20 décembre 1808 - 20 février 1809 : Le 2ème siège de Saragosse

 
Bélligérants
 
Empire français
Espagne
 
Commandants
 
  Bon Adrien Jeannot de Moncey (Français)   José de Palafox y Melzi
  Adolphe Edouard Mortier (Français)    
  Jean Lannes (Français)    
 
Forces en présence
 
  30 000 à 32 000 hommes   35 000 à 40 000 hommes
 
Pertes
 
  3 000 tués ou blessés   19 000 à 24 000 soldats et paysans(armés) morts ou blessés et 50 000 civils morts
 
Déroulement du siège
 
 

Le Second siège de Saragosse est le deuxième des deux sièges de cette ville pendant la Guerre d'Espagne et est régulièrement considéré comme une des batailles les plus brutales des guerres napoléoniennes, et il est souvent comparé à la bataille de Stalingrad en raison des similitudes entre les combats de rues extrêmes qui ont eu lieu lors de ces deux sièges.
Début décembre 1808, les maréchaux Moncey et Mortier recommencent le siège de Saragosse (1808).

Saragosse fut investi une seconde fois sur les deux rives, le 19 décembre. Dans la nuit du 21 au 22, le général François Louis Dedon-Duclos ouvrit une batterie sur les hauteurs qui dominaient le monte Torrero. Cette position importante fut enlevée. Moncey envoya à Palafox une sommation. Le général espagnol y répondit par un refus.

Le 2 janvier, Junot, duc d'Abrantès, vint prendre le commandement du siège. L'armée assiégeante se trouva diminuée pendant que Dedon disposait ses moyens d'attaque. Le fort Saint-Joseph fut pris et plusieurs sorties repoussées. Cependant les forces des assiégés s'élevaient à 50 000 hommes et les Français n'avaient que 22 000 hommes sans vivres et entourés d'ennemis extérieurs, tout l'Aragon étant en insurrection. Mortier fut chargé de disperser les insurgés, et Lannes vint remplacer Junot.

Le 27 les brèches étant praticables, Lannes ordonna un triple assaut à la suite desquels les couvents de Santa-Engracia, Saint-Joseph, etc, tombèrent au pouvoir des Français. Les progrès des assiégeants étaient lents, la prise de chaque maison nécessitait un siège.

Plusieurs petits mortiers de six pouces que le général Dedon avait fait entrer dans l'artillerie pouvaient être aisément transportés partout où besoin était. En outre, ce général avait établi des pièces de douze, de quatre, et des obusiers dans plusieurs rues. Deux portes, le couvent de Jésus, le faubourg de l'Arrabal furent pris. L'occupation des couvents de Saint-Lazare rendirent les Français maîtres du pont de communication et du faubourg.

Le 19, le général Palafox envoya un parlementaire, mais ses propositions ne purent être accueillies. Le général Dedon fit mettre en batterie sur la rive gauche les 50 pièces qui avaient servi à l'attaque du faubourg et les dirigea contre les maisons du quai. Il fit charger de trois milliers de poudre chacun des fourneaux qui devaient éclater ensemble le lendemain, ce qui eut produit la plus épouvantable explosion.

Le 20 février, la junte de Saragosse envoya une députation au maréchal Lannes, alors qu’une mine énorme venait d’être achevée, assez grosse pour faire sauter toute la ville. La capitulation était signée, les Français montèrent par-dessus les décombres dans l'intérieur de la ville, où gisaient 5 000 cadavres sans sépulture ; les habitants s'étaient retirés dans les caves. Les maisons ouvertes à jour ou écrasées, partout des ruines ; plus de 100 000 individus entassés dans une ville qui n'en contenait ordinairement que 50 000. On trouva dans Saragosse 113 bouches à feu ; plus de 80 avaient été prises par les assiégeants dans le cours du siège.

 
Assaut du monastère Santa Gracia le 8 février 1809

oeuvre de Louis-François LEJEUNE (1775-1848)