La bataille de Maida ou de Sainte-Euphémie |
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Bélligérants | |||
Empire français | Royaume-Uni | ||
Royaume d'Italie | Royaume de Sicile | ||
Légions polonaises | |||
Suisses | |||
Commandants | |||
Jean Louis Ebénézer Reynier | John Stuart | ||
Forces en présence | |||
5 400 hommes | 5 236 hommes | ||
4 canons | 3 canons | ||
Le contexte | |||
À la suite de l'entrée en guerre du royaume de Naples aux côtés de la Troisième Coalition contre Napoléon Ier, les troupes françaises envahissent le royaume de Naples au printemps de 1806, après l'évacuation de l'Italie par l'armée britannique - pourtant censée défendre le pays. L'armée napolitaine est écrasée à la bataille de Campo Tenese, ce qui oblige Ferdinand à fuir vers la Sicile et à céder le trône de Naples aux Français, où Napoléon installe son frère Joseph. |
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Prélude | |||
Une contingent britannique fort de plus de 5 000 hommes, commandé par le major-général John Stuart, part de Messine le 27 juin et débarque dans le golfe de Sainte-Euphémie trois jours plus tard. Dans un même temps, la division française du général Jean Reynier, seule force impériale présente en Calabre, se met en mouvement pour l'affronter. L'effectif exact des troupes de Reynier est inconnu. Les sources françaises varient entre 5 050 et 5 450. Certains historiens plus tardifs suggèrent un nombre de 6 400 hommes, mais les estimations les plus récentes donnent plutôt un effectif total de 5 400 soldats. |
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La bataille | |||
Le matin du 4 juillet, Reynier se met en marche et s'avance en direction d'une plaine, le long de la rivière Lomato. Croyant son armée supérieure en nombre, Stuart se dirige au même endroit, parallèlement aux troupes françaises. Les Britanniques, initialement formés en colonne, finissent par adopter une formation en échelon. Du côté français, le flanc gauche est en tête du dispositif français, tandis que du côté britannique, le flanc droit est positionné en avant du reste de l'armée. La disposition des armées : L'aile gauche française, commandée par le général de brigade Louis Fursy Henri Compère, comprend le 1er régiment d'infanterie légère sur la gauche et le 42e régiment d'infanterie de ligne sur la droite. Le centre, commandé par le général de brigade Luigi Gaspare Peyri, compte deux bataillons polonais et le 4e bataillon du 1er régiment d'infanterie suisse. Sur le flanc droit, le général de brigade Antoine Digonet a sous ses ordres le 23e régiment d'infanterie légère et le 9e régiment de chasseurs à cheval, ainsi que l'artillerie de campagne. L'attaque et la déroute du 1er léger : Les deux armées étant presque en contact, Stuart se rend compte qu'il est en infériorité numérique, mais ne modifie pas son dispositif. Le colonel Kempt envoie le Royal Corsican Rangers et les Siciliens en tirailleurs. Ces derniers tombent sur les voltigeurs de Compère et reculent. Kempt détache alors les flanqueurs du 35th Regiment of Foot et les compagnies légères du 20th pour les aider. Les soldats britanniques parviennent finalement à stopper les tirailleurs français avant de rejoindre Kempt. Au même moment, le général Compère s'élance avec le 1er régiment d'infanterie légère sur les troupes de Kempt, tandis que le 42e de ligne attaque la brigade Acland. La contre-attaque britannique et la retraite française : L'attaque du 1er ayant échoué, la brigade Kempt charge ses adversaires ébranlés à la baïonnette. L'avant-garde britannique poursuit les Français qui fuient au-delà de Maida. Pendant ce temps, le 42e régiment d'infanterie se présente contre les troupes d'Acland, qui ouvrent le feu à 300 m de distance et maintiennent leur tir jusqu'à ce que l'attaque française soit stoppée. Conscients de la déroute du 1er léger, le 42e fuit à son tour le champ de bataille. Le général Reynier, qui voit la déroute de son aile gauche, envoie la brigade Peyri faire face à Acland. Après un bref engagement, les Polonais battent en retraite, probablement à cause de la confusion régnant alors au sein des forces françaises. Le 4e bataillon suisse parvient cependant à maintenir les rangs et soutient un combat honorable contre les Britanniques. |
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Conséquences | |||
Reddition des garnisons françaises de Calabre : Victorieux, Stuart ordonne à la brigade Kempt de surveiller la retraite de Reynier, tandis que lui-même s'entretient avec l'amiral Sidney Smith sur la conduite à tenir. Le 6 juillet, ils décident de se diriger vers le sud afin de capturer les garnisons de Reynier. De fait, un demi-bataillon de la légion polonaise se rend à Stuart à Vibo Valentia et le 7 juillet, trois compagnies polonaises déposent à leur tour les armes à Tropea face au capitaine Edward Fellowes, commandant la frégate HMS Apollo. Reggio de Calabre capitule le 9 juillet face au brigadier-général Broderick et ses 1 200 soldats britanniques et napolitains. À cette occasion, 632 soldats du 1er léger et du 42e régiment d'infanterie sont faits prisonniers. Prise de Gaète par Masséna et prolongement de la révolte napolitaine : L'armée napolitaine subit quant à elle un revers majeur le 18 juillet 1806, avec la prise de Gaète : l'artillerie française parvient à ouvrir une brèche dans les murs de la ville, entraînant la reddition de la garnison. En marchant vers le sud, Stuart et Smith ratent l'occasion d'aider les assiégés ou de débarquer à Naples pour tenter de renverser le gouvernement de Joseph. L'armé du maréchal Masséna, bloqué auparavant par le siège de Gaète, est désormais libre d'intervenir en Calabre. L'expédition britannique a toutefois accompli son principal objectif ; empêcher toute invasion de la Sicile. Elle a également encouragé et activé la révolte des Napolitains, qui se prolonge jusqu'en 1807. |