Des félibres et défenseurs des traditions
 
1898 : Jean Baptiste Menut, viticulteur et félibre
 
On peut lire sur le panneau : HONNEUR A L'AGRICULTURE ; GREFFAGE PRATIQUE ; RECONSTITUTION DU VIGNOBLE FRANCAIS PAR LES CEPS AMERICAINS ; MENUT J.B. VITICULTEUR ST MAXIMIN ; 1898

Jean-Baptiste Menut (1854-1934) a vécu son enfance au domaine de La Martine entre Saint-Maximin et Nans. Il n'a pas été scolarisé, mais son instruction, ainsi que celle de son frère et ses sœurs, a été assurée par le curé qui était remercié par les produits de la ferme.

Une péripétie de sa vie mérite d'être racontée. Lors du conseil de révision, il a parié qu'il allait grimper la façade de la basilique de St-Maximin à mains nues. Il a réussi dans cette entreprise, ce qui lui a valu le surnom de "lou brula" (le brulé), beaucoup parce que son acte relevait de la folie, un peu par ce que ses amis lui criaient "brulès" (tu brûles) lorsque le sommet était en vue.

Il s'établit d'abord à St-Maximin comme viticulteur, il fallait faire vivre une famille de deux enfants. Il ira ensuite à Tourves, comme régisseur du domaine de Font-Pré. Il fut quelques années conseiller municipal de la commune, et, en 1900 délégué à l'exposition universelle internationale de Paris.

Ainsi, le contact étroit avec la nature a développé en lui des dons de poète qui expliquent son surnom de "pantahaire" (rêveur). Ceci ne l'empêchera pas d'être critique dans ses œuvres et de s'impliquer dans la vie politique. Il entrera au Félibrige et se liera d'amitié avec Frédéric Mistral.

De nombreux félibres assistèrent à ses obsèques le 22 janvier 1934. Son épouse prit dans son bureau le petit testament qui disait "Vous mettrez sur ma tombe une plaque de marbre portant l'inscription" :

Es eissi qué dor lou Félibré
A viscu franc, a viscu libré
Lei ligarié d'aquéou quatrin
Séran urous sé fan ensim