La villa gallo-romaine de Muscapeau
(du Ier au IIIème siècle ap J.C.)
 
Description des fouilles (publiée par Robert Ambard dans Provence Historique, fascicule 20 d'avril-juin 1955)
 

Trois campagnes successives de fouilles (1952 - 1953 - 1954), sous la direction de Robert Ambard, ont permis de mettre à jours les éléments suivants :

1) Une vaste terrasse péristyle. Ses murs, en petit appareil très soigné, aux joints précisés à la truelle, sont épaulés par six contreforts à ressauts sur la section de la façade Est que la déclivité du terrain rend plus élevée. Au Sud de la terrasse affleure un massif rocheux. Dans la partie Nord, des murs arasés, dont les intervalles sont comblés de cailloux et de béton, supportent le plan bétonné. Les trois faces de la terrasse étaient couronnées d'un portique, ainsi que l'attestent les nombreux secteurs cylindriques de brique qui, superposés, formaient des colonnes enduites d'une épaisse couche de stuc. Un miroir d'eau rectangulaire avait été aménage dans la partie Sud.

2) Un ensemble de constructions groupées au sud ouest de la terrasse et étagées suivant la pente nord-sud du terrain jusqu'au mur de clôture de la villa. On y distingue d'Est en Ouest :
- un réservoir d'eau, ou une baignoire (1m X 2m) avec écoulement (latrines ?),
- une série d'hypocaustes dont certains en communication avec foyer commun. L'un d'entre eux était partiellement comblé par les plaques de revêtement en marbre de la salle sous laquelle il était établi. On y a retrouvé plusieurs briques estampillées MARI, en graphies différentes, et une série de buses en terre cuite (voir photo).
- une grande salle (6.20m X 4m) dont est conservé une partie du dallage en marbre (voir photo).
- une salle (3.70m X 2m) située en contrebas de la précédente. Son mur Nord est épaulé à mi hauteur par un ressaut. Les autres parois sont enduites d'une triple couche de stuc. Le sol était pavé de marbre. Cette salle a pu servir de piscine froide. Les eaux s'évacuaient dans le canal par une conduite de plomb.
- à l'ouest de ces deux dernières salles, un ensemble complexe de murailles d'époques différentes délimite un sol de terre battue. Toute cette partie de la villa révèle de profondes modifications du plan primitif, apportées à la suite d'un incendie dont les traces se sont rencontrées partout au cours de la fouille. Un sondage effectué dans la couche de déblais a permis de préciser la date de ce sinistre en livrant des fragments de céramique à parois minces, d'un type fréquent dans la 1ère moitié du Ier siècle, et un bel exemple de monnaie de Domitien de 86 apJ.C.
C'est donc vers la fin du 1er siècle, ou au début du second que la plupart de ces pièces ont été aménagées.
D'autres pièces correspondent à une extension encore postérieure de la villa, mais rien ne prouve une occupation au delà du IIIème siècle.

3) Des bâtiments annexes ont été reconnus à une assez grande distance :
- un four qui se trouve à une centaine de mètres à l'Ouest,
- à 200 m environ au Sud, un mur en petit appareil visible sur une dizaine de mètres puis qui s'engage dans les cultures,
- des traces d'un acqueduc en divers points, dans les champs immédiatement voisins de la villa.

 
1953 : Dégagement de l'hypocauste en contrebas du chemin charretier
 
 
1953 : Une grande salle (6.20m X 4m) dont est conservé une partie du dallage en marbre
 
 
1999
 
photo Françoise Thurel
 
1999 : Vue d'ensemble du site
 
photo Françoise Thurel
 
1999 : Vestiges d'un four de potiers
 
photo Françoise Thurel
 
1999 : Contrepoids de moulin à huile
 
photo Françoise Thurel