Liste des insurgés d'Ollières

Source : Dépositions des prévenus recueilli fin décembre 1851 ou début janvier 1852, après leur arrestation (AD Draguignan 4 M 19-4, 8 U 19-1)

BRUN Louis
 

43 ans, né à Saint-Cyr, cultivateur demeurant à Ollières, marié, un enfant.
A été reçu dans la société secrète en janvier 1851, par Jean Baptiste FABRE dit "Tabacaou". C'est ce dernier et Lazare FABRE qui l'ont incité à entrer dans cette société. A prêté serment sur un couteau.
A été nommé chef de section. Son groupe comprenait Etienne, de Saint-Hilaire, BASSO, deux étrangers qu'il dit ne jamais avoir vu, GUERIN et BADAN.
Le 5 décembre s'est rendu à Saint-Maximin.
Le 6 décembre faisait partie du groupe qui s'est emparé de la Mairie et qui a choisi Jean Baptiste FABRE comme Maire.
Dans la soirée de dimanche à lundi, Jean Baptiste FABRE a dit qu'il fallait partir pour Aups afin de s'unir à la colonne. Mais, personne n'a été de cet avis.
A comparu le 19 avril 1852 au Palais de Justice de Brignoles, devant le tribunal de police correctionnelle. Il a été reconnu coupable d'avoir fait partie de la société secrète d'Ollières, d'en avoir été chef de section et d'avoir distribué des munitions de guerre sans y être légalement autorisé.

 
FABRE Vincent
 

28 ans, né à Ollières, cultivateur.
A été reçu membre de la société secrète par Baptistin FABRE en présence de plusieurs sociétaires. A prêté serment, a genoux, sur deux couteaux placés en croix.
Possédait des balles qui lui avait été données par Baptistin.
Le 5 décembre, il s'est rendu à Saint-Maximin armé.
Lazare FABRE avait informé les montagnards d'Ollières que MOULET avait écrit de le retrouver aux platanes.
Il a assisté au renversement de la Mairie par environ 400 hommes armés et 200 sans arme.
Le 6 décembre, il a fait partie du groupe qui s'est emparé de la Mairie d'Ollières, et a été nommé à la commission municipale insurrectionnelle.
Est signalé par le juge de paix, comme n'étant pas des plus exaltés. Il a suivi le torrent comme beaucoup d'autres. Ni méchant, ni dangereux.
A comparu le 19 avril 1852 au Palais de Justice de Brignoles, devant le tribunal de police correctionnelle. Il a été reconnu coupable d'avoir fait partie de la société secrète d'Ollières et de s'être immiscé dans des fonctions publiques civiles, en faisant partie d'une commission municipale insurrectionnelle.

