Discours de Jean Marc Etienne, Maire de Ponteves, au nom du collectif Regain
le vendredi 15 mars 2011 à Brignoles
 
 

Mes amis,

Les opposants que nous sommes ne peuvent que se réjouir de la présentation, par le gouvernement, d'un projet de loi, demandant l'abrogation pure et simple des permis d'exploration et d'exploitation des gaz de schiste dans toutes les zones concernées en général et dans la nôtre en particulier.
Cela étant dit, notre méfiance à l'égard d'un système capable de toutes les turpitudes pour arriver à ses fins, c'est à dire à gagner toujours plus d'argent au détriment de tous et de tout s'il le fallait, notre méfiance reste entière, d'autant que monsieur le premier ministre a, déjà, dit qu'il fallait, certes, renoncer dans l'état actuel des choses à ces exploitations mais qu'à l'avenir, avec des méthodes d'extraction moins polluantes, à inventer, il serait opportun de reconsidérer la question...
Bref, en bon français, cela s'appelle reculer pour mieux sauter.
Alors, soyons vigilants et déterminés et exigeons que soit, enfin,posée la question fondamentale, essentielle, à savoir :
Doit-on, peut-on, raisonnablement, continuer à gaspiller l'énergie et les matières premières de notre planète ?
Cette question est, à la fois, éthique, économique et écologique et signifie :
A-t-on moralement le droit de détruire irrévocablement un environnement indispensable à la survie de 1'humanité tout entière, est-il raisonnable sur un plan purement économique de suivre cette voie, enfin, la nature, la planète pourra-t-elle supporter ces prélèvements excessifs ?
A l'évidence, et dans le plus immédiat et égoïste de nos intérêts, la réponse est non, trois fois non.
Il est pour le moins affligeant, alors que notre analyse de la situation est pertinente et forte d'une logique imparable, que l'on veuille nous faire passer pour de doux rêveurs débranchés d'une réalité économique d'autant plus insatiable que ses dogmes sont devenus des axiomes et que, hors de ses principes, elle affirme qu'il n'y aurait point de salut !
Eh bien, non, le salut de l'humanité, parce que c'est bien de cela qu'il s'agit, (la planète, pour ce qui la concerne, a encore quelques 5,6 milliards d'années à vivre et au rythme où nous allons, il est probable que l'humanité ne sera pas au rendez vous final) le salut de notre espèce tout entière passe par un partage que je n'ai pas peur de qualifier d'égoïste parce qu'il est de notre devoir certes mais aussi de notre intérêt immédiat de le faire.
La générosité autant que la logique nous le demandent.
Ce partage allié à une réduction drastique de nos gaspillages avec, en parallèle, un développement massif des énergies renouvelables, nous permettra de faire face aux défis redoutables qui se présentent à nous.
Ces conditions demandent, exigent, d'être remplies simultanément afin que nos sociétés retrouvent le chemin d'un développement harmonieux, respectueux de l'homme et de la nature, reposant sur une économie au service de l'humanité et non pas au sien propre.
Je sais bien que ces propos feront sourire les désabusés et s'écrouler de rire les cyniques mais de ceux là, nous n'avons que faire car cesont nos idées, nos propositions raisonnables autant qu'audacieuses qui vont dans le sens de l'histoire, sens rendu évident et nécessaire par le danger qui menace notre espèce tout entière.
Alors, je vous exhorte à ne pas cesser d'être ce que vous êtes, c'est à dire des témoins éclairés et déterminés, des veilleurs comme dirait Théodore Monod qui par leur vigilance active sont les annonciateurs des solutions audacieuses que je n'hésite pas à qualifier de révolutionnaires dont la société a besoin pour se sortir de l'impasse dramatique dans laquelle un système irresponsable l'a plongée.
Merci à vous tous d'être ici, participatifs et vigilants, d'être le ferment des solutions à venir, merci d'être ce que vous êtes !
Nous allons, de ce pas, porter nos pétitions et notre réprobation à Monsieur le sous-préfet de Brignoles.

Jean-Marc ETIENNE