La 1ere campagne d'Italie (1796-1797)

 
 

Durant toute l’année 1795, l’armée d’Italie, commandée par le général Scherer, séjourne sur le front des Alpes. La troupe, répartie dans des villages misérables, était sans solde et sans pain ; elle vivait d’expédients, souvent de pillage. Le 2 mars 1796, Napoléon Bonaparte reçoit le commandement de l’armée d’Italie. Cette campagne (avril 1796 – avril 1797) va établir sa réputation militaire et commencer sa fortune politique.

Bonaparte n’avait pas la meilleure armée de la République (36 000 hommes) et on a beaucoup décrit ses cohortes de va-nu-pieds démoralisés par l’inaction et indisciplinés. Il leur promettait sous peu les places fortes. Il inaugurera sa stratégie fondée sur la rapidité du déplacement, la concentration des attaques et la supériorité locale en effectifs. Au mois d’avril 1796, il parvenait, par une offensive rapide, à séparer les Autrichiens  des Piémontais ; ces derniers demandaient l’armistice, tandis que les Français occupaient Turin et Alexandrie,  les deux clefs du Piémont . Restait à chasser les Autrichiens de Lombardie. Après avoir traversé le Pô à Plaisance, il remportait à Lodi, le 10 mai 1796, une éclatante victoire qui lui livrait Milan, où il fut accueilli en libérateur.

Désormais, les immenses ressources d’Italie du Nord étaient en sa possession, une aubaine pour le Directoire qui manquait cruellement d’argent. Les soldats, jadis affamés, avaient accès aux vastes « magasins » de Milan, Tortona, Plaisance et Brescia. Bonaparte exigeait des villes et des Etats d’Italie de fortes contributions militaires, des approvisionnements et des œuvres d’art. L’exploitation fut telle qu’elle provoqua des soulèvements paysans et l’insurrection de Pavie. Ainsi, l’épisode suivant, narré par André Salvaing, s’explique aisément : un jour, sa troupe dut se réfugier « dans un vieux château- fort », assaillie « la populace armée », leurs munitions et leur pain étaient épuisés », mais les renforts arrivèrent à temps.

Mais, il fallait encore battre l’armée autrichienne, dont une partie était retranchée dans la place forte de Mantoue, défendue par des marais. Pendant six mois (août 1796 – février 1797), les opérations eurent pour centre cette ville dont Bonaparte avait entrepris le siège. A partir du Tyrol, leur centre de ravitaillement, les Autrichiens allaient diriger successivement sur Mantoue, quatre grandes armées, commandées notamment par « un général de grande renommée, Wurmser, estimé des soldats.

Combats difficiles, à Lonato et Castiglione, à Bassano, à Arcole et à Rivoli, car, chaque fois, Bonaparte devait lever le siège de Mantoue pour affronter les armées autrichiennes. Mantoue capitula le 3 février 1797 : le Nord de l’Italie était conquis. Cependant, en mars et avril 1797, Bonaparte entreprit avec une armée renforcée et réorganisée, une marche audacieuse sur Vienne, à travers les Alpes autrichiennes. Un armistice intervint alors que son avant-garde menaçait la capitale de l’Autriche. Il se transforma en traité de Campo-Formio (18 octobre 1797), où l’Autriche cédait à la France la Belgique et lui accordait par un article secret, la rive gauche du Rhin ; c’était la fin de la première coalition (1793 – 1797).

Après cette brillante campagne, l’armée d’Italie est divisée et part sur divers points, l’Egypte en recevra vingt régiments au moins ; la Suisse quelques- uns, et les autres la France.

 
  • 11 avril 1796 : Bataille de Montenotte
  • 13 avril 1796 : Bataille de Millesimo
  • 21 avril 1796 : Bataille de Mondovi
  • 10 mai 1796 : Bataille du pont de Lodi
  • du 30 mai 1796 au 2 février 1797 : Siège de Mantoue
  • 5 août 1796 : Bataille de Castiglione
  • 6 août 1796 : Bataille de Peschiara
  • 16 et 17 novembre 1796 : Bataille du pont d'Arcole
  • 12 janvier 1797 : Bataille de Vérone
  • 14 janvier 1797 : Bataille de Rivoli
  • du 17 au 25 avril 1797 : Pâques véronaises