22 juillet 1812 : La bataille des Arapiles

 
Bélligérants
 
Empire français
Royaume Uni
   
Royaume du Portugal
   
Espagne
 
Commandants
 
  Auguste Marmont (Français) Arthur Wellesley (Anglo-Irlandais)
  Bertrand Clauzel (Français)
 
Forces en présence
 
  environ 46 000 soldats   environ 50 700 soldats
  78 canons   62 canons
  cavalerie : 2 divisions   cavalerie : 5 régiments de dragons
 
Pertes
 
  6 000 morts ou blessés
  5 067 morts ou blessés
  7 000 prisonniers    
 
Contexte
 
Au début de l'année 1812, l'Empire français se trouva dans une situation des plus inquiétantes en Espagne.
Non seulement, le Portugal fut considéré comme définitivement perdu mais, pis encore, Napoléon préleva sur les contingents locaux environ 50.000 combattants, parmi les plus expérimentés, en vue de la prochaine campagne de Russie.  Ce faisant, il affaiblit cruellement des forces déjà jugées insuffisantes et contribua gravement à une nouvelle dégradation de la situation.
Informé des difficultés françaises, Wellington, bien approvisionné depuis ses bases portuguaises, prit l'offensive en territoire espagnol.
En avril 1812, il s'empara de la ville de Badajoz.
Inquiet, Napoléon prit une nouvelle décision contestable : nommer son frère Joseph au commandement de l'ensemble des armées d'Espagne.
Wellington poursuivit son offensive et prit Salamanque à la mi-juin.
A la mi-juillet, le maréchal Marmont, commandant l'armée du Portugal, décida d'une contre-attaque dans la région sans attendre les renforts annoncés par Joseph.
Ses lignes de communication étant menacés, Wellington reflua vers Salamanque.
Déroulement de la bataille
 
Au soir du 21 juillet 1812, non loin de Salamanque, les deux armées se firent face, occupant chacune des hauteurs nommées "les Arapiles".
Wellington occupa le petit Arapile.
Marmont, disposant de 42.000 soldats et 75 canons, occupa le grand Arapile, enlevé aux Portuguais à l'issue d'un dur combat.
Vu la disposition des lieux, Wellington dut se contenter d'occuper la position la moins favorale.  En prenant le grand Arapile, Marmont s'octroya une vue dominante des positions adverses.
La bataille se déclencha vers 13h.
Les formations portuguaises, intégrées à l'armée de Wellington, furent prises pour cible par l'artillerie française et commençèrent à reculer.
 
A ce stade de la bataille, Marmont ordonna aux deux divisions formant sa gauche (Thomières et Maucune) de faire mouvement pour engager l'ennemi.
Interprétant mal les ordres de Marmont, le général Thomières évolua trop vers la gauche du dispositif français.
Ce faisant, il créa un vide entre la gauche et le centre de l'armée de Marmont.
Constatant le mouvement adverse, Wellington abandonna le morceau de poulet qu'il était en train de consommer et s'écria "Marmont est perdu !"
Faisant preuve d'une grande opportunité tactique, Wellington lança ses forces dans l'espace ouvert afin de scinder en deux l'armée française.
 
Marmont, constatant la gravité de la situation ordonna à Thomières de battre en retraite mais le maréchal français fut rapidement blessé et remplacé par son second, le général Bonnet.  Ce dernier étant également atteint, ce fut le général Clauzel, troisième officier en grade et en ancienneté, qui prit la tête de l'armée française.
 
Chargée par la cavalerie anglaise, la division Thomières fut mise en pièces et son chef tué.
Les divisions Maucune et Clauzel, qui s'étaient portées au secours de Thomières, furent également attaquées et repoussées.
 
Faisant preuve d'un grand sang-froid, Clauzel parvint à ressouder un centre et une gauche très éprouvés à une droite encore intacte.
Evitant le désastre majeur, Clauzel parvint finalement à se replier en bon ordre, couvert par la division Foy.
 
Wellington aurait peut être pu capturer l'ensemble de l'armée française car ayant envoyé un détachement espagnol prendre le contrôle d'un pont majeur sur l'axe de repli de l'ennemi.  Hélas pour lui, pour une raison restée mystérieuse, les Espagnols abandonnèrent la garde du pont et les Français purent le franchir sans encombre...
 
La bataille des Arapiles, ou de Salamanque, se distingua par une série d'attaques britanniques en ordre oblique.
Profitant d'une mauvaise manoeuvre des Français, Wellington sut ne pas laisser passer sa chance et, en un instant, décida de l'issue de la bataille.
 
Les pertes essuyées par les adversaires en présence furent relativement similaires : 5.000 tués, blessés et disparus dans chaque camp.
Il n'empêche que l'armée de Marmont, forte de 40.000 hommes, fut irrémédiablement vaincue en moins de 40 minutes !
 
La défaite des Arapiles provoqua une agitation comparable à celle de Baylen en 1808.
Joseph en fut réduit à fuir Madrid tandis que les forces françaises abandonnèrent Valladolid pour chercher refuge derrière l'Ebre.