LGV : la lutte s'organise à grande vitesse
Publié le mercredi 1 octobre 2008 à 8h05
 

Pas de bouleversement majeur après la rencontre: les maires d'Aix et de la vallée de l'Arc ne veulent pas de la LGV. Le préfet Sappin (cravate rouge) prône toujours le tracé par Sainte-Victoire.
Ph. S. Spitéri

 
 

Comme ils sont entrés dans la mairie de Puyloubier, hier matin, les maires d'Aix, de la haute vallée de l'Arc (1) et le préfet Sappin sont repartis dans des directions opposées. "On nous a présenté un projet, eh bien, je souhaite qu'on le laisse, concluait les dents serrées Jean-Louis Canal, maire de Rousset. Il passe dans la zone où sont implantés les sites de microélectronique. Le préfet a semblé découvrir que le champ électromagnétique occasionné par la LGV remet en cause la présence de ces sites et donc de 4500emplois directs. Il a une position du tout ou rien. Moi, je choisis le rien".

"Rien n'est arrêté. Mais il va falloir se battre car sinon on court à la catastrophe,
analysait Jean Bonfillon, le maire de Fuveau, qui a pris connaissance avec les autres maires du tracé (2). Les études de Réseau ferré de France sur le tracé dit de l'Arbois sont semble-t-il bouclées depuis un bon moment mais restées dans les cartons pour ne pas polluer les dernières campagnes électorales. "Aujourd'hui, nous avons pris beaucoup de retard, reconnaît le préfet. Il n'y a pas de tracé idéal, nous allons essayer de trouver une solution. Cela peut prendre du temps et le temps manque".

En effet, la LGV Paris-Nice pourrait être intégrée dans le programme des 2000 km de LGV prévu dans le Grenelle de l'environnement. Une décision doit donc être prise d'ici à la fin de l'année. "Les arguments des maires de la vallée sont aussi convaincants que ceux des opposants au tracé des métropoles (par Marseille et Toulon, ndlr), a déclaré le préfet, Michel Sappin. Ma préférence va toujours au tracé qui coûte 3,1milliards d'euros de moins."

En clair, celui par Sainte-Victoire. Maryse Joissains, elle, n'en démord pas: "L'argument des 3 milliards ne tient pas sur un tel projet. Soit on abandonne la LGV, soit elle passe par Marseille et on développe la ligne existante pour mettre Nice à 40 minutes de Marseille, soit il faut un tracé Paris-Lyon-Grenoble-Nice qui passe par des territoires moins sensibles."

Une vingtaine de Roussetains, toutes banderoles dehors, ont attendu le préfet jusqu'à la fin de la réunion.

(1) Meyreuil, Puyloubier, Rousset, Trets, Fuveau, Châteauneuf-le-Rouge.
(2) Le long de l'autoroute A8 sur les communes des Pennes-Mirabeau, Cabriès, Bouc-bel-Air, Meyreuil, le Canet de Meyreuil, St-Maximin.

Par Alexandra Ducamp
(ADucamp@laprovence-presse.fr)