 
MAUNIER Joseph
 

27 ans, né à Ollières, cultivateur.
A été reçu à la société secrète d'Ollières, il y a environ un an, par Jean Baptiste FABRE. Il a prêté serment (celui du complot de Lyon), dans la maison de Benoît VERLAQUE, fils d'Henri, sur deux couteaux placés en croix sur la table.
Il a été nommé chef de section par les sectionnaires. Son groupe comprenait Marc REBUFFAT, Martin REBUFFAT, Vincent FABRE, Antoine MOUTTE, Etienne FABRE, François Félix FABRE, Benoît VERLAQUE, Guillaume CHIOU, Alexandre CHIOU, Philémon REBUFFAT (au départ dans sa section, mais on le lui a ensuite retiré pour en faire un chef).
Plusieurs membres de la société secrète ont été reçus par Jean Baptiste FABRE en sa présence. La plupart ont prêté serment dans une chambre de la maison VERLAQUE, certains ont même été reçus sur des chemins publics.
La société d'Ollières comptait quatre sections et au moment des événements, on venait de créer la cinquième dont Philémon REBUFFAT venait d'être nommé chef.
François BLANC, qui fait les voyages de Marseille et qui est surnommé "Choi du four" a apporté des balles de Marseille et les a distribuées aux chefs de section. Ce même François BLANC a également apporté des fusils de Saint-Zacharie.
Flavien CAIRETY, ancien maréchal-ferrant, qui depuis la Saint Michel environ a quitté Ollières pour vivre à Saint Maximin, apporté de la poudre à Ollières et en a remis à Joseph MAUNIER.
Le 5 décembre, un homme de Pourcieux est venu sur le chantier de Monsieur de Félix du Muy, pour dire que les ordres sont bons et qu'il faut partir. Lazare FABRE arrive également sur le chantier et nous dit qu'il faut tous nous réunir à Ollières.
Là, il donne lecture d'une lettre qu'il a reçu de MOULET. Sans retard, les sociétaires décident de prendre leur fusil et de se rendre à Saint-Maximin. Ils y arrivent vers trois heures de l'après-midi et assistent en armes au renversement de la municipalité. Les montagnards d'Ollières sont au nombre de 46. Ils prennent un repas au café "Carnabeau" et retournent à Ollières vers 10 heures, 10 heures et demi du soir.
Le vendredi, la troupe venue d'Ollières, trouve à Saint-Maximin, des habitants de Seillons et de Brue. En arrivant, ils constatent que quelques uns sont armés de pistolets. Monsieur MOULET leur dit de rester, qu'on va s'armer. Les habitants de Saint-Maximin, au nombre d'une centaine, se rendent en armes, sur la place de l'hôtel de ville. Les autres les rejoignent.
Est signalé par le juge de paix, comme n'étant pas un individu dangereux.
A comparu le 19 avril 1852 au Palais de Justice de Brignoles, devant le tribunal de police correctionnelle. Il a été reconnu coupable d'avoir fait partie de la société secrète d'Ollières, d'en avoir été chef de section et d'avoir distribué des munitions de guerre sans y être légalement autorisé.

 
REBUFFAT Marc Joseph
 

49 ans, né à Ollières, cultivateur, marié trois enfants.
A été reçu dans la société secrète par MOULET de Saint-Maximin au mois d'octobre dernier. A prêté serment sur un couteau.
Le 5 décembre, armé d'un fusil chargé à balle, s'est rendu à Saint-Maximin, en compagnie des gens d'Ollières.
Le 6 décembre, est allé chercher le Maire d'Ollières à sa campagne, pour l'obliger à venir remettre son écharpe.
Est signalé par le juge de paix, comme homme coupable et dangereux.
A comparu le 19 avril 1852 au Palais de Justice de Brignoles, devant le tribunal de police correctionnelle. Il a été reconnu coupable d'avoir fait partie de la société secrète d'Ollières.

 
REBUFFAT Philémon
 

27 ans, né à Ollières, cultivateur.
A été reçu dans la société secrète chez MOULET de Saint-Maximin. Ce dernier lui a fait prêter le serment de Lyon, la main sur un poignard placé sur la table.
A été nommé chef de la 5ème section organisée à Ollières.
A assisté à une réception dans la maison VERLAQUE, mais les deux individus que Baptistin FABRE devait recevoir ont refusé de prêter serment, car il ne leur convenait pas.
Est venu le 5 décembre à Saint-Maximin pour contribuer au changement de municipalité. A reçu des balles de Benoît VERLAQUE.
A contribué le 6 décembre au renversement de la Mairie d'Ollières et y a été nommé conseiller municipal par l'insurrection.
Est signalé par le juge de paix, comme exalté dans ses opinions, mais pas très dangereux.
A comparu le 19 avril 1852 au Palais de Justice de Brignoles, devant le tribunal de police correctionnelle. Il a été reconnu coupable d'avoir fait partie de la société secrète d'Ollières et de s'être immiscé dans des fonctions publiques civiles, en faisant partie d'une commission municipale insurrectionnelle.