Les possessions du Couvent Royal
(De nombreux éléments ont été empruntés au mémoire de recherche de Mlle Ninon MAILLARD élaboré dans le cadre de son DEA d'Histoire du Droit et des Institutions, en 1998/99)
 

Outre l'octroi de nombreux privilèges accordés par les rois et les papes, les Dominicains du couvent de Saint-Maximin accumulent progressivement un important patrimoine foncier, qui leur procure d'importants revenus.

Dès 1295, ils disposent de tous les biens meubles et immeubles possédés jusqu'alors par les moines bénédictins dans les prieurés de Saint-Maximin et de la Sainte-Baume. Ils obtiennent même la jouissance du prieuré de Saint-Mitre, mais sans pouvoir percevoir la dîme sur ces terres, cette dernière étant réservée à l'entretien des religieuses bénédictines du lieu de Saint-Zacharie. Toutefois en 1459, le roi René, compte tenu du faible nombre de religieuses qu'il reste, décide de transfèrer le revenu important de la dîme de Saint-Mitre au couvent de Saint-Maximin. Dans les années suivantes, le défrichement de la plaine au lieu de Saint-Mitre augmente encore la contribution perçue.

En 1376 c'est le prieuré de Notre-Dame de Sceaux qui est donné au couvent par le pape Grégoire IX.

A ces donations royales ou pontificales s'ajoutent les terres achetées ou léguées par des particuliers.

La terre de "Caulon" est achetée le 3 octobre 1370, et les moulins en dépendant, acquis à partir de 1466 (actes du 6 juin 1466 et du 23 janvier 1471).

Un acte notarié du 14 septembre 1415, nous apprend que Alizette Garine de cette ville de Saint-Maximin, donne au couvent une terre dénommée "l'Aire" pour servir de de dotation à une célébration de messe annuelle.

Par un acte du 10 mai 1446, Antoine Boutin, légue aux Dominicains un calice et des terres qu'il possède dans le terroir de Saint-Maximin. En août de la même année, ses héritiers transigent avec le prieur du couvent et substituent à ce legs, les terres dites "de Recours".

En 1683/84 le domaine du couvent est agrandi par l'acquisition des terres de "Beauregard" et de la "Teyssonnière", et le 9 mai 1698 par l'achat de "la bastide des Moulières".

Toutes ces terres, en partie arables, sont louées aux habitants de la ville afin de les faire cultiver et d'en retirer une rente annuelle.

Le couvent perçoit ainsi des revenus importants, qui évitent aux religieux de se retrouver dans la gêne, même pendant les périodes difficiles de disette ou de peste.

Mais cette position du couvent en tant que propriétaire de nombreux domaines dans le terroir de la ville est aussi à l'origine d'une longue opposition entre la communauté des habitants et les religieux.