Emission FR3 du 13 décembre 2008: « La voix est libre - Méditerranée »
Invité : Michel SAPPIN, Préfet de Région
 

FR3- Autre dossier d’actualité autre point d’achoppement, en ce moment même à Cuers se termine une manifestation d’agriculteurs, des agriculteurs qui protestent contre l’un des tracés de la LGV. Je dis un, parce que l’on ne sait toujours pas exactement si oui ou non la LGV va voir le jour et si elle voit le jour, ça fait beaucoup de si, par ou elle va passer, vous en êtes ou dans ce dossier c’est une véritable patate chaude depuis des années ?

M.S- Oui, comme souvent pour les grands équipements, d’autres dossiers sont à peu près dans le même état, c’est normal qu’il y ait débat, c’est normal que chacun ait des idées, des souhaits ou refuse telle ou telle solution. Ou on en est : d’abord moi je crois beaucoup au dialogue avec notamment les grands décideurs dans cette région, ça fait plusieurs mois maintenant que nous essayons de nous expliquer les uns et les autres avec l’assistance technique de RFF et de la SNCF, je crois qu’on a bien progressé. Dans l’esprit des grands politiques de cette région on voit un peu mieux à la fois les enjeux : Il s’agit de faire un lien entre Nice et Paris certes, mais aussi, et peut- être surtout pour nous de faire un lien entre Nice et Marseille sans oublier Toulon, dans ce réaménagement régional des liaisons ferroviaires, les tracés on voit bien qu’il n’y en a que deux de possibles, un qui a un désavantage majeur c’est de coûter extraordinairement cher.

FR3- C’est le tracé dit des métropoles qui a l’avantage de desservir beaucoup de population ?

M.S- Mais on peut desservir aussi beaucoup de population avec plus de gares, or quand on passe par le trajet central, celui qui passe par Aix et par le Haut Var pour aller vers Nice, on crée à la fois une desserte pour les habitants des Bouches- du- Rhône et pour les habitants du haut Var. On n’oublie pas les Toulonnais et les Marseillais qui continueront avec le système actuel à aller sur Paris, et on crée une liaison directe entre Marseille et Nice, c’est donc un projet dans lequel le nombre d’habitants de la région desservie par la ligne est aussi très grand. Ca coûte moins cher, c’est écologiquement le meilleur tracé, c’est celui qui nous vaudra le moins d’inconvénients avec les associations protectrices de la nature et avec l’Europe, donc des procédures très certainement moins longues et plus faciles. Il y a effectivement quelques points de passage délicats sur lesquels nous avons le temps de travailler.

FR3- On se souvient des problèmes dans le Bordelais ou même en descendant dans les Côtes du Rhône;

M.S- Bien sûr ce n’est jamais facile, vous savez que pour le TGV Est que l’on vient d’inaugurer et qui traverse la champagne ça na pas été facile non plus, et on a réussi à le faire.

FR3- Est-ce que l’État, est- ce que vous vous avez un tracé, étant donné qu’on vous a reproché il y a quelques mois d’avoir publiquement pris position pour le tracé médian passant par Aix, Brignoles, Saint-Maximin… ?

M.S- L’État est sur un fuseau qui est le fuseau central, il n’est pas encore sur un tracé. Ce qui intéresse les gens c’est un tracé, c’est de savoir si la ligne va passer à 100 mètres à 1 kilomètre ou à 3 kilomètres de chez eux ce n’est pas la même chose. Nous on en est au fuseau, c’est à dire de dire voilà la ligne à grande vitesse devrait pouvoir passer par ce fuseau la, par cette trace sur le territoire. On en est a la trace avec une notion qui est large, ce qu’il faut maintenant c’est qu’on explique avec l’ensemble des décideurs politiques autour des ministres concernés cette affaire, ça se fera, on avait dit que ça se ferait avant Noël maintenant je pense que ça va plutôt se faire début janvier, mais ça va se faire, je peux vous le dire les ministres concernés me l’ont encore affirmé cette semaine. Ils vont réunir tout le monde a Paris, et ensuite les études repartiront pour essayer de régler les endroits justement ou il y a problème, ça peut toucher tantôt des viticulteurs tantôt des entreprises tantôt des communes, on va regarder quel est le meilleur tracé sur ces points de passage délicats;

FR3- Ce qui veut dire un dossier qui va s’éterniser encore ?

M.S- Il y a une dizaine de lignes à grande vitesse potentielles à faire en France, on ne peut pas toutes les faire en même temps, j’avais dit il y a quelques semaines que je craignais que cette ligne ne soit pas programmée elle a été, elle est dans les annexes de la Loi Grenelle de l’environnement, elle est inscrite parmi les priorités. Maintenant dans le calendrier, il y a un certain nombre de lignes qui sont prêtes à démarrer qui vont être faites plus vite que la nôtre, ça nous laisse donc quelques années pour faire toutes les études nécessaires et pour trouver les accords. J ‘aimerais que l’on arrive dans une situation dans quelque temps, ou cette ligne à grande vitesse soit accueillie avec enthousiasme, avec ferveur, et non pas rejetée comme elle l’est dans certains endroits aujourd’hui.