6 juin 1944 : un ordre d'insurrection reporté
 

C'est par la radio clandestine que les responsables locaux de la Résistance ont appris, le 5 juin 1944, que le débarquement sur le sol de France n'était plus qu'une question d'heures. Conformément aux instructions, l'alerte générale est donnée.
A Saint-Maximin, la brigade de gendarmerie a, dans sa quasi totalité, basculé dans le camp de la Résistance. L'adjudant Bancelin et ses hommes, les gendarmes Bompard, Filaire, Raymondo, Velas (seul le gendarme Bergamasco a refusé de quitter son poste), se rendent avec armes et "archives", à la campagne de La Foux situé tout près de la source de l'Argens, puis rejoignent La Palun dans le courant de l'après-midi.
Pendant ce temps, un groupe de résistants va récupérer les armes et munitions toujours cachées, depuis le 2 mai 1944, date de leur parachutage, dans l'ancien four à pain de la ruine de Berne, et les transporte à la campagne Le Déffends où est installé le PC du lieutenant-colonel Gouzy, responsable de l'ORA.
Raoul Bertin reçoit pour mission d'aller chercher le groupe de gendarmes qui attend les instruction à La Palun. En début de soirée, il les accompagne, contournant la plaine par le nord pour éviter Saint-Maximin, vers Le Déffends. Surpris par la nuit, ils couchent dans les bois du côté de Patissaure.
Le lendemain matin, dès le lever du jour, ils rejoignent le PC. Dans l'après-midi ils apprennent que le débarquement a bien eu lieu, mais à plus d'un millier de kilomètres de là, en Normandie.
Après une période de flottement, les ordres arrivent, l'insurrection générale est reportée. Les gendarmes rejoignent leur caserne et les hommes regagnent le village. Les armes ne sont pas ramenées dans le vieux four à pain de la ruine de Berne, mais cachées dans les bois autour du lieu-dit Puits de la Vieille.
Au cours des jours suivants, André Gastaldi (dit Nène), qui a été recruté par le réseau américaine Ritz-Crocus établi à Seillons, reçoit l'ordre du sous-lieutenant Powilewicz de récupérer toutes les armes restant dans la ruine de Berne, ainsi que celles disséminées dans les bois. Ainsi, pendant près d'un mois, tous les soirs, dès la nuit tombée, il charge sur son dos fusils, mitraillettes et munitions, contourne le village de Saint-Maximin, traverse la plaine en longeant les ruisseaux, et dépose son chargement au château de Seillons.