A notre connaissance, le plus  ancien témoignage de l’existence d’une communauté juive à Saint Maximin date de  1283. Il s’agit d’une charte(1) autorisant  les juifs de Saint Maximin, Lambesc, Pertuis,  Istres, Cadenet, Trets, Lançon et Aix en Provence à posséder une synagogue et  un cimetière. En contrepartie, ils doivent donner annuellement à l’archevêque d’Aix,  deux livres de poivre. 
      En 1306,  Philippe le Bel décide d'expulser les juifs de France. De nombreuses familles  provenant du Languedoc, viennent s'installer en Provence et dans le comtat  Venaissin (les juifs du pape), renforçant par la même les communautés  existantes. 
      A Saint  Maximin, dans un quartier clos qui leur est réservé, les juifs sont autorisés en 1330 par le prieur du couvent, à ouvrir une synagogue et une  école. En 1335, il leur permet d' agrandir leur cimetière, situé hors des remparts. On estime la polutation de la communauté à une cinquantaine de familles, soit environ 250 personnes. 
      En 1348,  c'est la grande peste noire. Les communautés juives réparties sur tout le  territoire provençal sont accusées et subissent des attaques plus ou moins  importantes. De nombreuses familles se regroupent alors autour des communautés  les plus importantes (Marseille, Toulon et Arles). 
      Parmi les élites juives vivant à Saint-Maximin, on peut citer la famille de Salomon  Abraham, médecin du roi, liée aux Passapayre de Pertuis et aux Abram de  Draguignan. 
      En 1438, un  des fils de Salomon, Maître Astruc Abraham, également médecin, est requis à  Tourves avec un barbier chrétien pour diagnostiquer ou infirmer un cas de  lèpre. 
      Egalement  prêteurs et commerçants, les juifs ne s’adonnent pas qu’à la médecine. Ils  exercent le crédit et le négoce, avancent de l’argent, achètent et revendent  des denrées alimentaires, des draps et des textiles. Ils prêtent aussi beaucoup  aux communes rurales en mal d’argent pour régler leurs éternels problèmes de  trésorerie. 
      Au début du XVème siècle, Astruc Abraham de Saint Maximin est spécialiste de  cette forme de crédit 
      Après que la  Provence ait été rattachée à la couronne de France, en 1501, les juifs sont  également expulsés de cette province, car c'est la loi du royaume qui  s'applique désormais. 
      La moitié  d'entre eux prennent le chemin de l'exil vers l'Italie et les Balkans, l'autre  décide de se convertir. 
    Après 1501,  pendant une décennie encore, les juifs nouvellement convertis sont tenus de  payer un impôt supplémentaire de nouveau chrétien. Les Fresquière de Saint  Maximin paient cet impôt, ce qui prouve leur origine juive.  |