un ralliement au « Pays de l'étoile » ?
Là encore, ils sont nombreux. La communauté d'Aubagne est riche et dynamique. En terme de transports, tout d'abord, des lignes gratuites seraient mises en place, ce qui désenclaverait enfin le Plan-d'Aups. Le gain se traduirait également en terme d'environnement - notamment avec l'entretien des pistes forestières ou de randonnées - d'économie grâce aux grandes zones existantes, ou encore touristiques.
 
A ce propos, la présence sur le sol d'un site que l'on vient visiter depuis le monde entier n'explique-t-elle pas aussi la volonté de le conserver dans une communauté varoise ?
Alors que depuis des années, la commune entretient quasiment à elle seule le site, d'un seul coup, tout le monde s'est souvenu de la grotte. Ce site doit être aménagé et valorisé. Le Pays d'Aubagne en est conscient et se dit prêt à le faire. J'ajoute que ce sera un atout pour le département du Var...