Site archéologique de Mirade

à Saint Maximin la Sainte Baume

Contacts : J.-M. Michel route de Barjols 83570 Correns
 
Description :
Une campagne de sondages effectuée en janvier 2003 (J.-M. Michel, T. Maryanick/Inrap), d'une superficie de 3 ha, a fait apparaître différents vestiges : quelques fosses et fossés, dans une zone marécageuse, datables de la Préhistoire et de la Protohistoire, et un ensemble de bassins appuyés à une construction en ruine, dont le mur sud était médiéval. L'intérêt de la recherche s'est porté sur ce bâtiment et une campagne de fouille s'est déroulée sur le pourtour, soit une surface de 600 m².
 
Résultats :
Une succession d'aménagements de périodes diverses ont été découverts dont la plupart sont en relation avec un artisanat de tannerie. Le tronçon de mur médiéval conservé en élévation fermait la façade sud d'une construction nord/sud. Les fondations est et nord de celle-ci, d'une longueur de 12 m et d'une largeur hors de 7,50 m, ont été retrouvées ; côté ouest, nous supposons le tracé sous plusieurs réfections. Les vestiges dégagés à l'intérieur et liés à cette structure (deux tronçons de murs et 2 m² de sol) ne fournissent pas d'indication sur la fonction de cet ensemble. Il n'a pas été possible de déterminer s'il correspondait à une première tannerie. Le mobilier découvert situe la fréquentation de cet ouvrage dans une période qui va de la fin du XIIIe s. à la première moitié du XIVe s Au cours du XVIe s. des cuves sont installées dans les murs médiévaux ; deux seulement ont été conservées. Il s'agit d'une tannerie, artisanat confirmé par le toponyme du quartier "Cauquière" qui signifie "installation de tannage" en provençal (Carrazé F. Information sur le toponyme du quartier de Cauquière, qui signifie : l'endroit où l'on écrase les peaux. In Mistral F. Trésor du Félibrige 1979, p. 503). Puis le bâtiment est remodelé, élargi vers l'est de 2 m à 3,50 m et coupé en deux dans le sens est-ouest. Dans les parties ainsi créées, les bassins de la phase précédente qui étaient en place sont comblés côté sud et cinq au minimum sont construits dans la partie nord. La phase suivante voit un remaniement des cuves de la zone nord : elles sont surhaussées et certaines sont divisées en deux, alors que d'autres, par la suppression d'une cloison, n'en font plus qu'une. La chronologie de ces deux derniers états s'échelonne dans le cours du XVIIe s. Par la suite, l'installation est arasée, puis recouverte par les débris et les rebuts d'un atelier de potier des XVIIe-XVIIIe s. Ces fours ont été repérés à peu de distance plus au sud (Carrazé F. Rapport de fouille de sauvetage au Centre d'adaptation au travail, Saint-Maximin, 1999). Une mention de 1730 (Carrazé F. Archive de la ville de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume) signale une tannerie ruinée dans ce secteur ; elle confirme son total abandon dès le début du XVIIIe s. Puis, le bâtiment devient abri agricole. Il sera plusieurs fois transformé et abandonné dans la première moitié du XXe s. En ce qui concerne le fonctionnement des installations dégagées, l'état totalement arasé des vestiges, résultant des nombreux réaménagements, ne permet pas de le percevoir précisément.
 
 
Comité de fouille :
Responsable : Jean-Marie Michel
Équipe de recherche : A. Dumont, S. Laisné, N. Molina, V. Tripeau
Suivi scientifique : SRA Provence-Alpes-Côte-d'Azur
Collaborateur : F. Carrazé (céramo.)/archéologue municipal