Brignoles
A la foire de Brignoles : « Coupez la LGV, pas le rosé »
 
Photo : Sophie Donsey
 
La foire de Brignoles a, de tout temps, servi de vitrine à la production de ses terroirs. La voici affublée d'un rôle de tribune auquel elle s'est prêtée de bonne grâce, hier après midi, à l'issue de l'inauguration de la 80e édition, sous la vigilante surveillance d'un impressionnant dispositif de gendarmes mobiles.
Jean-Marie Gianella, le président de la Foire, avait, en amont et dans nos colonnes, tendu la perche. Les représentants du collectif anti-LGV - deux à trois cents tout au plus - ne se sont donc pas fait prier pour, le moment venu, se saisir du micro. Ils ont rappelé avec vigueur et passion leur volonté « de faire barrage à ce transport rapide, à l'usage exclusif des Niçois et Parisiens, touristes fortunés et hommes d'affaires pressés ». Dénonçant le coût d'une telle entreprise, les orateurs de Var-Action-Environnement, d'une association de défense du Muy et du Parti occitan, ont souhaité voir ces fonds être mieux utilisés dans les constructions de logements, crèches, hôpitaux et même en... TER. Au passage, ils n'ont pas manqué d'égratigner des maires « bizarrement silencieux depuis leur rencontre avec le médiateur. Pourquoi cette omertà ? », s'interrogeaient-ils avant de lancer un ultime : « Non à la
LGV. Les Provençaux, jamais ne laisseront passer ». Et de conclure par un appel autrement plus fédérateur en terre agricole : « Coupez la LGV, pas le rosé ».
Intervenant à la tribune officielle, le président de la Chambre d'agriculture s'est d'abord exprimé sur le dossier TGV : « Nous veillerons à ce que les terres agricoles soient épargnées au mieux ».
Avant de rebondir sur l'information qui secoue la viticulture provençale et varoise ces dernières semaines, à propos de l'autorisation de coupage dans l'élaboration du rosé. Il a rappelé « les investissements lourds consentis par les professionnels, aidés par les pouvoirs publics, pour faire du département le premier producteur mondial de rosé, avec une qualité reconnue. Nous avons parcouru des dizaines de kilomètres au Parlement européen et distribué une pétition qui a recueilli 15 000 signatures. Nous avons obtenu un sursis et j'ignore la décision qui sera prise le 19 juin. Mais je suis... en train d'espérer », a-t-il déclaré.
 
J.-J. O. Var matin du 19 avril 2009